Après « Lettre du Retour au pays natal », le journaliste-écrivain Fara Sambe vient de publier un nouveau livre, « Le 313ème Moine ».
La préface de l’éditrice, Gaël Samb Sall, véritable plaidoyer pour le livre, est longuement revenue sur l’historique et la place du roman. En effet, face au développement fulgurant des innovations et « nouvelletés » technologiques et cette sorte de « conspiration organisée contre livre voire le roman », force est de reconnaître que ce dernier tient toujours, pour la bonne et simple raison qu’il constitue, à n’en pas douter, « un monde, une chose miraculeuse ». La lecture religieuse des 206 pages du roman « Le 313ème Moine », publié chez « L’Harmattan », chiffre mystique chez les religieux et devins comme chez les astrologues, donne « une mesure phénoménale de ce que peut l’esprit humain ». L’auteur, Fara Sambe, homme de lettres et journaliste, s’est pleinement investi pour nous restituer, dans un voyage temporel comme dans un long fleuve tranquille, des horizons et des lieux divers, allant de l’Ohio à l’Abyssinie. Une sorte de folie audacieuse semble l’animer car, avec un vocabulaire fouillé mais accessible et joliment rendu et une syntaxe respectant toute la métrique littéraire voire romanesque, il fait savourer le lecteur des merveilles de la littérature et de la langue française. Et si le but visé était que cette œuvre « soit digne de figurer au patrimoine francophone », on peut, à la lecture du roman, dire qu’elle a une place méritée à la bibliothèque universelle.
En effet, au fil des pages, le lecteur découvre des univers épars et navigue entre sciences sociales, religion, amour, business, actualités, dialogue des cultures, retour aux sources originelles et ancestrales, émotions. C’est ainsi que du rappel des « sombres missions » génocidaires à la « quête spirituelle en Abyssinie » (une légende ?) à « l’occulte puissance à cette rencontre du troisième type », la diversité culturelle et religieuse des personnages, dont certains ne peuvent s’empêcher d’escapades nocturnes, contrastent avec la religiosité et la foi évoquées dans le roman. Le style narratif utilisé et les descriptions détaillées des lieux et évènements historiques accrochent le lecteur. Aussi, l’angoisse du retour et la séparation inévitable annoncent-elles un nouveau départ de Fara Sambe ?
Mamadou Lamine DIEYE
– lesoleil.sn