Entre Didier bangalter, président d’optima et Serigne Mboup, patron du groupe ccbm, c’est maintenant le désamour total. Les deux hommes liés dans un passé récent par une relation d’affaire dans le cadre de l’agence optima se livrent, depuis quelque temps, une guerre sans merci. après la bataille par médias interposés, le différend a pris une tournure judiciaire. C’est d’abord, Serigne Mboup qui a ouvert les hostilités en attaquant à titre personnel son coactionnaire via une sommation interpellative, pour « irrégularités dans la gestion de l’agence ». La réplique de Didier bangalter ne s’est pas faite attendre. par le biais de ses avocats il « démonte les accusations formulées à son encontre ». Auparavant, M. Mboup avait mis un terme à la collaboration entre ses filiales et optima. Ceci sans avoir évoqué un motif par courrier d’information encore moins adresser un préavis. aussi Serigne Mboup transfère -t-il tous ses budgets dans son agence Wise, ressuscitée soudainement. Cependant, Didier bangalter n’entend point céder face à une telle démarche qui tend à « mettre en péril son agence et l’emploi de ses vingt cinq collaborateurs ». Il a, lui aussi, attaqué en justice le groupe ccbm et trois de ses filiales pour émission de chèques et de traites sans provision d’un montant supérieur à 100 millions de francs cfa. Il vise par ailleurs dans sa procédure des factures acceptées et non payées. M. Bangalter a également inclus dans son dossier la rupture abusive de collaboration et l’utilisation frauduleuse de la propriété intellectuelle des créations publicitaires.
Pour rappel, après la cessation d’activité de l’agence Wise du groupe ccbm qui gérait ses budgets publicitaires de ses différentes sociétés, Serigne Mboup rentre en 2004 comme actionnaire à hauteur de 40% dans l’agence de publicité optima, créée par Didier bangalter. Non seulement il est devenu actionnaire, mais M. Mboup confie aussi la gestion de ces budgets publicitaires à son nouveau partenaire. Le couple Bangalter-Mboup n’en est pas à sa première collaboration puisqu’il a eu l’occasion de s’apprécier chez Mc cann erickson. Par la suite, durant six années, la collaboration à optima s’est révélée fructueuse. Pour preuve, les principales marques du groupe ccbm gérées par optima (volkswagen, les véhicules chinois chery, Samsung, etc…) « connaissent des réussites commerciales remarquables ». L’agence est par ailleurs bien tenue. Elle est auditée régulièrement par un cabinet de commissaires aux comptes. Serigne Mboup, pour sa part, encaisse chaque année 40% des dividendes d’optima.
Seul grain de sable dans cette belle mécanique, la holding ccbm et ses différentes filiales (espace auto, Saly eau, ccbm electronique), deviennent « mauvais payeur et accumulent à la fin du mois de juin 2010 plus de 250 millions cfa de dette ». Les chèques et les traites établis en faveur d’optima reviennent souvent impayés et la situation se dégrade de jour en jour. Les responsables d’optima en arrivent à la conclusion selon laquelle c’est Serigne Mboup lui-même qui a donné instruction à ses filiales de « bloquer tous les règlements en cours en faveur d’optima ». Optima occupe une place de choix sur le marché des agences de publicité sénégalaises.
Créée vers la fin de l’année 2002 l’agence a connu un développement fulgurant dans un cadre très concurrentiel d’une quinzaine d’entreprises. Pour autant, avant le terme de l’année 2008, elle se positionne à la première place du secteur avec un chiffre d’affaires hors taxe de 2,4 milliards CFA. Une progression rendue possible par les véritables succès story construit pour les marques qu’elle à défendu. Cette année, l’agence, menée de mains de maître par Didier Bangalter, a remporté les budgets des supermarchés Casino, du centre commercial Sea Plaza et de Citizen, le groupement des franchises Aldo, City Sport, Celio, Guess, Hugo Boss …
Alioune Badara COULIBALY
lagazette.sn
