«Il n’y a qu’au Sénégal où l’on épilogue sur la grâce présidentielle. D’ailleurs, le Président n’a aucune explication à donner». C’est ainsi que s’est exprimé Me Oumar Youm à l’occasion du «Ndogou» républicain organisé par les membres de la Cojer départementale de Mbour.
La libération de Karim continue encore à faire couler beaucoup de salive. La grâce que le président de la République a accordée au fils de Me Abdoulaye Wade, après que celui-ci a purgé la moitié de sa peine (6 ans), suscite l’indignation de l’opposition qui crie au deal. Selon le directeur de Cabinet du président de la République, qui a mis sa toge d’avocat pour défendre Macky Sall, le chef de l’Etat n’a aucune explication à donner. «Le Président, conformément à ses prorogatives régaliennes, sur la base de notre Constitution en son article 47, a accordé son pardon et sa clémence à un citoyen sénégalais, en ce mois béni de ramadan. Le pouvoir discrétionnaire de droit de grâce, ne devrait pas nous exposer à revenir sur des motifs ou des justificatifs, parce que c’est un pouvoir qui s’exerce dans les conditions qui sont prévues par la Constitution et sur lesquelles le Président n’a aucun mot d’explication à donner», martèle un Me Oumar Youm dans tous ses états.
Pourtant, la manière dont Karim Wade a été libéré suscite une vague d’indignation chez de nombreux Sénégalais. Pour désamorcer la bombe, Me Youm charge ceux qui, dit-il, font enfler la rumeur. «Il appartient à ceux qui, par nature, par éducation, sont habités par des préjugés, de s’expliquer sur l’étendue de la portée de ce deal. Nous n’allons pas nous expliquer sur quelque chose qui n’a pas eu lieu. Il appartient à une personne qui invente d’apporter la preuve de ses propos», se défend-il. Sur le départ précipité de l’ancien ministre de la Coopération internationale vers le Qatar, il renvoie la balle au principal concerné. «C’est à Karim Wade de répondre à cette question. Si vous avez la chance de le rencontrer, posez-lui la question. Le Sénégal fait partie des pays de liberté, Karim Wade a la liberté d’aller au Luxembourg, en France, au Panama, puisque les gens parlent de Panama Papers. J’estime qu’on ne devrait pas commenter la décision du président de la République de faire profiter quelqu’un d’une liberté. Il n’y a qu’au Sénégal où l’on épilogue sur le droit de grâce», martèle-t-il avant de soutenir que le Sénégal a beaucoup gagné dans la procédure de la traque des biens mal acquis. «Le Sénégal a gagné d’abord un bénéfice immatériel. Aujourd’hui, tout le monde, à commencer par nos familles et par nos parents, sait que le bien public doit être bien préservé. Ce que le Sénégal a gagné, c’est la rupture dans la gestion. Vous m’avez vu ; est-ce que vous avez vu des cortèges autour de moi, des immeubles qui m’appartiennent ? C’est cela le gain politique que nous avons avec le régime de Macky Sall. Maintenant, tout le monde sait qu’occuper un poste de responsabilité ne signifie pas amasser de l’argent facilement. Dans le domaine financier, 53 milliards Fcfa ont été recouvrés, ce qui n’est pas une somme mince, vu la situation économique dont nous avons hérité».
André BAKHOUM (L’As)
loooool les clowns sont en virée verbale
les clowns en virée