Le 08 décembre prochain, les centrales syndicales du Sénégal iront aux urnes pour se mesurer dans le cadre des élections de représentativité maintes fois annoncées mais reportées. La ministre du Travail, par ailleurs présidente de la commission électorale a donné les gages pour une bonne organisation de ces élections.
Madame la ministre, cette élection a déjà été reportée plusieurs fois. Peut-on dire que cette fois-ci sera la bonne ?
Je pense que ce sera la bonne parce que c’est un processus très difficile à mettre en œuvre, d’abord parce que ce sont les premières élections sociales au Sénégal. Parce que ensuite c’est dans un cadre tripartites où il y’a les organisations syndicales, l’Etat et tous les acteurs du monde du travail, ainsi que l’administration du secteur. Précisément les préfets. Si je commence par dire cela c’est pour justifier les différents reports de ces élections. Mais aujourd’hui au travers des différentes interventions des représentants des travailleurs, des employeurs et de l’Etat, je peux dire que nous sommes tous engagés à finaliser le processus.
Quelles sont les dispositions arrêtées par le gouvernement pour un bon déroulement de ce scrutin plein d’enjeux pour le monde du travail ?
Elles sont nombreuses. Tout d’abord il a été constaté qu’il fallait mettre en place un nouveau cadrage au plan juridique. C’est ainsi que l’arrêté organisant les élections a été revu et corrigé. Mais cette fois ci la démarche a été vraiment consensuelle. Il y’a eu la participation de tous les acteurs cités plus haut. Mais en plus, ces corrections faites un chronogramme a été établi mois par mois, semaine par semaine, jour par jour. C’est ainsi que la commission nationale électorale qui a été mis en place, nous avons pris contact avec elle, de manière à pouvoir organiser cet atelier qui s’inscrit dans le chronogramme préalablement établi. C’est pour justement continuer le processus sans qu’il n’y ait des retards dans les délais. Nous avons peut être connu une semaine de retard du fait de la passation de service entre mon prédécesseur et moi. Mais aujourd’hui à l’issue de cet atelier, je pense que tout le monde sera armé pour cette élection.
Des contraintes relatives aux longues distances et au vote par procuration ont été soulignées par les Préfets présents à la rencontre. Comment comptez-vous y prendre pour les résoudre afin d’avoir un bon scrutin ?
Justement, c’est tout l’intérêt de cette rencontre pour eux surtout. Tous sont présents heureusement car ils auront à jouer un rôle éminemment important au niveau des départements. Donc les contraintes qu’ils ont soulevées nous allons trouver ensemble les modalités pour les résoudre.
Est-ce que les difficultés liées au fichier électoral et aux listes ont été évacuées. Parce que ces deux éléments du processus ont toujours fait l’objet de contestations ?
Nous allons les parfaire. Parce qu’il y’avait déjà un fichier ; il faut le reconnaître mais sur la demande des travailleurs, le gouvernement a accédé à leur demande à ce report pour justement respecter leur volonté et, leur dire que l’Etat n’avait pas intérêt à fausser les règles du jeu. Donc aujourd’hui toutes les dispositions qui vont être prises seront dans le sens de crédibiliser le fichier pour que nul n’en ignore et du même coup, réduire les risques de contestations.
Les travailleurs dont les entreprises ne sont pas à jour au niveau des institutions sociales risquent-elles d’être écartés ?
Je pense que c’est le lieu de vérifier tout cela pour le travail et nous aussi nous voulons mettre à jour toutes ces questions ?
Est-ce que les moyens financiers sont disponibles pour la tenue de ces élections ?
Tout à fait et depuis toujours les moyens ont été mis à la disposition du ministre du travail qui est le président de la commission nationale de ces élections de représentativité.
Lors de votre premier passage au ministère un budget de 600 millions avait été dégagé, mais cet argent avait finalement fait l’objet de polémique avec des accusations de détournement d’objectif, alors qu’en est-il aujourd’hui de cette somme ?
Ce n’était pas six cents millions comme vous dites, mais plutôt cent millions. Vous n’en avez pas entendu parler c’est parce que tout a été fait dans les règles de l’art et bien géré, sinon je pense que je ne serais pas revenue dans ce département.
Est-ce le même budget de 100 millions qui a été reconduit ?
Ce n’est pas le même budget parce que tout simplement on s’est rendu compte que pour respecter tous les actes qui peuvent justement permettre une bonne organisation du scrutin il fallait plus, le ministère avait toujours demandé plus, mais on s’était gardé de nous donner les 100 millions (sic) avant même que nous ne quittions ce département. Aujourd’hui ayant produit certainement les justificatifs, mon prédécesseur a pu obtenir du chef de l’Etat une revalorisation du budget.
Il est à combien aujourd’hui, ce budget ?
Nous nous gardons de vous le communiquer pour éviter toute autre interprétation.
sudonline.sn