A croire que les réquisitions et les ponctions sur salaires n’ont cure de la détermination du Grand cadre et du Cusems à obtenir gain de cause. Vent debout, le mouvement social compte prendre de l’ampleur et placer l’Etat devant l’arbitrage des institutions internationales du travail qui seront saisies aujourd’hui.
Le Grand cadre et le Cusems n’en démordent pas. La rupture est plus que consommée entre les syndicats d’enseignants et leur tutelle ministérielle puisque les premiers s’apprêtent à «traduire l’Etat du Sénégal devant les institutions internationales du travail afin de le contraindre à respecter les droits des travailleurs». Dans un communiqué, le Grand cadre et le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems) affirment «avoir d’ores et déjà pris toutes les dispositions en ce sens», à savoir dès aujourd’hui la saisine de l’Organisation internationale du travail (Oit) et le Bureau international du travail (Bit). Outre cette action, le mouvement syndical enjoint les enseignants «à la poursuite de la rétention des notes et au refus de prendre les réquisitions». Mieux, il appelle à la surenchère et lance un mot d’ordre de «boycott des conseils, compositions et des examens de fin d’année». A partir de mardi, les enseignants sont appelés à «une journée sans éducation, du périscolaire au supérieur», qui concerne donc également le Saes (Syndicat autonome de l’enseignement supérieur). Enfin, une grève déclarée «totale» est prévue pour mercredi et jeudi. Un tel courroux se justifie, selon le Grand cadre/Cusems, par «le recours du gouvernement à des méthodes dignes de l’inquisition contre des enseignants qui tranche d’avec les idéologies démocratiques». Il affirme que «la réquisition procédant d’une norme ne saurait primer sur une disposition de la charte fondamentale de notre pays». D’ailleurs, en soulignant que «le droit de grève est consacré par la Constitution et diverses conventions internationales ratifiées par le Sénégal», le Grand cadre/Cusems appelle «toutes les forces vives de la Nation à réaliser le danger qui pèse sur les libertés syndicales et les invitent à se mobiliser pour les sauvegarder». Aussi, il salue jusque-là «la lucidité des médiateurs et des populations pour qui la voie choisie par le gouvernement, loin de contribuer à l’apaisement, risque d’être préjudiciable à la stabilité du pays».