La lutte continue pour le Grand cadre et le Cusems. Réunis dans un front unitaire, le Grand cadre, tendance Mamadou Lamine Dianté, et le Cusems, dirigé par Abdoulaye Ndoye, comptent aller jusqu’au bout de leur lutte. Pour ces derniers, il n’est pas question de ranger «les armes» tant que le Gouvernement n’aura pas respecté ses engagements.
Le Cadre unitaire des syndicats des enseignants du moyen-secondaire (Cusems) et le Grand cadre tendance Mamadou Lamine Dianté ne sont pas encore dans la logique de suspendre leur mouvement d’humeur. En conférence de presse hier, ces syndicalistes ont réitéré leur volonté de continuer la lutte jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Ils ont ainsi alerté l’opinion quant «aux conséquences fâcheuses qui pourraient découler de cette posture d’irresponsabilité des autorités». Ils ont ainsi invité leurs «militants à redoubler de vigilance et de mobilisation pour contraindre le Gouvernement à respecter enfin ses engagements». Selon le secrétaire général du Cusems, «les autorités, en ne matérialisant pas les accords «réalistes et réalisables», sont entièrement et exclusivement responsables de la crise dans le système éducatif». Tout en accusant les autorités d’être responsables de la crise que traverse l’école sénégalaise, M. Ndoye fustige leur attitude à l’encontre des enseignants. «Pour masquer leurs carences et abuser l’opinion, elles orchestrent une vaste campagne de communication pour intoxiquer l’opinion, et la retourner contre les enseignants. Au lieu d’honorer leur parole, elles se répandent en menaces et intimidations dont nous n’avons cure. En violation de la loi, elles servent des demandes d’explications et mises en demeure», a-t-il déploré. Pour lui, «ces mesures, loin de concourir à l’apaisement, ont radicalisé les camarades». Dans la même veine, le syndicaliste souligne que même si des promesses ont été faites, la confiance est rompue. «Les mêmes promesses répétées et rabâchées par les plus hautes autorités n’ont jamais été honorées. Pourtant dans la même période, des ressources ont été dilapidées pour des futilités (…) Pas plus tard qu’hier, 12 milliards de nos francs ont été offerts à un supposé homme d’affaires au titre de dédommagement pour un préjudice dont personne n’est convaincu. Donc que personne ne convoque le manque de moyens pour tenter de justifier la non-matérialisation des accords», a-t-il fait savoir.
Pour le secrétaire général du Cusems, c’est le président de la République qui doit monter au créneau pour régler cette question. D’après lui, l’école est une chose très sérieuse qui ne peut être laissée entre les mains de n’importe qui. Selon Abdoulaye Ndoye, on ne peut pas avoir un pays émergent sans investir sur le capital humain. «Un des remparts contre le terrorisme, c’est l’éducation donc elle doit être une sur priorité. Comment avoir un pays développé, émergent si l’école est en déliquescence», s’est-il interrogé.
Pour rappel, les syndicalistes attendent du Gouvernement l’ouverture de négociations sur le régime indemnitaire (alignement de l’indemnité du logement), la formation diplômante des enseignants recrutés avec des diplômes spéciaux, l’intégration et la mise en solde dans les plus brefs délais de tous les enseignants titulaires de diplômes professionnels, le paiement des rappels, l’élargissement de l’assiette des actes pour les rappels d’intégration et d’avancement. Et aussi un plan d’apurement des dossiers en souffrance aux ministères de la Fonction publique et de l’Economie et des finances, estimés par Abdoulaye Ndoye à 43 000.
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