Les conférences se suivent mais ne se ressemblent pas à l’université du ramadan des Moustachidines Wal Moustachidatines. Conférencier du jour sur le thème : « La presse : un quatrième pouvoir », le journaliste d’investigation, Abdou Latif Coulibaly, très en l’aise dans sa démarché, est d’avis que la presse est plutôt un contre pouvoir qu’un quatrième pouvoir. Ne manquant jamais de telles circonstances pour donner son opinion sur la marche du pays, le directeur de l’Institut supérieur des sciences et techniques de l’information et de la conférence (ISSIC) n’a retiré aucun point sur la preuve de ses publications sur la gestion opaque de la LONASE, de l’ANOCI, de la Sudatel, etc.
Invité de l’université du ramadan du Dahiratoul Moustarchidine wal Moustarchidaty (Dmwm), le journaliste Abdoulatif Coulibaly a traité du thème « La presse : un quatre pouvoir ». Selon Abdou Latif Coulibaly, il y a trois pouvoirs à savoir l’exécutif, le législatif et le judiciaire. « Ces pouvoirs sont soit nommés ou soit choisis par le peuple ou une autorité », dira-t il. Ce qui lui a permit de faire la différence et de tracer une ligne de démarcation entre eux et la presse. Par conséquent, souligne Latif, « la presse comme quatrième pouvoir n’est ni nommée, ni élue, ni choisie ».
Une raison suffisante, pour le journaliste d’investigation pour déclarer à qui veut l’entendre : « Je n’ai jamais accepté que la presse est un quatrième pouvoir mais j’accepte qu’elle est un contre pouvoir ». Et prévient-il, « celui qui accepte que la presse est un quatrième pouvoir, il est dans l’illégitime ». Devant un parterre de jeunes fidèles membres du Dmwm, venus nombreux assister à ce cours magistral, M. Coulibaly dira que « dans les pays démocratiques, la presse n’est pas un quatrième pouvoir certes mais peut faire bouger les montagnes comme c’est le cas aux Etats Unis d’Amérique avec les affaires des présidents Nixon et Bill Clinton ».
Interpellé, justement sur le rôle de la presse, le directeur de l’Institut supérieur des sciences et techniques de l’information et de la conférence (ISSIC) a précisé que « c’est d’informer juste et vrai. Le rôle de la presse c’est de s’intéresser à tous les aspects de la société ». Exhibant en outre l’importance de la presse dans un pays, le journaliste conférencier, a évoqué les délestages pour corroborer ses dires. « C’est la presse sénégalaise qui informe le peuple de la véracité des propos étayés par l’Etat pour incriminer les délestages à la qualité du pétrole. Dans ces situations, la presse fouine ailleurs par exemple en Gambie ou au Mali pour voir s’ils ont les mêmes difficultés que notre pays. Avec ces preuves, les responsables de l’énergie sont démasqués », a souligné M. Coulibaly pour appeler aux sénégalais à ne pas décrédibiliser ou rejeter la presse. « Il n’y a pas un combat que le peuple engage sans la presse. Il n’ya aucune manifestation qu’on organise sans la présence de la presse », a-t il dit. Latif a religieusement interpellé l’opinion publique sur la mauvaise lecture qu’elle fait des journalistes.
Au cours de cette conférence, M. Coulibaly, s’est appesanti sur la gestion nébuleuse des deniers publics du pays.
En bisbille permanente avec certaines personnalités de l’Etat pour ses écrits, le journaliste investigateur a exhibé les 20 milliards de Francs CFA de Sudatel (Société de téléphonie soudanaise au Sénégal) pour soutenir que ces miettes ont été partagées par quatre personnes. S’érigeant en sentinelle pour dénoncer les pilleurs des ressources de la nation, Abdou Latif Coulibaly dira que ses « écrits contre la mal gouvernance auraient une essence si l’opinion publique les suivait en exigeant des comptes à ces mandataires du peuple ». Mais, elle (Ndlr : opinion publique 🙂 « n’est pas nulle car à toute instance, sa réaction pourrait être fatale », dira Latif avant de poursuivre « demandons à l’ex président Abdou Diouf ».
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