La maison d’édition L’Harmattan-Sénégal vient de publier « L’économie du Sénégal, les 5 défis d’un demi-siècle de croissance atone ». Un livre du Pr Moustapha Kassé qui passe à la loupe les contreperformances de ce secteur.
« Le Sénégal est malade de ses élites politiques, administratives, intellectuelles et de ses médias, et il y a une impérative nécessité de réanimer le débat autour des questions économiques et sociales vitales », écrit en avant-propos le Pr Moustapha Kassé, un économiste émérite qui vient de publier un ouvrage : « L’économie du Sénégal, les 5 défis d’un demi-siècle de croissance atone ».
Un livre de 271 pages divisé en 5 chapitres : le défi de l’incapacité des politiques agricoles à booster la croissance économique face aux contraintes de l’organisation sociale ; le défi d’une industrialisation bloquée -occasionnant de médiocres performances- ; le défi de l’hypertrophie tendancielle du secteur tertiaire et la montée du secteur informel ; le défi de la compétitivité (…) et le défi du secteur privé comme principale source de création de richesses (…).
De 1960 à nos jours, le Sénégal a connu une croissance économique très faible, erratique, « atone » de 2,7 % en moyenne sur la période qui n’a pas permis de tirer les secteurs porteurs, malgré plusieurs plans de développement et d’ajustement structurels financés par les bailleurs de fonds. Cette maigre croissance n’a dépassé qu’épisodiquement celle de la croissance démographique (2,9 à 3 %), souligne le M. Kassé.
Malgré la Stratégie de croissance accélérée (Sca) et la Stratégie nationale de développement économique et social (Sndes), ces politiques n’ont pas permis d’avoir une croissance forte. Avec le Plan Sénégal émergent (Pse), le gouvernement ambitionne d’atteindre 7 % de croissance économique à l’horizon 2035. Le Pr Kassé, par ailleurs doyen honoraire de la Faculté des sciences économiques de Dakar, rappelle que les programmes et les projets des gouvernements successifs se fixent invariablement comme objectif un taux de croissance de 7 % pour réduire la pauvreté, baisser les inégalités sociales et résoudre le chômage endémique des jeunes. « Les annonces incantatoires et vaniteuses restent silencieuses sur le fait que cet objectif n’a jamais été historiquement atteint, du fait des déficiences des politiques sectorielles », affirme-t-il.
Selon lui, les 5 décennies de croissance vulnérable au Sénégal sont dues essentiellement à l’absence « d’une stratégie rigoureuse de gestion de l’économie », qui s’est manifestée par des « politiques hasardeuses » dans tous les secteurs clés de l’économie (agriculture, énergie, industrie, politique d’éducation) mais aussi par le « manque de concertation entre les différents acteurs de l’économie » et « l’absence d’un débat public responsable ». Moustapha Kassé indexe la forte politisation des élites et la prépondérance du secteur informel.
Absence d’une stratégie rigoureuse de gestion
Il soutient que, pendant plus de 50 ans, le pari d’une croissance forte est perdu sauf pour le Pse, en phase de démarrage.
Toutefois, l’auteur souligne que les pays émergents ont réussi à sortir du sous-développement en appliquant d’excellentes visions stratégiques qui reposent solidement sur les vertus prussiennes « de travail, de rigueur, de discipline, d’épargne et sur le secteur privé soutenu par un patriotisme économique réfléchi et courageux ».
Le Pr Kassé est auteur d’une dizaine d’ouvrages dont les réflexions portent la plupart sur les questions de développement. Le dernier offre un aperçu des carences de l’économie sénégalaise et suscite de profonds débats, notamment sur la capacité du Plan Sénégal émergent (Pse) à résoudre ces défis et, plus généralement, sur les prérequis pour enclencher le processus de développement.
Le doyen honoraire de la Faculté des sciences économiques de l’Ucad a présidé, à maintes reprises, les jurys du concours d’agrégation de Droit, Sciences économiques et gestion, administré de 1983 à 2000.
La cérémonie de dédicace, prévue avant-hier, a été reportée.
Serigne Mansour Sy CISSE
-lesoleil.sn
LE ‘’PLAN SÉNÉGAL ÉMERGENT’’ (PSE), UNE ILLUSION !!! Oui, malgré le grand tintamarre qu’il a suscité, le ‘’Plan Sénégal Émergent’’ ne rassure point, puisqu’il nous propose une émergence en 2035 – c’est à dire dans 25 ans ; et c’est là, à l’évidence, un véritable aveu d’impuissance ; une vision manifestement ‘’borgne’’ (biaisée) – et donc inacceptable, quand on sait que notre pays dispose d’énormes potentialités, si on considère ses ressources minières, humaines, démographiques et surtout spirituelles ; il est donc temps que nous fassions preuve de plus d’imagination, de créativité et d’originalité pour sortir du sous-développement. Oui, le discours servi par nos hommes politiques et intellectuels d’une manière générale, est amputé de son essence : la dimension spirituelle qui conditionne toute notre existence. Dès lors, comment pourrait- il apporter les véritables solutions à nos problèmes ? Ce discours tronqué et savamment entretenu depuis des décennies (voire près d’un siècle) diverge fondamentalement avec nos convictions religieuses et n’est rien d’autre que celui de l’Antéchrist – le ‘’messie de l’égarement’’ (massih dajjal).
Il est donc grand temps que nous comprenions que l’homme est responsable de tous les malheurs qui le frappent et que Dieu ne change pas la condition d’un peuple tant qu’ils n’ont pas changé de comportement (moral) [(42. La Consultation : 30 – Ach – Chûrâ) ; (13. Le Tonnerre : 11 – Ar-Ra’d)]. Et à l’évidence, il ne peut pas y’avoir d’émergence véritable (ou de développement véritablement durable), en dehors d’un retour à Dieu (repentir) [(71. Noé : 1 … 10-12 – Nûh) ; (11. Houd : 3 … 52 – Hoûd)]. Oui, ‘’un peuple qui s’amende, s’enrichit, se renouvelle (au plan démographique), atteint la sécurité alimentaire et donc l’émergence – Une loi divine ! Une véritable mine d’or pour un peuple croyant !!! Est-il nécessaire d’attendre encore un quart de siècle pour réaliser cette promesse ?
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