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Alioune Badiane sur le mariage temporaire: «Je ne me rappelle plus le nombre de fois que je l’ai fait»

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En quoi consiste le mariage temporaire ?

Le mariage temporaire est extrêmement simple. Car, Dieu dit dans le Coran qu’il a créé les hommes avec des besoins. Et parmi ceux-ci, il y a les besoins sexuels. Il a aussi crée l’homme faible. Mais, il ne l’autorise pas à satisfaire ses besoins n’importe comment. Il ne peut les satisfaire que dans la légalité. Pour le Tout Puissant, la légalité, c’est le mariage. Il y a le mariage permanent que nous connaissons au Sénégal et, à côté, il y a le mariage temporaire. Pour ceux qui veulent satisfaire leurs besoins sexuels et qui n’ont pas les possibilités de contracter le mariage permanent pour une raison ou une autre. Il y a une différence entre le mariage permanent et celui temporaire où, dès le début, avant qu’on ne scelle le mariage, les deux conjoints sont d’accord sur une durée déterminée. C’est pourquoi, on l’appelle un mariage à durée déterminée. Il faut un commun accord entre l’homme et la femme qui le contractent. Ils doivent être majeur et saint d’esprit. Qu’ils comprennent qu’ils vont faire un mariage, mais à durée déterminée. Qu’ils tombent d’accord sur la durée, la dot. Et dans le mariage temporaire, l’homme n’est pas obligé de prendre en charge la femme. Sauf si c’est une clause qui a été établie dans le contrat. La femme, non plus, n’est pas obligée de demander l’autorisation du mari pour sortir de la maison pour vaquer à ses occupations. A la fin du contrat, la femme, si le mariage a été contracté, doit observer un délai de viduité de deux mois ou de deux cycles mensuels avant de pouvoir se remarier avec un autre.

Ça existe au Sénégal ?

Bien sûr que ça existe.

Les gens en font-il ici ?

Beaucoup de gens le font ici.

L’avez-vous fait ?

Plusieurs fois. Je ne sais même pas le nombre de fois que je l’ai fait. Et depuis que je suis sorti à la télé, je reçois tellement d’appels de gens qui se disent intéressés et qui veulent le faire. C’est la solution idoine pour ceux qui voyagent. Pour l’homme marié qui aime une autre femme et dont les moyens font défaut. La solution pour les femmes qui veulent avoir un mariage léger. Qui ne veulent pas être sous la domination d’un homme. Pour les veuves, les divorcées qui ont déjà connu le plaisir sexuel et qui n’ont plus de mari. C’est la solution pour mettre fin à la fornication. Dieu a dit qu’il faut contracter le mariage temporel pour lutter contre la débauche. Le mariage temporel a été institué pour les croyants qui sont dans le besoin et qui veulent le satisfaire dans la légalité.

Votre femme n’y trouve aucun inconvénient ?

Ma femme ? Non ! Parce qu’elle est Chiite comme moi. Donc, elle croit  aux préceptes du Chiisme.



PORTRAIT : ALIOUNE BADIANE : Un propagateur du Chiisme au Sénégal

Pur produit de la banlieue dakaroise, Alioune Badiane est, par conséquent, issu d’un milieu modeste. L’homme est professeur d’Histoire et Géographie. Mais, il est plus populaire par ses prêches sur le Chiisme qu’autre chose. C’est à Daroukhane, dans les années 90, qu’il a commencé à flirter avec cette doctrine. À l’époque, il était jeune étudiant. Marié et père de trois bouts de bois de Dieu, M. Badiane est un fervent défenseur des adeptes du mariage temporaire. Et, considère que les Chiites ont toujours été persécutés au Sénégal. Portrait d’un homme atypique.

