Pour liquider un adversaire politique au Sénégal, dites : il veut être connu

Les adversaires d’Ousmane Sonko tentent de le discréditer au motif qu’il est simplement à la recherche de notoriété et que ses sorties sont motivées par la quête de popularité. Quoi de plus normal? Si un homme politique ne prend pas la peine de se faire connaître du grand public, c’est qu’il n’est pas à sa place et ferait mieux de s’investir prêtre ou soufi. Voilà une façon fourbe de faire passer une légitime conquête de la confiance du peuple à de l’opportunisme. Il n’y a aucun mal à faire ses preuves en manifestant de l’expertise et en se prévalant d’intégrité.
« Il veut se faire connaître », disent les détracteurs de M. Sonko. Oui, il veut que tout le Sénégal le découvre pour que sa vision de la politique et de la marche du pays soit promue. Et alors? Néanmoins, les arguments qu’il défend et les propositions qu’il présente sont sujets à débat et à controverse. Seulement, il est beaucoup plus facile de répliquer à l’aide de soupçons, de suppositions et de préjugés que de répondre valablement à des reproches documentés. M. Sonko dérange et secoue la classe politique classique par une démarche innovante de ciblage des politiques publiques en lieu et place des connues considérations futiles et folkloriques.
Ce qui est affligeant dans ce procédé infâme d’assemblage, c’est d’avoir tant rabaissé la posture d’acteur politique au point d’en arriver à vouer n’importe qui aux gémonies en disant simplement : attention, c’est un politicien, alors il ne cherche que le « buzz » pour vous exploiter davantage. C’est comme pour dire aux populations: à notre image, Ousmane Sonko use et abuse de votre crédulité; lui aussi fera sans doute la même chose que les autres. Faux! Le haut fonctionnaire a la possibilité de profiter du système pour s’enrichir et jouir en toute tranquillité. Pourtant, il est un des rares inspecteurs des impôts qui s’est engagé en politique en s’opposant au pouvoir. Comme quoi, l’argument discréditant et venimeux des mauvaises langues ne tient pas la route.
Birame Waltako Ndiaye
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