Un Conseil des ministres exceptionnel pour l’adoption du projet de loi portant révision de la Constitution du 22 janvier 2001 s’est tenu hier au Palais. Le texte final de la constitution sera soumis au référendum, parmi d’autres points inscrits à l’ordre du jour d’hier. Pour la circonstance, c’est le ministre – directeur de cabinet du président, Oumar Youm, qui s’est expliqué sur le plateau de la télévision publique, la RTS.
Pour lui, il s’agissait de reprendre ‘‘la rédaction en prenant en compte les avis et les suggestions du Conseil constitutionnel’’. Finalement, les quinze articles concernés par le projet de révision sont les suivants : 4, 6, 26, 27, 58, 60, 62, 71, 78, 81, 86, 89, 92, 102 et 103, selon Oumar Youm. Estimant que la réduction du mandat présidentiel est un »demi-point » parmi la batterie de mesures proposées, l’ex-ministre des Collectivités locales n’a pas manqué de s’insurger contre « la mauvaise foi » qui entoure la polémique sur certaines mesures de la réforme dont l’homosexualité et la laïcité.
« Le projet de texte n’a jamais contenu de dispositions sur l’homosexualité », a-t-il défendu. Quant à l’intangibilité du principe de laïcité finalement retiré du projet, Oumar Youm a rappelé que l’article 1 de la constitution prévoit que le Sénégal a une forme républicaine laïque et démocratique. « Ce n’est pas une invention. L’article ne fait pas l’objet de révision, ni de modification. Le président a voulu maintenir cette cohésion sociale par une clause non révisable au point 15, mais le Conseil a attiré son attention sur la dangerosité d’avoir beaucoup de clauses pour l’éternité », s’est-il expliqué.
EnQuête
MONSIEUR LE MINISTRE, SACHEZ QUE LA LAÏCITÉ N’EST PAS UN IDÉAL ET QUE LE TEMPS DE LA “DÉ – LAÏCISATION A SONNE” !!!
La République laïque respecte toutes les croyances, mais ne s’en inspire pas ; elle exclut Dieu dans son mode de gestion de la cité, même si ces convictions religieuses sont partagées par l’immense majorité de la population (plus de 95%) ; c’est antidémocratique ; et cela témoigne indéniablement d’une incrédulité ou d’une hypocrisie. Quant à l’interdiction de la formation de partis politiques d’inspiration confessionnelle (article 4), c’est une stigmatisation des religions ; et c’est, à la limite, anticonstitutionnel, puisqu’elle viole la liberté d’opinion et de culte défendue par la charte des droits de l’homme que nous avons ratifiée (et mentionné explicitement dans notre Constitution)
Et certes, la Constitution un consensus sacré, mais forcément dynamique, en rapport avec l’évolution de nos mentalité ; dès lors, toute modification ne devrait aller que dans le sens d’un élargissement (du consensus) et d’une plus grande conformité avec nos convictions religieuses et culturelles. Il est donc très regrettable que le Président Macky SALL nous propose, avec une précipitation suspecte, un référendum pour une révision constitutionnelle qui suscite présentement autant de polémiques (entre autre, sur la laïcité et de la forme républicaine de l’État) – et qui, une fois adoptée, nous placera inévitablement sur une trajectoire d’instabilité et de perdition. Oui, voter ‘’Oui’’, c’est cautionner la poursuite de l’exclusion de Dieu de la gestion de la cité ; ainsi, si le ‘’Oui, triomphe, nous devons nous attendre à une sanction divine – Qu’Allah nous en préserve !
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