Un cycle scolaire sans faute

Après des études primaires à l’Ecole 22 de marché Diarème sanctionnées par l’admission au Concours d’entrée en 6e, il poursuit son cycle moyen au Collège de Pikine. Puis, le cycle secondaire se fera au lycée  Limamoulaye de Pikine. Le Baccalauréat en poche en 1987, il arpente les allées de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, plus précisément la Faculté des Lettres et Sciences humaines. Orienté au Département de Géographie, il obtient sa Maîtrise en 1992. «Mais, entre-temps, j’ai réussi au Concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure (actuel Fastef). D’où, je suis sorti comme professeur d’enseignement moyen.» Pour son premier poste, il fut affecté à Vélingara. Un  passage au lycée de Mbacké en 1996. Ensuite, il est affecté à Louga, au lycée Malick Sall. En 2005, le lycée de Thiaroye lui ouvre ses portes. Pour vous dire que Monsieur a fait presque le tour du Sénégal.

Parallèlement à ces activités scolaires, M. Badiane s’adonnait à des activités extrascolaires. Durant les heures creuses, M. Badiane animait des conférences religieuses. «Je suis versé dans les sciences islamiques. Car, j’ai fait des études autodidactiques en Islam», fait-il savoir. Il est marié et père de trois enfants. Pour le moment, il dit n’avoir qu’une seule femme. Compte-t-il en prendre d’autres ? Il lance tout de go : «Inch Allah.» Donc, Madame est avertie.

Bien avertie d’ailleurs, car M. Badiane, comme tout  bon Chiite, contracte des mariages temporaires si l’occasion se présente.

Chiite depuis 21 ans

Devenu Chiite en 1989, ce jeune professeur a fait beaucoup de production sur l’Islam à travers ses conférences. «Finalement, je suis devenu un propagateur du Chiisme au Sénégal», se glorifie-t-il.  Qu’il considère, d’ailleurs, comme l’Islam originel tel que transmis par le Prophète Mohamed (Psl). Et qui a été l’héritage et l’apanage des membres de sa famille. Que Dieu a choisi pour perpétuer le message jusqu’à la fin du monde. C’est l’Islam originel préservé intact par les membres de la famille du Prophète.

Selon lui, il est entré dans le Chiisme suivant un long processus. Ayant grandi dans une famille religieuse, il est initié au Coran à l’âge de deux ans. «Mon grand-père m’a initié au Coran. Et, j’ai fait l’école coranique jusqu’en classe de Cm2. C’est pourquoi, le jour le plus remarquable pour moi est celui de l’Ascension qui tombe un jeudi ; et qui était un jour férié pour nous aussi, les musulmans. Car il n’y avait pas de classe. C’était le seul jour férié, sinon tous les jours, nous avions cours», se rappelle M. Badiane.

Toutefois, il explique que son entrée dans le Chiisme date des années 80, où son esprit était taraudé par une seule question : le nom du Pape Jean Paul II qui était sur toutes les lèvres.

Et comme réponse à cette interrogation, on disait que c’était le guide de tous les Catholiques. «Et, je me posais toujours la question de savoir où se trouvait notre guide, en tant que Musulmans», dit-il. Après des années de recherche, raconte-t-il, «je me suis rendu compte  que  les Musulmans étaient divisés en deux. Il y a ceux qui suivent la famille du Prophète (PSL) : les Chiites, et l’autre partie, majoritaire, que sont les Sunnites. Mais les Chiites considèrent que la guidance de l’Islam continue et se perpétue jusqu’à la fin du monde. Dieu a choisi deux Imams infaillibles à chaque époque pour guider les Musulmans. Ce qui fait que nous étions conscients de cela. Alors que dans le monde sunnite, depuis la fin du Khalifat, il n’y a plus de Guide. Et chaque groupe a son propre guide. C’est ce qui a éveillé ma curiosité. J’ai fait des recherches là-dessus. Il se trouve que c’était en plein guerre Iran-Irak. En pleine révolution iranienne. Et le nom de l’Imam Khomeiny était sur toutes les lèvres».

Finalement, cet homme qui avait fait bouger l’Islam en peine. Qui se disait ni d’Est, ni d’Ouest, mais républicain. Qui disait que la solution aux problèmes de l’humanité était un retour à l’Islam. Et c’était le Guide des Chiites. Je me suis dit qu’il y avait problème.

