Il n y’a pas de deal dans la libération de Karim Wade. Par Alassane Diouf

IL N’YA PAS DE DEAL DANS LA LIBERATION DE KARIM WADE ?

L’article 26 de la constitution sénégalaise du 22 janvier 2001 stipule : « le Président de la République est élu au suffrage direct et au scrutin majoritaire à deux tours ».
Macky SALL candidat à l’élection présidentielle de 2012 s’est vu investi de la confiance des Sénégalais et Sénégalaises le 25 mars 2012 remportant ainsi le scrutin à 65%.
Investi le 2 avril 2012, il devient ainsi le quatrième Président de la République du Sénégal. Cette station comme disait l’autre, lui confère le rôle de gardien de la constitution comme aime bien le dire le sage El Hadj Mansour MBaye, Président de l’association des communicateurs traditionnels du Sénégal.
Depuis quelques jours au Sénégal, l’information qui barrait la une des journaux et raisonnait dans les ondes des radios, c’était la libération éventuelle de Monsieur Karim WADE par une grâce présidentielle. Mais qu’est – ce qu’une grâce présidentielle ?
La grâce présidentielle peut – être définie comme une réduction de la sanction pénale mais la condamnation est toujours inscrite au casier judiciaire du bénéficiaire de la grâce. La grâce présidentielle est un pouvoir régalien que seul détient le Président de la République. Elle est différente de l’amnistie qui efface même la condamnation, le casier judiciaire restant donc vierge.
Détenu en prison depuis avril 2013 et ayant purgé la moitié de sa peine, Monsieur Karim WADE peut bien bénéficier d’une grâce présidentielle.
On ne peut donc pas parler de deal en cas de libération de Monsieur Karim WADE, le Président la République ayant tout simplement usé d’un pouvoir régalien que lui confère la constitution.
Qu’on veuille maintenant faire comprendre aux Sénégalais et Sénégalaises que la libération de WADE fils a été négociée en douceur et que le dialogue national lancé par son Excellence Macky SALL le 28 mai 2016 n’était qu’une simple stratégie est une attitude peu encourageante.
Les compromis politiques ne peuvent plus prospérer dans ce Sénégal du 21è siècle où il est question de gouvernance sobre et vertueuse.
Accepter la volonté populaire du 25 mars 2012 c’est être au côté du Président SALL et œuvrer à la réussite du Plan Sénégal Emergent (PSE). Alors reconnaissons donc au Président le droit de grâce à ceux et celles qu’il en donne.
A l’occasion des fêtes de Korité et de Tabaski, le Président de la République gracie un nombre important de personnes en détention. Le fait n’est donc pas nouveau. Comme l’exercice tant aimé des opposants au régime de Macky SALL c’est de semer le trouble dans les esprits des Sénégalais et Sénégalaises, la grâce présidentielle à Monsieur Karim WADE était devenue leur pain quotidien. Mais comme le disait Jean GUITTON : « Etre dans le vent c’est avoir le destin des feuilles mortes » et ces gens sont bel et bien dans le vent, le peuple sénégalais appréciant positivement l’action gouvernementale depuis que Macky est au pouvoir.
Ma conviction est qu’on ne peut pas développer un pays lorsqu’il n’ya pas une synergie des forces et des esprits et pour cela, il faut nécessaire un climat apaisé entre les différents acteurs du jeu politique. Si véritablement la politique c’est l’art de gérer la cité, à quoi bon alors toute cette gymnastique politicienne qui ne dit pas son nom ?
Nous sommes certes des adversaires politiques mais pas des ennemis car nous le réaffirmons tous Un peuple, Un but, une foi.
Ainsi donc l’honorable député Maître el Hadj DIOUF avait bien raison de demander le Président SALL de gracier Monsieur Karim WADE ce qui est fait aujourd’hui.
MERCI MONSIEUR LE PRESIDENT D’AVOIR GRACIE MONSIEUR KARIM WADE.

Alassane DIOUF, Chef du Centre national des Archives judiciaires
Conseiller municipal à Ourour