Le régime du président Sall a fort à faire, au plan économique et social pour asseoir les fondamentaux d’un Sénégal souverain et socialement stable. C’est la conviction de l’économiste Demba Moussa Dembélé, par ailleurs président de l’Africaine de recherche et de coopération pour l’appui au développement endogène (Arcade). Il co-animait samedi dernier, à Dakar une conférence sur le thème: «Bilan économique et social du régime de Macky Sall, 4 ans après son accession à la magistrature suprême».
Bilan économique
L’économiste relève des «progrès et insuffisances» de part et d’autre au plan économique et social. Parti du constat du secteur privé national qui trouve que le gouvernement manque de «vision industrielle», gage d’un développement endogène, Demba Moussa Dembélé pense le contraire. Selon lui, cela s’explique par le fait que nos politiques sont déterminées par l’extérieur notamment le Fmi et la Banque mondiale. Cette mainmise fait que le gouvernement ne peut pas avoir une politique industrielle cohérente. Cette étreinte, selon lui, ne permet pas au Sénégal d’avoir des politiques plus audacieuses. Par conséquent, le chômage chronique sera récurrent, la désuétude et la désinvolture de nos jeunes, une équation à mille inconnus. Donc, point de développement.
De l’avis des experts, relève-t-il: «seule l’industrie est capable de résorber le chômage chronique des jeunes. Et tant qu’il n’y a pas une politique industrielle bien construite à long terme, il sera difficile de réussir les objectifs des 5000 emplois promis par le chef de l’Etat». Selon lui «nos leaders sont alambiqués par le label occidental de grands démocrate ou libéral auprès de la France et des Etats-Unis. Or, ceux là, nous retardent. Car, ils y trouvent leur compte. Leur stratégie, c’est de nous maintenir dans la dépendance, à piller nos ressources naturelles».
Bilan social
Henriette Faye, co-animatrice, s’exprimant sur le bilan social du président Sall, caractérisée selon elle, par de nouvelles initiatives à savoir la protection sociale fortement tirée du Programme Yonu Yokkute dont l’une des mesures clé est l’instauration de la Bourse de sécurité familiale pour les familles défavorisées, à hauteur de 38 milliards annuellement; la Couverture maladie universelle (Cmu), lancée depuis 2003, dont l’objectif est d’atteindre 70% en 2019. Et selon le président Sall «le taux est 40%», a-t-elle relevé. Sur la baisse du loyer, Mme Faye déplore l’initiative qui semble vivre le temps d’une rose. Sans occulter, la baisse de la fiscalité sur les salaires à hauteur de 28 milliards. «Un effort louable», selon elle. Au total, «sur le plan de la politique sociale, le régime de Macky n’a pas encore trouvé de solution aux problèmes sociaux hérités du régime Wade», a-t-elle martelé.
Sud Quotidien