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Le retour colonial de la France Par Adama Gaye

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Evoquer, voire critiquer, ce qui ressemble à une recolonisation du Sénégal par la France, n’est pas être son ennemi mais plutôt identifier un phénomène dont l’ampleur pourrait produire un contre-choc qu’il faut conjurer ici et maintenant.

La néo-colonisation tricolore, en marche, se manifeste de plus en plus. Comme avec ce Gérard Sénac, surgi d’on-ne-sait où, qui nous a entraînés dans le projet le plus onéreux qui soit : cette autoroute à péage que nous payons jusqu’à nous saigner pendant qu’il en bénéficie sans avoir la décence de cesser de toujours demander plus, comme disait François de Closets, à la manière française. Qu’il ait eu l’outrecuidance de réclamer 8 autres milliards, la semaine dernière, pour ajouter du beurre à ses épinards déjà grassement arrosés, est une faute de mauvais goût, une de plus !

Le colon est un fâcheux. Il ne connaît pas de limites, l’indécence est son modus operandi, le profit sa religion, et ses dévotions se ramènent à prendre, encore prendre, toujours prendre, sans se soucier du mal qu’il fait à sa proie. Rien de surprenant : le projet colonial était né ainsi, sous des habits d’impérialistes venus vider le continent pour perpétuer la croissance dans la métropole.

L’autoroute à péage est l’un des exemples de ses méthodes. Pour dire vrai, on ne peut imputer ce scandale au régime en place. Il est un legs du Wadisme. Son infantilisme coûteux qui l’a fait souvent contracter, en notre nom, des dettes exorbitantes, sur le marché financier à des taux hors de portée, y est pour beaucoup. Or un petit effort patriotique aurait pu aider à trouver mieux, y compris via les prêts concessionnels ou la mobilisation des ressources domestiques. Même dans le cas d’un prêt commercial, il était possible d’utiliser la méthode de Toyota, le ‘just-in-time’, pour ne pas avoir à le laisser s’endormir dans les caisses de la Banque centrale, pendant que les plans de l’autoroute n’étaient même pas terminés, et qu’il fallait, sur au moins trois ans, continuer à payer des intérêts sur une dette oisive.

Il nous faut dépasser l’image de Sénac pour saisir, par-delà sa truculence, la face hideuse d’un capitalisme français étatique, plus nocif, que des bourgeois compradore nationaux, ses acolytes de l’intérieur, au sommet du pouvoir d’Etat, confortent, pour lui renvoyer l’ascenseur, en lui permettant, en échange de son parrainage, de s’emparer des leviers de notre économie.

Doit-on être surpris ? Dès l’avènement de cette deuxième alternance, en Mars 2012, le fait que le nouveau président-élu, n’ait eu d’autre réflexe que de se rendre à Paris afin d’y demander une aide budgétaire de quelques dizaines de milliards de francs cfa signifiait sa montée en puissance en tournant aussi le dos à l’effort national, au sens du sacrifice, sans lequel nul développement n’est viable. En lui faisant signer sur place un accord de défense, jusqu’ici secret, ses interlocuteurs français en avaient profité pour le coincer dans un renouvellement du Pacte colonial, jamais rompu, qui insulte tous les combats menés par les patriotes sénégalais depuis la nuit des temps…

L’intensification de la présence coloniale française devient une affaire trop sérieuse pour ne pas être débattue. Car depuis des années, depuis surtout l’arrivée de ce nouveau régime, elle se consolide. C’est dans ce boulevard que la bande des 3 B, incarnation du capitalisme d’État français, s’est incrustée : Bolloré, Breton et Borloo. Le premier a pris le port de Dakar. Le deuxième, ancien patron de FranceTélecoms qu’il a aidé à asseoir sa mainmise sur le fleuron de notre téléphonie portable, a ignoré les règles de transparence, pour, avec l’appui de l’ex-égérie de Wade, Aminata Niane (contre toute décence), plonger la main dans le pot de confiture des services avec Athos. Borloo, lui, au mépris de notre intelligence, a obtenu le parrainage de Macky Sall pour, dit-il, amener l’électricité à 600 millions d’africains qui en manquent !

