Non content de ne pas apporter de solutions à leurs doléances, le ministre des Transports aériens snobe les travailleurs de l’aéronautique et de l’aviation civile. Ce qui accroît leur ressentiment. Par Birame FAYE
Le choix de recevoir hier les cinq syndicats des travailleurs de l’aéronautique présageait déjà un échec. «Chose vraie car les discussions successives n’ont abouti à rien» puisque le Secrétaire général du ministère dirigé par Karim Wade, M. Boubacar Camara a opté pour une prise de contact. Pour ce qui s’agit de leurs doléances, l’émissaire les a renvoyés à une autre réunion, a rapporté hier Serigne Moustapha Gaye, le Secrétaire général du syndicat des professionnels de l’aviation et de l’aéronautique du Sénégal (Sympaas).
M. Camara l’a voulu ainsi, déclare le responsable syndical, après leur avoir signifié que l’inquiétude des syndicalistes ne se justifiait pas. Le paradoxe souligné par les syndicalistes est que le représentant de Karim Wade «n’a pas accepté que les deux parties matérialisent les points de discussion dans un procès verbal».
De ce fait, les syndicalistes ont durci leur position. Dorénavant, pour eux, il ne sera plus question d’être reçus par des subordonnés, mais seulement par le véritable décideur, à savoir le ministre Karim Wade ou le président de la République. Même si, pour la première revendication d’ordre institutionnelle, à savoir la création de la direction des Transports aériens et de l’industrie aéronautique, celle des Infrastructures (voir décret 1305 du 20 mars 2009) ronge les prérogatives de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anacs) et des aéroports du Sénégal (Ads). «Il y a un conflit de compétences», estiment les leaders du Sympaas. Le chargé des revendications du syndicat, Mamadou Diop ajoute que de telles dispositions ne sont pas conformes aux normes de l’Oaci.
L’autre attribution qui mérite clarification aux yeux des syndicalistes, concerne la société Fraport que l’Etat avait contactée pour la gestion de l’aéroport Blaise Diagne. «Fraport était venue s’imprégner de la gestion de l’aéroport de Dakar. Aujourd’hui, elle donne l’impression de faire dans l’exploitation», remarque Mamadou Guèye. C’est valable pour l’entreprise Aidb, maître-d’ouvrage du nouvel aéroport Blaise Diagne. D’où la nécessité pour le Sympaas de figurer dans une commission tripartite pour le transfert des activités à Diass. Et dans la dynamique de cession de domaine aéroportuaire de la capitale à des promoteurs immobiliers, les travailleurs réclament leurs parts. Si l’Etat ne veut pas prendre en charge leurs doléances, l’intersyndicale promet dans les jours à venir une paralysie de l’activité aéroportuaire.
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