Imam Bamba Sall «brûle» la société civile : « c’est des politiciens masqués, ceux qui avaient combattu Wade, qui sont aujourd’hui aux côtés de Macky »

Imam Cheikh Mouhamadou Bamba Sall, responsable moral du mouvement «Al Ouma», n’a pas raté les membres de la société civile sénégalaise, lors de la célébration du « Leylatul Khadr », avant-hier soir. « C’est un regroupement de mécontents qui veulent être associés à la gestion du pouvoir », assène l’ancien président de l’association des imams et prédicateurs du Sénégal qui aborde également deux autres questions. 

Libération de Karim Wade

«C’est une décision courageuse. Macky Sall est un vrai homme d’État. Il n’a plus à faire ses preuves à ce niveau. Certains de ses alliés, qui sont mécontents de la décision qu’il a prise, ne sont même pas capables de remplir un car rapide. Ils ne représentent rien sur l’échiquier politique. Ce qui les intéresse, c’est d’avoir un bon positionnement aux côtés de Macky Sall. Ils croient qu’avec la  libération de Karim Wade et un rapprochement entre le président de la République et son prédécesseur, ils vont perdre leurs privilèges. Ces gens ne sont mus que par des calculs politiciens. Des gens qui se disent membres de la société civile s’attaquent également à Macky Sall depuis l’élargissement de prison de Karim Wade. Pour moi, la société civile n’existe pas. C’est un regroupement de mécontents qui veulent être associés à la gestion du pouvoir. C’est des trompeurs, des politiciens encagoulés. Ils ont des ambitions, mais ils avancent masqués. D’ailleurs, ceux qui avaient combattu Wade sont aujourd’hui aux côtés de Macky Sall. J’encourage fortement le président de la République à poursuivre le dialogue qu’il a entamé avec l’ensemble des forces vives de ce pays pour faire avancer davantage le Sénégal qui nous appartient à nous tous. On ne peut pas construire un pays, sans paix. La paix est indispensable, si nous voulons faire émerger ce pays. Cultivons la paix à tout moment et en tout lieu. La stabilité du pays vaut tous les sacrifices».

Croisade contre les djihadistes 

«Si les djihadistes deviennent forts au Sénégal, les chefs religieux et les intellectuels en seraient les principaux responsables. Au Sénégal, les musulmans sont largement majoritaires, près de 97%. Les 91% sont dans la ‘tarikha’. Les guides religieux doivent s’impliquer davantage dans le combat. Un grand travail de sensibilisation est attendu de leur part. Ils doivent descendre sur le terrain. Il ont un rôle majeur à jouer dans la lutte contre ces ennemis de l’islam. Ceux qui appellent au djihad méconnaissent l’islam. La plupart du temps, c’est des problèmes politiques qui sont à l’origine du phénomène. Il n’y a pas d’islam dur et d’islam modéré. Il n’existe qu’un seul islam. L’islam fait toujours preuve de modération. Il faut qu’on éduque bien nos enfants et qu’on leur explique ce que c’est le djihadisme et les conséquences qui peuvent en découler. C’est une guerre idéologique. C’est ce dont il s’agit. C’est pourquoi, à l’instar des chefs religieux, tous les intellectuels doivent prendre leurs responsabilités. Les autorités étatiques sont également interpellées. Elles doivent faire preuve de vigilance en renforçant la sécurité. Surtout au niveau des frontières. Les populations doivent alerter les forces de sécurité, dès qu’elles suspectent quelque chose. C’est ensemble que nous pourrons gagner le combat».

Relations avec le Président Macky Sall

«Je voudrais profiter du ‘Leylatul Khadr’, qui est la nuit du Destin, pour remercier tous ceux qui sont venus y participer, notamment le ‘dahira’ ‘Nouroul houda’, mais également le Président Macky Sall de son soutien constant. Je rappelle que je l’accompagne depuis fin 2006. J’ai été de tous les combats à ses côtés. A l’époque, j’avais même reçu des menaces de mort. Je n’ai jamais cessé de le soutenir. Et en tant que marabout, je prie beaucoup pour lui afin qu’il puisse réussir sa mission à la tête du Sénégal. Ce que Macky Sall est en train de faire sur le plan social, aucun de ses prédécesseurs ne l’a fait. Senghor a abandonné le navire, lorsqu’il a commencé à avoir des difficultés. Abdou Diouf, c’est la hausse des prix et la demande sociale qui l’ont emporté. Wade, c’est la cherté du coût de la vie et de multiples difficultés qui lui fait perdre le pouvoir.

Depuis que Macky a accédé au pouvoir, il a baissé les prix des denrées de première nécessité et ils n’ont pas connu de hausse. Il a également lancé les bourses sociales. Je pense qu’il est à féliciter et à encourager, parce qu’il est sur la bonne voie. J’associe à ces félicitations la Première dame. Marième Faye Sall accompagne mon mouvement. C’est une femme exceptionnelle et très spirituelle qui s’investit dans le social. Nous allons accompagner Macky Sall aux Législatives et à la prochaine Présidentielle. Nous le soutenons sans calcul. Il y a des gens qui avaient véhiculé des informations selon lesquelles je n’étais plus en phase avec lui. Ces informations ne correspondent pas à la réalité. C’est des gens qui avaient infiltré le mouvement qui racontaient ces contrevérités. Nous les avons chassés. Mes relations avec le chef de l’Etat sont excellentes. C’est un jeune frère qui m’a toujours soutenu».

Le Populaire