Dans le cadre de l’Acte 3 de la décentralisation avec l’avènement des Pôles territoires, la région de Kaolack est appelée à jouer un rôle de relais de croissance pour l’économie sénégalaise d’une part et d’autre part, une zone tampon entre le Sénégal et les 7 pays de la Zone Uemoa, à l’image du Mexique qui est la zone tampon entre les 2 Amériques, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud.
Le nouveau pôle économique du Sénégal, la plateforme de Diamniadio, devait être construite à Kaolack, d’autant plus que le bassin de Diamniadio est une zone marécageuse avec tout cela entraine en termes de surcoûts, pour faire les fondations de toutes constructions d’immeubles. Tout compte fait, après Diamniadio, le gouvernement du Sénégal gagnerait à faire de la région, le laboratoire et l’incubateur de cette volonté affichée d’aller vers une territorialisation des politiques publiques. Ainsi, face à un exercice de sciences économiques-le choix entre les moyens limités et les besoins illimités- auquel le gouvernement devra faire face aussi bien dans le cadre du PSE que de l’ l’Acte 3, une erreur stratégique serait de vouloir faire de gros investissements partout, à la fois et en même temps-donc nulle part-. Par contre, le management de la très haute performance suggérerait que le gouvernement y va dans une logique de ‘’quick wins’’, ces petits succès qui rassurent et qui mobilisent, en y allant méthodiquement. Et dans cette logique de méthodologie, de pédagogie et de didactique, la région de Kaolack a tous les avantages compétitifs et comparatifs pour concentrer après Diamniadio, d’importants investissements publics, dans une parfaite intelligence et complémentarité avec les chambres consulaires de Kaolack (Chambre de commerce et Chambre de métiers).
Un pays devient grand lorsque les itinéraires individuels et collectifs (le Sénégal) rencontrent un grand dessein national (Pse et Acte 3). C’est dans cette perspective que la toute région, dans une nouvelle stratégie d’insertion du Sénégal dans la division internationale du travail et dans les chaines de valeurs transfrontalières, pourrait être érigée en une Zone Franche Opérationnelle, capitale de l’entrepreunariat où l’entrepreneur et le ‘’technopreneur’’ seront taillés dans la même toile que l’artiste. En création perpétuelle, obstinément transgresseur, rêveur assurément.
En faisant de tout le périmètre de la région de Kaolack, une ‘’Zone Franche Opérationnelle’’, l’usine devient un entrepôt douanier, à la différence d’une ‘’Zone Franche Industrielle’’ ne pouvant opérer qu’à l’intérieur d’une enceinte sous le contrôle de la Douane, parce que géographique. Notre gouvernement aura l’idée folle et généreuse de croire que Kaolack ne peut faire autre chose que l’arachide.
Techniquement, économiquement et stratégiquement, il s’agira à travers ‘’Kaolack Zone Franche Opérationnelle’’, d’opérer sur des pièces légères et des produits semi-lourds qui puissent supporter le fret fluvial d’une part et d’autre part, des produits lourds qui puissent supporter le fret ferroviaire tout en étudiant les chaînes de production de ces pièces légères et des produits semi-lourds et lourds pour identifier les opérations et segments nécessitant une importante main d’œuvre. Ensuite, il suffira de convaincre des usines ciblées, de décentraliser ces opérations à ‘’Kaolack Zone Franche Opérationnelle’’. Ce qui nous permettra d’obtenir ainsi, obligatoirement, le transfert de technologie et de savoir-faire. Cette stratégie nous permettrait de réintégrer ces pièces légères et ces produits semi-finis et finis, avec de la valeur ajoutée sénégalaise, évitant ainsi un exercice de marketing trop coûteux pour nos ressources. Il s’agira juste de faire bouger la matière plutôt que la main- d’œuvre. C’est faire de l’économie industrielle, du développement industriel et de décentralisation industrielle.
Kaolack, une région centrale au cœur du Sénégal
La région de Kaolack, à 192 Km de Dakar, avec une population de 771.227 habitants dont 51,3% de femmes, s’étend sur 16010 Km2. Kaolack, principal carrefour de voies de communications avec un réseau routier de 1677 Km partant dans toutes les régions avec 300 camions Maliens qui y transitent tous les jours, de par son cosmopolitisme et sa position géographique, fut le premier port fluvial de l’Afrique occidentale française au lendemain de la 2éme guerre mondiale. ‘’Kaolack Zone Franche Opérationnelle’’, c’est dépassé le principe de complémentarité à sens unique, si cher à l’Occident et selon lequel, c’est aux ‘’colonies’’ de produire les matières premières, aux métropoles de les travailler et d’en faire le commerce. Avec ‘’Kaolack Zone Franche Opérationnelle’’, ce sera l’inverse.
Siré SY, CEO Africa WorldWide Group
Géostratégie & Géoéconomie
www.africaworldwidegroup.com
‘’Kaolack Zone Franche Opérationnelle’’: relais de croissance et zone tampon
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