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Référendum – Parcelles, Médina, Guédiawaye, Podor,… : Guerres locales

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Il y a un référendum sur un projet de révision constitutionnelle. Il y a aussi des référendums dans plusieurs fiefs politiques et au sein même de certains partis politiques. Des «destins politiques individuels», comme le dit le journaliste Yoro Dia, se jouent sur ce «Oui» ou «Non» : Parcelles Assainies, Guédiawaye, Médina, Podor, Parti socialiste,…

Aux Parcelles Assainies se joue, au-delà de cette campagne, un duel décisif entre le maire Moussa Sy et le ministre de l’Économie, des finances et du plan. Amadou Bâ est vraisemblablement la carte de Macky Sall pour «venger» l’Apr et Benno bokk yaakaar qui ont été battus aux dernières Locales par la coalition Taxawu Dakar. Mbaye Ndiaye s’est d’ailleurs rangé derrière le nouvel homme fort de l’Apr et coordonnateur du Comité électoral des «ouistes» dans cette commune-test, comme ces centres-test pour s’imposer dans le département de Dakar. Mais l’enjeu ne peut être réduit à la seule «bataille des Parcelles Assainies». Tout semble indiquer qu’il y a un affront à laver entre Amadou Bâ et Khalifa Sall dans l’affaire de l’emprunt obligataire de la mairie de Dakar qui les oppose encore. Et le «noniste» Moussa Sy porte cette guerre par procuration, qui pourrait aller jusque dans d’autres rendez-vous électoraux. Le journal L’En­Quête d’hier relève des propos du ministre des Finances qui sug­gèrent ses ambitions au-delà des Parcelles. Veut-il être le «patron de Dakar», comme Youssou Ndour ? Ou Abdoulaye Diouf Sarr ? En attendant les Locales de 2019, il pense déjà au prochain rendez-vous. «Nous aurons des élections législatives en 2017. A cette date, les populations des Parcelles As­sainies sauront apprécier. Je pense que c’est cet exercice-là qui doit être fait. Et c’est sur le terrain que j’appelle les hommes politiques. Ils doivent se lancer dans cet exercice d’évaluation», a dit M. Bâ.
Dans tous les cas, il y a là un ou des destins politiques qui se feront ou se déferont. En cas de triomphe du «Oui» aux Par­celles, Amadou Bâ confirmera son leadership ; Moussa Sy et son leader Khalifa Sall perdront leur popularité des Locales. Et, peut-être que de là dépendra l’avenir du maire de Dakar qui ne cache plus son goût pour le fauteuil présidentiel ? Et, a contrario, si le «Non» s’impose dans cette localité, le ministre des Finances aura échoué et verra ses ambitions étouffées, même s’il pourrait avoir le bénéfice du néophyte politique.

