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Dalifort, Pikine, Petit-Mbao, Cambéréne en colère : La banlieue sous haute tension

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Une journée mouvementée en banlieue. C’est ce à quoi nous avons assisté, hier, avec la série de manifestations spontanées organisées dans plusieurs localités de la banlieue dakaroise. Les commerçants du marché le Joola de Pikine ont tenu un sit-in, en arborant des brassards rouges, en signe de mécontentement contre le maire de la commune de Dalifort. C’est au sujet de la récente sortie d’Idrissa Diallo et aussi face au mutisme de l’Etat sur les difficultés qui affectent leur espace de travail. Ils demandent à être affectés au marché central de poisson de Pikine. Pour les contestataires, une loi est venue prendre une partie du marché pour l’affecter à la commune de Dalifort alors qu’il existe un décret qui affecte le marché central de poisson à la Primature. «Nous n’accepterons pas d’être des victimes du bateau le Joola et de l’Acte III de la décentralisation. Nous demandons aux autorités dont le chef de l’Etat et les ministres en charge de notre secteur de réagir face au différend qui nous oppose à la commune de Dalifort. Nous sommes fatigués et voulons que l’on nous ramène au marché central de poisson», a fait savoir Mariama FAYE, l’une des responsables des commerçantes.
Président du Collectif national des mareyeurs pour le développement du Sénégal (CNDMS), Djiby NDIAYE dit «Général» renchérit : «Le Premier ministre doit réagir par rapport à ce problème avant qu’il ne soit trop tard. Car on ne peut pas comprendre qu’un décret présidentiel affecte le marché central au poisson à la Primature et qu’une loi vienne prendre une partie du marché pour l’affecter à la commune de Dalifort. Il y a donc un imbroglio juridique que le chef du gouvernement doit éclairer».
Pikine : le décret de répartition des marchés fait polémique
MANIF
Binta Carabane Sagna revient sur les raisons de leurs bisbilles avec leur édile, Idrissa Diallo. «Nous sommes fatigués de Dalifort et de ses agents qui nous mènent la vie dure. Regarde, on prend des chaines pour nous empêcher de vendre comme si nous étions des prisonniers. C’est très grave. Les taxes qu’on nous impose n’existent nulle part. On paye un droit de porte d’entrée pour le compte de la direction du marché puis nous payons une autre taxe pour la mairie de Dalifort de 200 francs en plus de 200 francs pour chaque panier de mangue déchargé. Cette situation est insupportable et ne peut plus continuer», grogne-t-elle. Mame Faye enfonce le clou : «Lorsque le maire Idrissa Diallo s’est permis de dire qu’il a éjecté ici plusieurs millions pour les toilettes, nous avons été meurtris et choqués. Car vous l’avez tous constaté que le marché va mal».
Autre foyer de tension, c’est au niveau du département de Pikine, au quartier Petit-Mbao Peulh où les populations sont sorties en masse pour dénoncer l’odeur «dangereuse» de l’ammoniac qu’elles respirent. Celle-ci est rejetée par les installations de la société des Industries chimiques du Sénégal (Ics). Ces populations qui craignent pour leur santé menacent de battre le macadam dans les prochains jours, si les autorités font la sourde oreille. « Nous disons au président de la République d’arrêter les ICS. Car, ici, tout le monde est malade et tousse à cause de l’ammoniac nocif à la santé. Si on ne fait rien, nous allons organiser une marche dans les jours à venir», menace Papis Dia, un habitant du quartier. Un autre riverain du nom de Mamadou Sow de renchérir : «le ministre de l’Environnement doit venir ici constater de visu les désagréments que nous sommes en train de subir avec l’ICS».
Petit-Mbao : l’ammoniac des ICS, la pomme de discorde
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La situation est tout autre au niveau du département de Guédiawaye. Ce sont les commerçants du marché Fith Mith de la commune de Golf-Sud qui sont sortis, hier, en masse. Objectif : dénoncer la méthode employée par leur maire, Aïda Sow Diawara, dans le processus de réhabilitation du marché. En déphasage avec le maire sur le site de recasement proposé en attendant le démarrage des travaux et les délais impartis pour leur déguerpissement, ces commerçants promettent d’en découdre avec elle. «La mairie nous a demandés de quitter avant le 9 juillet prochain. Nous jugeons ce délai trop court. De plus, le maire nous a proposés un site de recasement qu’on ne veut pas puisque les habitants du quartier nous ont dit que nous sommes indésirables», explique Coumba Diouf, un des porte-paroles des commerçants du marché Fith mith de Golf-Sud. «Dans le site de recasement, il n’y a ni eau, ni électricité, encore moins de toilette. Il y a également un danger avec un dépôt de gaz installé sur le site. Pour toutes ces raisons, nous disons non au maire Aida Sow Diawara et nous sommes prêts à tout pour sauver ce qui nous revient de droit. Quitte même à mourir», martèle-t-elle.
Vive tension à Cambéréne
Dans cette localité, on se prépare au pire. La commune est placée sous haute surveillance policière. Avec les menaces brandies par les pêcheurs de perturber les travaux du prolongement de la troisième phase de la Voie de dégagement nord (Vdn), des forces de l’ordre armées jusqu’aux dents veillent au grain.
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