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Perturbations récurrentes des enseignements dans les lycées et collèges – Élèves et parents s’en prennent à l’État

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Les apprenants, les parents d’élèves ne demandent que le déroulement normal de l’année scolaire. Toutefois, ils ont déploré la démarche du gouvernement de réagir à la dernière minute après avoir laissé place aux différentes grèves, qui ont perturbé l’année scolaire en cours. Un tour dans les différents établissements de Dakar, nous a permis de jauger la tension après la sortie du ministre du budget sur le démarrage des paiements des mises en solde.

Le gouvernement a pour mission de sauver l’année scolaire en cours, en arrêtant le chronogramme de paiement des indemnités.  Des élèves et des parents d’élèves semblent applaudir cette mesure, toutefois, ils estiment que le gouvernement a tardé à réagir face aux différentes revendications des enseignants. Ce qui du coup, plonge chaque année, l’école dans une situation incertaine d’apprentissage total.

Aux Hlms, Alioune Badiane,  parent d’élève, trouvé en pleines discussions avec ses amis, se prête à nos questions : « Le gouvernement a une grande part de responsabilité dans la perturbation de l’année scolaire. Cette situation est comme érigée en règle dans le pays et les années se suivent et se ressemblent avec un quantum horaire très faible.  L’Etat doit respecter ses engagements et ensuite aller en croisade contre les syndicats qui ne sont là que pour lever des revendications aux fins de ne pas enseigner » a-t-il souligné.

Et de renchérir : « il faut aussi avoir le courage de refuser, si cela n’est pas faisable. On a l’impression que le gouvernement, en voulant vaille que vaille sauver une année scolaire, signe des accords qu’il n’est pas en mesure de respecter avant la fin de l’échéance. Ce qui amène des lenteurs et par ricochet des grèves».  Les élèves du Lycée Blaise Diagne ne veulent pas d’année blanche. Leur souhait est de travailler en toute tranquillité sans grève, ni débrayage.

« C’est très difficile la situation que nous vivons. Des professeurs sont en mouvement et nous en faisons les frais. Le corps enseignant attend aux derniers mois des examens pour nous submerger de cours. Résultats des courses, on ne maîtrise pas tout et en examen, on se retrouve  avec des difficultés pour résoudre les épreuves », a déclaré Fatoumata Sarr élève en terminal L2. Et sa camarade, Salimata Diouf d’ajouter : « les professeurs doivent penser à nous. Il ne faut pas qu’ils nous sacrifient toujours. Oui, il faut aller en grève, mais notre avenir est aussi en jeu. Et l’Etat et les syndicalistes doivent toujours y penser».

La sortie du ministre du Budget lundi dernier semble apporter la solution. Toutefois, certaines personnes soutiennent que le gouvernement est en train de prendre les devants avec une stratégie de communication pour rejeter la faute sur les syndicalistes. « Le paiement des arriérés démarre au mois de juin, à peine le message donné lundi dernier que le ministre de l’éducation nationale, Serigne Mbaye Thiam a appelé mardi à un arrêt de la grève des enseignants, afin de permettre aux élèves de reprendre les cours et de rassurer les parents», a avancé Moustapha Ly, parent d’élève. Et de renchérir : «certes, c’est une bonne chose, mais ce discours aurait plus de sens et de valeur que si les paiements avaient commencé. Maintenant que les syndicalistes sont dans l’attente de cette directive du gouvernement, quelle sera la suite ? C’est notre inquiétude ».

Du côté des syndicalistes de l’éducation nationale, s’ils ont pris actes des nouvelles mesures, ils restent toujours sur la défensive ou sont partagés sur les chiffres émises par le gouvernement pour la prise en charge d’un certain nombre d’enseignants. En attendant que cette situation se décante, gouvernement, syndicalistes et apprenants, gagneraient à travailler pour une année scolaire définitivement apaisée.

Sud Quotidien

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