L’écrivain Mamadou Traoré Diop inhumé à Yoff en présence d’une foule nombreuse

Dakar, 4 sept (APS) – De nombreux acteurs du monde de la culture et de la politique, des personnalités dont le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye ont rendu hommage à l’écrivain et conseiller culturel du chef de l’Etat Mamadou Traoré Diop, inhumé samedi en fin de matinée au cimetière de Yoff, a constaté un journaliste de l’APS.

Lors de la levée du corps à l’hôpital Principal, il y avait à côté de sa famille le chef du gouvernement, le député Iba Der Thiam, vice-président à l’Assemblée nationale, le ministre d’Etat Habib Sy, directeur de cabinet du président de la République, Sahite Sarr Samb, directeur de cabinet du ministre de la Culture.

Mamadou Traoré Diop est décédé vendredi à l’hôpital Principal de Dakar à l’âge de 66 ans. L’homme de lettres a été un membre fondateur de l’Association des écrivains sénégalais (AES). Il a été un des précurseurs du laboratoire Agit Art avec notamment l’artiste plasticien Issa Samb alias Joe Ouakam. Il a aussi fondé avec Mame Less Dia Le Politicien, premier journal satirique sénégalais.

Dans son hommage au défunt, le président de l’AES, Alioune Badara Bèye, a dit que ‘’c’est un moment pénible pour l’ensemble de la famille artistique et littéraire du Sénégal’’.

Né le 14 mai 1944 à Rufisque, Mamadou Traoré Diop était ‘’l’un des plus brillants écrivains du Sénégal. Il avait un immense talent. C’était l’ami de tous les créateurs, un militant de l’art, un grand patriote’’, a dit M. Bèye, ajoutant que l’homme a été ‘’pionnier et membre fondateur’’ de l’AES avec Léopold Sédar Senghor et Birago Diop.

Selon Alioune Badara Bèye, Mamadou Traoré Diop, secrétaire général de l’association ‘’pendant plusieurs années’’, a ainsi été ‘’le lien ombilical entre l’ancienne et la nouvelle générations, devenant même l’âme de l’AES’’.

Alioune Badara Bèye a ensuite souligné que, personnellement, il vient de perdre ‘’un frère, un ami, un compagnon des jours fastes comme des jours de doute et de tourmente’’.

Pour sa part, le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye a déclaré qu’il était venu présenter ‘’les condoléances de la nation’’ a la famille d’un homme qui a été son collègue à la présidence de la République.

‘’Je l’appréciais particulièrement, a dit M. Ndiaye. C’était un homme avenant, courtois. Le chef de l’Etat a perdu un compagnon. Toute sa vie, il a travaillé à hisser les lettres et les arts aux sommets les plus élevés. Son séjour sur terre a été utile.’’

Il a écrit ’’Au pays de Lénine : carnet de voyage’’ (SAPRESS, 1974), le recueil de poèmes ‘’Mon Dieu est noir’’ (Nouvelles Editions africaines, 1975), la pièce de théâtre ‘’La Patrie ou la mort’’ (Nouvelles Editions africaines, 1979) en hommage à Amilcar Cabral.

En 2009, ses pairs lui ont rendu hommage pour ‘’services rendus à la littérature et à la culture africaine et sénégalaise’’. Mamadou Traoré Diop était marié et père de six enfants.

Les deux derniers ouvrages du défunt dont ’’Elégies pour le Monument de la renaissance africaine’’ ont été publiés par les éditions Maguilen.

Ce recueil de poèmes de 50 pages est un hommage au Monument de la renaissance africaine qui est, selon lui, ‘’le projet symbolique le plus représentatif, le plus audacieux et le plus révolutionnaire du XXI siècle’’.

Le Monument de la renaissance est une infrastructure réalisée sur l’une des collines des Mamelles à l’initiative du président de la République, Abdoulaye Wade.

ADC/ESF