Soyons-clairs : nous ne sommes pas contre la France et son expertise technologique souvent de haute portée. Mais sa manière d’utiliser même des relais corrompus, traitres à leur patrie, pour nous maintenir dans une nouvelle nuit coloniale ne saurait prospérer.

C’est du reste dans cette logique que s’inscrivent les agissements de spécialistes français du pétrole désireux de contrôler d’un bout à l’autre la chaine de notre nouvelle frontière pétrogazière, de l’enseignement, à l’amont et à l’aval. La preuve en est aussi donnée par le recours de la firme Total à des prête-noms pour acheter les stations d’essence du pays.

L’envoi de diplomates plus espions que serviteurs d’État vient confirmer la tendance lourde d’une France décidée à avoir la main haute sur les secteurs névralgiques de notre pays, comme elle le fait avec son contrôle sur notre indépendance monétaire, en échange d’une parité avec l’Euro, nous empêchant d’utiliser cette carte essentielle en matière de gestion d’une économie. Son projet holistique semble même consister à nous choisir nos leaderships politiques.
Au nom de notre intérêt national bien compris, redéfinir nos relations avec la France, et avec les autres colons, y compris jaunes, pour les rendre adultes, est une ardente obligation. Il est à craindre que la prochaine visite d’Etat de Macky Sall dans l’Hexagone, exercice de vanité protocolaire, ne serve pas à engager ce virage vital: elle risque de ferrer davantage le Sénégal dans une souricière coloniale !

20 Commentaires

  1. Que pourrions y changer, après avoir voté à 65% pour le candidat de la France ? Devrions nous prendre les armes pour changer la donne ? Puisse Dieu nous en préserver ! Malheureusement, l’ami du Président du Sénégal , Sarkozy a 98% de revenir au pouvoir en France, deux ans avant l’élection présidentielle au Sénégal. Nulle doute que le Président Macky Sall aura un soutient total du Président Français pour une continuité de ce qu’ils avaient entamé ensemble quand les deux étaient ministre de l’intérieur de leur pays. Le président Sarkozy a des idées très claires sur l’Afrique Francophone, ex colonie Française, il ne fera pas dans la demie-mesure, il va tout rafler sur le Continent dans sa partie qui l’intéresse. Je doute même qu’en 2024, le Sénégal ait un Président qui ne serait pas un défenseur acharné des intérêts de la France en Afrique. La garantie de notre monnaie par le trésor Français nous lie mains et pieds.

    • Dormez tranquille, Maïmoune.
      Sarkozy n’a aucun moyen de « rafler le continent ».
      Et Sarkozy ne sera pas élu en 2017 vu que
      le Français n’en veulent pas.

      Ce sera ni lui, ni Hollande, c’est quasiment acquis.