Bocar SAKHO – C’est à la fois étrange et inédit : le référendum du 20 mars cache des enjeux politiques et aussi personnels. Cette consultation est aussi un référendum sur la popularité de deux hommes à Guédiawaye. Malick Gackou, qui s’est affranchi de la tutelle de Niasse, met sa popularité supposée ou réelle dans ce coin à l’épreuve de la réalité. Il s’agit d’une question d’honneur pour cet homme obligé d’établir que les fondements de sa popularité ne se limitent pas à sa générosité et sa proximité avec des lutteurs.
Au soir du 20 mars, l’ancien ministre du Commerce et des Sports sera édifié sur son poids politique et pourra se convaincre que sa réputation n’est pas usurpée. Il est important pour lui de faire triompher le «Non» parce qu’il veut faire de Guédiawaye le piédestal de ses ambitions présidentielles. Car, les résultats de ce référendum permettront à la plupart des aspirants à la Présidence d‘affiner leur stratégie même si c’est plus l’argent et la notoriété des candidats que leurs prises de position qui feront la différence. Mais, l’acquisition d’une base électorale est une garantie politique dans ce pays divisé en proportions électoralistes. Exemples : Idrissa Seck est intouchable chez lui à Thiès. Oumar Sarr est le «Brack du Walo» depuis 1996. En 2014, le leader du Grand parti a raté l’occasion en or d’asseoir sa présence dans cette ville où se concentrent des millions de personnes. Bref, Malick Gackou, qui avait renoncé à ses ambitions locales, est rongé par des regrets.
Aujourd’hui, Aliou Sall est son principal protagoniste. Il y a érigé une base politique grâce au concours de plusieurs circonstances : Gackou s’était effacé sous les injonctions de son mentor Moustapha Niasse pour lui ouvrir un boulevard qui l’a mené à la mairie. Frère du président de la République, il s’est tracé une voie dans cette ville grâce à ce statut familial qui lui a ouvert toutes les portes, même s’il réfute un quelconque parachutage. Le maire de Guédiawaye aussi doit prouver que sa victoire de 2014 n’est pas usurpée ou liée au soutien de Big brother qui était hier chez lui pour vendre ses réformes constitutionnelles. La victoire du «Oui» sera une réponse aux suspicions qui entourent son ascension politique.
Ce duel est le sel de ce rendez-vous : Aliou Sall et Malick Gackou sont obligés de montrer que leur popularité dépasse leur capacité à décrocher le lutteur Balla Gaye 2. N’est-ce pas ?

PODOR Racine-Aïssata Tall : Une guerre… Sy Sall

Bocar SAKHO – Aïssata Tall Sall et Racine Sy remettent ça le 20 mars à Podor. Bien sûr, ce n’est pas une élection locale ou présidentielle. Mais, ces deux personnalités se sont livrées un bataille épique et stressante lors des dernières Locales. Au final, la Socialiste a gardé sa mairie après une succession de décisions judiciaires controversées. Ce référendum est le moment de solder les comptes sur les braises fumantes de 2014.
Muse du Front du «Non» à Podor, Me Aïssata Tall Sall a forgé sa détermination dans certaines épreuves qui lui ont servi d’ascension jusqu’au pinacle. Cette fois-ci, elle renouvelle encore son indépendance et décide d’aller à l’encontre du choix de son parti (Ps) qui a appelé à voter «Oui». A travers cet acte, elle balaie d’un revers de main, les traditions politiques éculées qui imposent à chaque militant de suivre le choix de sa formation politique.
En 2014, elle a été abandonnée au milieu de la meute apériste qui voulait conquérir la mairie de Podor. Alors qu’elle est membre de la coalition présidentielle et maire sortante. Cette épreuve, ajoutée à sa candidature au Secrétariat général du Parti socialiste, l’a rendue plus populaire et sympathique dans le paysage politique où elle dispose de solides appuis. En cas du triomphe du «Non», elle envisagera peut-être de donner suite aux sollicitations de certains concitoyens qui la poussent à briguer la candidature… à la candidature à la Présidentielle du Ps. Faudrait-il encore qu’elle rentre dans les rangs qu’elle a quittés depuis le choix de Tanor.
En revanche, Racine Sy est plus préoccupé à montrer que la victoire de Me Sall en 2014 relevait du miracle. Il est vrai que l’écart de quelque 6 voix peut s’amenuiser ou devenir plus consistant. En guerre ou en politique, rien n’est acquis. Mais, le Pdg de King Fahd Palace a été recruté par le Président Sall pour donner plus d’aura et de poids au parti présidentiel dans le département de Podor. Il devra se rendre compte que le monde aseptisé de l’hôtellerie est à l’opposé de l’arène politique où les acteurs ne rechignent pas à tremper dans la fange pour atteindre leurs objectifs. Alors que Racine Sy, qui est encore en cours d’initiation, porte les étendards du «Oui». Le 20 mars, il devra être fixé sur ses capacités à perdurer dans ce milieu.

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