En veilleuse depuis les condamnations de Karim Wade et Tahibou Ndiaye, la Crei a un nouveau Parquet spécial : Abdoulaye Diagne et Aliou Diop ont été nommés hier par le Csm respectivement Procureur spécial et substitut.
C’est la valse. Tenu hier, le Conseil supérieur de la magistrature (Csm) a entériné d’importantes nominations. Et le Parquet spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) change complètement de visage. Abdoulaye Diagne, précédemment juge à la commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, est nommé Procureur spécial près ladite Cour en remplacement de Cheikh Tidiane Mara qui est à la retraite depuis quelques mois. Alors que Aliou Diop, jusque-là substitut général près la Cour d’appel de Kaolack, est nommé substitut du Procureur spécial près la Crei. Il remplace à ce poste Ibrahima Ndoye qui devient procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Saint-Louis.
Il s’agit d’un relooking continu du Parquet spécial de la Crei qui vient d’avoir son troisième boss après le tonitruant Alioune Ndoye qui était à la base des premières poursuites dans le volet de la traque des biens présumés mal acquis. Ces arrivées vont changer quoi ? Il est difficile de répondre à cette question même si plusieurs dossiers sont pendant devant la Crei qui semble mettre sous le coude (volontairement ?) certains dossiers comme les affaires Abdoulaye Baldé et Aïda Ndiongue. Les personnes qui ont fait l’objet d’enquêtes préliminaires réalisées par la Section de recherches de la Gendarmerie nationale continuent de vaquer à leurs occupations comme si de rien n’était. Cette stratégie nourrit la suspicion des Libéraux et d’autres pourfendeurs de la Crei qui ont du mal à accepter que la traque se limite seulement à Karim Wade et Cie et à Tahibou Ndiaye.
Lors de la réunion d’hier, le Conseil supérieur de la magistrature a retouché dans les grandes largeurs le Parquet du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar qui a perdu des dossiers très importants dont le plus symbolique est l’affaire Aïda Ndiongue. Serigne Bassirou Guère reste à son poste bien qu’il ait perdu certains «lieutenants». Par exemple, Abdoul Aziz Danfakha quitte le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar pour devenir procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Fatick, Coura Mbissane Gnilane Diouf devient déléguée du procureur de la République près le Tribunal d’instance de Pikine. Cela ressemble à une reprise en main de ce Parquet qui est la cheville ouvrière de la Chancellerie par rapport à certaines procédures politico-judiciaires qui ont valu à certains caciques du Pds des séjours carcéraux. Ils sont tombés souvent sous le coup de l’Article 80 utilisé à volonté par le procureur de la République.
Par ailleurs, Henri Grégoire Diop, président de la Crei, est confirmé dans ses fonctions de premier président de la Cour d’appel de Thiès, Mamadou Abdoulaye Diouf est nommé premier président de la Cour d’appel de Tambacounda, Mouhamadou Bachirou Sèye devient le premier président de la Cour d’appel de Ziguinchor. Alors que Ousmane Kane devient premier président de la Cour d’appel de Kaolack. Même au sein de l’administration centrale du ministère de la Justice, le Csm a procédé à des nominations. Mame Mandiaye Niang est le nouveau directeur des Affaires criminelles et des grâces, Alioune Niokhor Diouf est son adjoint. Et après la valse ?
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