  2. Ah Monsieur GAYE je préféré votre dernière contribution, là je crois que vous faites fausse route.
    Disons-le tout de suite, le problème de ce pays ce n’est pas le colon, ni le jaune qui veut nous déposséder, non c’est plusieurs facteurs. D’abord une certaine frange de la population qui spolie tous les sénégalais, ne travaille pas, thésaurise tout ce qu’il récupère, et parfois reçoit des sommes provenant d’un vol mais encaissée sans autre questionnement. Ensuite si les français dont vous vilipendez n’avez pas construit ces autoroutes qui l’aurait fait, et pourquoi ne pas l’avoir fait depuis longtemps. Quant aux jaunes, allusion assez claire, là aussi vous faites fausse route ces gens travaillent alors que nous préférerons nos gris-gris, nos détournements des deniers publics, nos hommes de tenues ou pas corrompus et pour lesquels hommes, en cas de découverte de leur forfait, tout le pays demande la clémence. Enfin nos problèmes ne viennent pas des colons ou des jaunes, mais de ce que ce pays n’a aucun respect pour ses fils, regardez ce débat indigne sur les binationaux, savez-vous ce que des pays comme la France, Israël, la Chine, les usa font pour leur diaspora ? Aucun pays ne peut se développer sans sa diaspora, pourtant cette dernière est visé par l’indigne débat sur la double nationalité qui n’était destiné qu’a 2 hommes.
    En résumé, distiller son venin vers le colon, le jaune ou le binational, n’a aucun intérêt pour ce pays qui a un fort besoin de se ressaisir, par exemple en mettant vers les zones inondées les sommes données aux castes dirigeantes et celles distraites par la famille du président, dans quel pays un frère d’un président peut-il avoir autant de pouvoir, dans quel pays la femme du président peut-elle offrir, des billets pour la Mecque des maisons, des millions ? Dans quel pays peut-on au su et vue de tout le monde virer un fonctionnaire de la qualité de Madame Keita de l’ofnac par le seul fait que ses investigations l’orientent vers la famille du président ? ou un homme comme Sonko, dans quel pays vivons-nous
    Voilà les questions qui intéressent le pays, pas les saillies vers la France, les jaunes et le binationaux.
    Bonne journée

    • @Professeur
      Le debat sur la nationalite est mal pose mais n a rien d extraordinaire.Dans aucun de ces pays que vous enoncez,un bi national ne peut pretendre etre president .Ces choses la n existent qu en Afrique ou l on n exige rien,accepte tout.

  3. @Professeur, merci pour vos pertinentes observations que je partage aussi. Oui y a une dimension endogène à la crise dans nos pays, je le concède et je l’ai toujours dit aussi.
    Il n’empêche, les français sont des colons qui ont des relais dans nos pays, il faut le leur dire, et leur dire de faire attention s’ils pensent pouvoir mettre dans leurs poches les gens de nos pays!
    Nous disons NON.
    Faisons le travail à domicile, d’accord.
    Faisons aussi le nettoyage vis-à-vis de ces néocolons, français, européens, américains ou asiatiques, c’est une évidence!
    On est ensemble, professeur, c’est un combat global, qui n’exclut aucun quartier!

    • C’est ça… les Français sont des colons… vous faites fausse route, on se demande dans quel monde vous vivez, Mr Adama Gaye.

      Vous êtes bien heureux quand le colon VEOLIA nettoie les rues de Dakar (cette ville qui n’a pas été entretenue depuis l’époque Sedar-Senghor. Le président Wade, lui, préférait dilapider le khaliss de la nation dans un coûteux, hideux et honteux monument à sa propre gloire sur la Corniche).

      Vous êtes bien heureux quand les « colons Français » viennent renforcer l’Education Nationale et les universités du Sénégal.

      Vous êtes bien heureux quand un médecin « colon Français » vous soigne et vous donne les médicaments des « colons français ».

      Vous êtes bien heureux quand l’Armée « coloniale » Française vient former, équiper et entraîner les troupes Sénégalaises

      Mais continuez comme cela, posez-vous en victime éternelle, faites la chasse aux sorcières, et dans 200 ans vous en resterez toujours au même point, vous n’aurez pas avancé d’un pouce.

  4. Malheureusement Cest cette victimization qui nous retarde meme s il faut reconnaitre qu il y a du vrai.Le probleme de fond revient a Ce que disait notre valeureux Cheikh Anta Diop,l independance securitaire et economique est un prealable a tout developpement .
    Qui assure notre securute?
    Qui est en mesure de la fragiliser en utilisant des fils du Senegal?
    Qui controle notre monnaie,notre economie donc ?
    La Reponse est la France
    Qu a t on fait depuis les independances pour y remedier?
    Rien du tout
    La France defend ses interets partout dans Le monde,et n a pas Le temps de Le faire pour les africains grace a qui elle existe sur la scene geopolique mondiale.
    Pour arreter tout ca,il faut accepter et situer Le probleme a cette dependance securitaire et economique.Il faut que Le peuple soit informe et qu il reprenne son pouvoir des mains des colabo- politiciens au pouvoir comme dans l opposition.
    Tout Le reste n est que DIVERSION
    Wa Salam

