Si l’opposition est convaincue de la victoire du “NON”, au soir du 20 mars 2016 date prévue pour le référendum, elle ne perd pas de vue l’aspect financier de la campagne. Face au camp du pouvoir qui ne lésine pas sur les moyens, le Front du “NON” compte mettre la main à la poche.
En effet, selon des sources ayant pris part à la rencontre qui s’est tenue au Siège de Remwi, chaque Parti et Organisation de la Société civile, membres dudit Front, devra s’acquitter d’une somme de 100 000 francs au minimum pour assurer la mobilisation. ‘’Chacun est libre de donner plus de ça’’, a précisé Mamadou Diop Decroix, coordonnateur du Front du NON.
Il a été aussi question de stratégie de campagne qui devrait être mise en œuvre pour amener les populations à voter “NON”. A cet effet, soufflent nos sources, il a été proposé la mise en place d’une Commission chargée d’articuler le déploiement des initiatives collectives ou individuelles. Autrement dit, les leaders du Front pourront être amenés parfois à avoir des manifestations communes comme séparées. Pourvu qu’ils arrivent à leur faim.
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’Association des juristes africains (AJA) recommande à l’Etat du Sénégal d’ouvrir de larges concertations avec tous les acteurs de la société pour permettre aux différentes composantes de la société de s’approprier le projet de révision constitutionnelle.
Considérant que ’’la Constitution est l’affaire du peuple qui est la source de toute légitimité’’, l’AJA estime dans un communiqué reçu à l’APS que ’’cette option permettrait en outre d’apaiser le climat social’’.
Selon l’AJA, ’’les réformes institutionnelles ne sont perpétuelles que si elles sont consensuelles et que la liberté et le pouvoir s’exercent dans le cadre de la légalité’’’.
L’AJA souligne que ’’le Conseil constitutionnel, en réponse à l’avis qui lui avait été demandé par le président de la République, s’est prononcé sur la base du principe selon lequel le Juge constitutionnel peut dans n’importe quelle procédure se saisir d’office’’.
’’Il peut ainsi prendre une décision motivée par la menace d’une violation de la Constitution, venant du chef de l’Etat, et que celui-ci, s’il s’écarte de l’esprit de la Constitution peut être ramené à l’Ordre par le juge constitutionnel, y compris même dans la procédure consultative’’, indique l’AJA dans son communiqué.
Pour ces juristes, ’’le Conseil constitutionnel a pris sa décision sur la base de cette doctrine qui donne au juge constitutionnel une compétence générale sans distinction de la nature contentieuse ou non contentieuse de la requête, ainsi que de l’esprit de l’article 15 de la loi 92-23 modifiée par la loi du 17 février 1999 portant organisation du Conseil constitutionnel du Sénégal’’.
’’Le dernier mot revient au peuple souverain’’, ont-ils fait savoir, ajoutant qu’il ‘’appartient à l’exécutif qui a initié la procédure de révision de la Constitution de lui garantir la légitimité populaire la moins contestable possible’’.