Alors qu’ici, rajoute-t-il, les gens disent que les Chiites ne sont pas de bons Musulmans. «Et comment se fait-il que c’est cet homme qui prend le flambeau de l’Islam et qui le défend contre tout le monde», souligne-t-il d’une voix pleine de nostalgie. Et finalement, se remémore ce Chiite, «j’ai découvert la vérité. C’était extraordinaire. Chaque fois, que je voyais des arguments que les Chiites donnaient, ils étaient dans la vérité. J’allais consulter certains que je considérais comme de grands savants et ils me disaient que c’était la vérité».

D’ailleurs, c’est à l’Université de Dakar qu’il rencontre les premiers déboires avec sa nouvelle option. Avec l’Imam Souleymane Niang, ils ont été appelés en procès à la mosquée de l’université pour les exclure de la communauté, parce qu’ils sont devenus des Chiites. L’argument béton était que la mosquée était dans le Soufisme. «Nous avons été convoqués et ils nous ont entendus, depuis la prière de Tisbar jusqu’au petit matin. Sans pouvoir trouver des arguments prouvant que nous sommes dans l’illégalité», relate-t-il.

Moins apprécié au Sénégal

C’est très relatif, selon M. Badiane. Qui explique que le Chiisme, dès son origine, a été, de facto, mis dans l’opposition par les Khalifes qui ont usurpé le pouvoir. Et depuis lors, les Chiites vivent dans le harcèlement et la censure. «C’est ça qui a conduit à la Révolution iranienne. Jusqu’à ce que les Chiites aient un Etat fort. Dire que les Chiites ne sont pas bien aimés. C’est tout simplement pour faire peur aux gens afin qu’ils n’aillent pas voir les sources chiites», se désole le jeune professeur.

Pour son cas, invité une première fois  à la 2STv, il a  étalé la doctrine chiite. «Et aucun intellectuel n’avait apporté une contradiction. Et les ennemis des Chiites étaient désarmés face aux arguments. Ils n’avaient pas la force de l’argument, ils ont ainsi utilisé l’argument de la force», relate M. Badiane.

Très influents, selon ses dires, ils ont mené cette campagne et dans celle-ci, il y a certains marabouts et «oustazes» qui ne vivent que de ça. C’est leur gagne-pain. Ils ont fait du lobbying pour me présenter comme un perturbateur. Finalement, c’est sur cette base-là que j’ai été convoqué à la Dic.

lobservateur.sn

3 Commentaires

  1. Qu Allah nous nous protege contre Satan et des gens pareilles. C est tout siplement irresponsable de pousser les gens a la prostitution comme cette supposee dote qui n est que la paye ou la passe de quelques jours de plaisir sans prosomsabilite d un mariage

  2. Attention….A propos du contrat de marriage fixant une
    date pour une separation issue d’un commun accord entre
    un homme et une femme…ceci est formellement interdit
    chez les « sunnites » et de surcroit les « malikites ».
    Au Senegal et partout ailleurs, seuls les « chiites » le
    font…Chez les « malikites », si l’homme en dehors de
    son pays ne veut point forniquer, etant marrie chez
    lui, il peut se fixer une date de divorce mais sans le
    dire a sa compagne…Il lui est formellement interdit
    de divulquer a quiconque son projet de divorce…Telle
    est la loi du « fikh » selon les malikites…
    Il ne s’agit pas de faire ce que l’on veut mais plutot
    de suivre les prescriptions du venere Iman Malick (R.T
    Anhou…) Bon entendeur ,reflechis avant…Ne faites
    pas cher muslim du suivisme…Amadou.

  3. Comme le Sénégal est un pays laïc, laissez les gens à leur croyance, l’islam a toujours été comme ça depuis sa révélation. Dans toutes les religions révélées il y a toujours de divergence même chez les chrétiens . C’est Dieu seul qui détient le monopole de la vérité. Merci

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