Au Sénégal, 6% (0,5 million) de la population consomment actuellement du tabac avec 11% des hommes et 1,2% des femmes, selon une enquête réalisée en 2015 par l’agence nationale de la statistique et de la démographie sous la coordination du ministère de la santé et de l’action sociale. En effet, 0,7 de la population totale utilise actuellement du tabac sans fumée avec 0,3% des hommes et 1,0% des femmes. La dépense moyenne mensuelle au Sénégal en cigarettes par fumeur est de 6716 F CFA, soit 80.552 F CFA le mois.
L’enquête de révéler que les adultes favorables à l’augmentation sur les produits du tabac sont de 95,5%. Alors que 8 fumeurs sur 10 ont envisagé d’arrêter de fumer. Et 9 fumeurs actuels ont essayé d’arrêter de fumer sans assistance au cours des 12 derniers mois.
L’industrie du tabac au Sénégal
Les principaux acteurs de l’industrie du tabac au Sénégal sont les fabricants des produits du tabac que sont la Manufacture de Tabac Ouest Africaine (M.T.O.A.) et Philip M. Manufacturing Sénégal. Ces deux acteurs sont à la fois, producteurs, exportateurs et importateurs de produits du tabac, avec un chiffre d’affaires annuel de 67 milliards de francs FCFA en 2010, selon le rapport sur la taxation des produits du tabac au Sénégal, publié en 2013. Ce chiffre d’affaire a progressé au cours des cinq dernières années de 35 % à un taux annuel moyen de 10,5 %. En plus de la production locale, les entreprises de la branche d’activité réalisent une partie de leurs chiffres d’affaires par la commercialisation de produits de tabac de qualité supérieure directement importés.
La contribution de l’industrie du tabac au PIB réel du Sénégal s’établit à 0,19 % en 2010. Sa contribution à la croissance, après avoir été négative en 2006 et 2007 s’est établi à 0,08 point de croissance en 2008, année d’installation de l’unité de production de Philip Morris Sénégal. Depuis, elle ne cesse de se replier. Elle a été divisée par 2,5 en 2009 et par 6 en 2010.
Le Sénégal enregistre une augmentation de ses recettes fiscales relatives aux produits du tabac mais aussi de l’ensemble de ses recettes fiscales sur la période considérée, 2010-2012. Les recettes fiscales totales ont augmenté de 7,7 % entre 2010 et 2011 et de 3,1 % entre 2011 et 2012.
Les importations des produits du tabac
Après une hausse de 63,5 en 2008 à 20,4 milliards de francs FCFA, les importations du produit ont chuté pour atteindre sept milliards en 2010 avant de repartir à la hausse en 2011 (+84,3 %) à 12,3 milliards.
Les importations de produits de tabac du Sénégal se concentrent sur les produits non élaborés qui vont servir de matières premières à la fabrication de cigarettes. L’importation de cigarettes a, quant à elle, fortement chutée au cours des cinq dernières années de 3937 %. Trois marques de cigarettes sont importées par l’une des deux entreprises de l’industrie du tabac au Sénégal sur la période 2010-2012. Aucun de ces trois produits n’a fait l’objet d’une réexportation. Pour la marque Davidoff, la quantité importée annuellement (quatre millions de cigarettes) est stable sur toute la période, tandis que celle des deux autres marques, Gauloises et Camélia, enregistre une baisse d’un million de cigarettes par an. De 2010 à 2012, les quantités importées passent de 5 à 3 millions pour les Gauloises et de trois à un million pour les Camélia.
Le prix de chacune des trois marques est demeuré inchangé sur cette période. Le prix d’un paquet de 20 cigarettes Davidoff est de 593,22 francs CFA ; ce prix étant plus du double de celui des Gauloises et plus du triple de celui du paquet de 20 cigarettes Camélia.
Les deux produits du tabac fabriqués localement et intégralement commercialisés au Sénégal par la MTOA sont des cigarettes « économiques » de marques Excellence et Houston. Leur prix sortie usine est identique et constant (228,934 francs CFA).
En revanche, la production et la vente de cigarettes Excellence enregistre une hausse de 12% entre 2010 et 2011 et une baisse de 9% entre 2011 et 2012. Toutefois, la quantité totale de cigarettes Excellence fabriquées et vendues est plus importante en 2012 (863 millions) qu’en 2010 (846 millions).
Toutefois, selon la DGID, les prix à la consommation relevés sur les marchés en juillet 2013 sont de 300 francs CFA pour un paquet de 20 cigarettes Camélia, 500 francs pour les Gauloises, 700 francs pour les Davidoff Slims Lights et 800 francs pour les Davidoff Classic et les Davidoff Lights.
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Nous attendons aussi de la part de l’agence nationale de la statistique et de la démographie sous la coordination du ministère de la santé et de l’action sociale, des chiffres sur la santé des sénégalais. Combien de morts directes et indirectes causés par le tabac. A-t-on des statistiques fiables sur la mortalité induite par les produits additifs (Alcool, tabac …) et sur les accidents de la route? Il est de la responsabilité de ces institutions de nous informer sur ces chiffres. Ces derniers sont la base de toute action de prévention. Quelle consommation chez les jeunes, en milieu scolaire? Quel est l’âge des primo-consommateurs? Qui sont les consommateurs à risque? Que font les services de l’Etat face aux comportements à risque? Une politique de santé publique doit être en mesure d’informer et de mettre la disposition des professionnels ces données primordiales.