His Excellency reste égal à lui-même. Dans un entretien avec JA, le prési gambien qui va se représenter pour la quatrième fois à sa propre succession et qui cumule déjà 22 ans au pouvoir reste radical dans ses rapports avec l’extérieur. Au sujet des répressions sévères des manifestations de son opposition et surtout du décès de l’opposant Solo Sandeng, membre du Parti démocrate uni (Udp), en détention à la mi-avril, il les assume totalement. « Où est le problème ? Des gens qui meurent en détention ou durant des interrogatoires, c’est commun ! », s’exclame-t-il, avant de dire au Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon et à l’Ong Amnesty International, qui réclament l’ouverture d’une enquête, « d’aller en enfer ». « Je ne ferai aucune enquête », tranche-t-il. Fier de son bilan à la tête du pays, Jammeh met en avant le fort taux de scolarisation de son pays (86%), l’espérance de vie (60,2 ans), son système de santé, l’ordre qui y règne… Et qu’importe si, selon lui, la communauté internationale préfère ne mettre en lumière que ce qui la dérange, il ne cherche de toute façon pas à lui plaire : « Pour les Occidentaux, qui sont habitués à des chefs d’État africains qui ne sont que des béni-oui-oui, et ont la même indépendance que Mickey Mouse, je ne peux être qu’un dictateur. Donc oui, j’en suis fier, because, I lead, I don’t follow (je dirige, je ne suis pas) ». Il se veut ainsi « un dictateur du développement ».
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