  5. Mr ADAMA GAYE: Vos Gérard Sénac, les Bolloré, Breton et Borloo ne sont pas « la France ». Il n’y a aucun pseudo « colonialisme » ici. Ces entreprises privées ne représentent qu’elles-mêmes, elles ne sont pas les porte-paroles de la France. Elles ne sont pas mandatées pour cela. Donc n’essayez pas de leurrer votre lectorat, vous n’y parviendrez pas.

    Si vous pensez que le péage autoroutier est abusif, ou que le monopole galopant des Télécoms ou du Port de Dakar est outrancier, si vous estimez qu’il y a eu des combines, ou des malversations, ou des conflits d’intérêts, ou des abus de pouvoirs, ou abus de positions dominantes, ou des recels illégaux de biens sociaux, alors faites un état-des-lieux et portez l’affaire directement devant la Cour Européenne de Justice.
    Si elles sont prises en défaut, ces compagnies peuvent être condamnées à vous reverser des dizaines de millions d’euros de pénalité.

    Et puis évitez de parler de « colonialisme »… car vous savez très bien que la majeure partie des Sénégalais préfère très nettement la présence des Toubabs français au Sénégal, plutôt que le colonialisme rampant et dévorant des Chinois, des Coréens, des Saoudiens et des Russes à l’échelle du continent Africain.

  6. Rires, on voit que les gens de la FrancAfrique sont au boulot pour vouloir éteindre le débat. Il y a colonialisme, un point un trait comme dit un philosophe de chez nous!
    Adama a raison de mettre le doigt là où ça fait mal. Bolloré, Senac et le reste en sont les représentants fort actifs!

  7. IL EST ALLE SE RANGER DERRIERE GACKOU DURANT LE REFERENDUM ,AU LIEU DE DONNER CONTRIBUTIONS CONSTRUCTIVES IL CHERCHE TOUJOURS DES CRITIQUES .
    WAKH AK DIEUF MONOUGNO ANDE ,ON VOUS LAISSE LA PLUME ,NOUS TRAVAILLONS .
    JE N’AI PAS LES OPPOSANTS QUI SE CACHENT DERRIERE LES CLAVIERS OU PLUMES .

  8. L’une des pire blessure que le colon a infligé à la population africaine est cette classe d’intellectuels africains qui pensant avoir tout compris sont au garde à vous pour faire taire la moindre critique de la colonisation.
    Souvent ils ne se rendent même pas compte du rôle qu’ils jouent. Ils sont la première et la plus efficace ligne de défense de l’impérialisme. Ils sont formés contre leur volonté à abattre les arguments de leur propre frère à chaque fois que le débat est lancé. Le colon lui n’a pas besoin de s’y mêler que si cette ligne est affaiblie. A l’épique de l’esclavage c’était parfois les negres garder les autres negres pour le empêcher de s’enfuir pour que le maître puisse dormir en paix.
    Aujourd’hui une certaine catégorie de la population joue ce rôle de guardien de la paix du colons.
    Il faut être extrêmement naïf – aussi naïf qu’un nouveau né- pour dire la France ne détient pas tous les as de la politique des pays africains francophones.
    Pour les quelques idiots qui sont en train de défendre la France je ne vais donner que deux événements politiques majeures pour ne pas vous déborder.
    – côté d’ivoire : Gbagbo voulait sortir de la zone CFA et donner les contrats des grands chantiers à des entreprises autre que françaises.
    – Libye: Ghaddafi qui avait déjà fait perdre l’Europe 500 milliards en ne louant plus le satellite de communication européen. Pour tous les deux on sait ce qui leur ait arrivé. La France a voulu être clair. Une leçon pour tout pays africains qui tenterait de faire comme la côte d’ivoire et surtout pas de précédant.
    – Les exemples sont nombreux. On ne joue pas les victimes. Nous sommes toujours des victimes de la folie occidentale et ce n’est pas sur des chasseurs de prime comme Wade ou Macky qu’il faudra compter. La France les a dans la poche. Ce qu’il faut c’est d’essayer de réveiller le reste de la population qui n’est pas au courant. Arrêter de s’en prendre aux sénégalais qui ne travaillent pas, beaucoup d’entre eux aimeraient avoir la chance d’avoir un travail et de bosser mais c’est difficile. En Europe beaucoup de personnes ne bossent pas non plus et leur gouvernement leur donne des allocations chaque semaines jusqu’à ce qu’ils trouvent un travail. Une grande partie de cette argent vient de nos pays.

  9. Sincèrement, il faut avoir mangé son cerveau pour ne pas comprendre que Macky Sall n’est qu’un cheval de Troie des intérêts français au Sénégal.

    • Tout comme ton mentor Wade et son fils Le businessman .Qui a amene Senac au Senegal?Qui a offert Sonatel a Orange?Qui a decinstruit et offert les ICS a un certain Goddar?Macky Sall est juste un aporenti de Wade,et n a pas encore fait pire que lui .Le probleme est aussi dans les opposants qui attendent d etre designes par la France pour continuer Le Job.
      Il nous faut des patriotes pas des marionettes qui changent de costumes.
      J invite les gens a revisiter Wade et sa gestion pour comprendre qu il etait en parfaite intelligence avec les Francais ,Benghazi est une parfaite illustration.
      Tous pareils,Le pouvoir au Peuple
      Wa Salam

  10. À M. Adama Gaye : « Les néo-coloniaux de notre temps ont nos patronymes ».

    En 2016, parler de combattre le colonialisme français au Sénégal, c’est chercher à entretenir subtilement les fables d’une oralité traitant excessivement des rapports heurtés entre missionnaires armés et communautaristes musulmans. Aujourd’hui, il n’existe plus aucune fenêtre à la recolonisation économique du Sénégal.

    Si vous cherchez à déceler et à imputer un crime dans le contrat de construction, d’exploitation et de transfert des 34 km de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio, vous savez parfaitement bien qu’il faut interroger vos anciens amis, dont M. Karim Wade, ancien ministre d’État, ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures, et non un entrepreneur français qui ne saurait cracher sur des opportunités d’investissement ou rejeter une possibilité d’améliorer ses états financiers. En la matière, nos compatriotes, présentés en héritiers des anciens gérants de comptoirs coloniaux sur la Presqu’île du Cap-Vert, n’ont jamais su, à eux seuls, nous construire, à des prix compétitifs, de bonnes routes capables de soutenir l’intensité du trafic automobile aux cours des régimes socialiste et libéral.

    Du régime libéral, sa propension à « contracter des dettes exorbitantes, sur le marché financier à des taux hors de portée », correspond à une période sur laquelle tous les pays africains se sont rués vers les marchés de capitaux internationaux pour des émissions obligataires qui, chemin faisant, ont malmené nos capacités de résilience. En 2015, 12 milliards d’euro-obligations ont été émis par les pays africains qui, face à la tendance haussière des taux d’intérêt en 2016, ont aujourd’hui des difficultés à financer la dette. Vous comprenez que c’est une tendance générale qu’il ne faudrait pas chercher à rendre particulier.

    Au passage, l’honnêteté intellectuelle commande de saluer les efforts de Monsieur le Président de la République visant à rationaliser les dépenses de fonctionnement pour financer le programme triennal d’investissements publics, période 2015 – 2017, d’un coût global de 3 343,668 milliards Fcfa, dans les projets structurants du Plan Sénégal Émergent, dont la planification est assurée par l’administration sénégalaise et l’exécution confiée aussi bien à des entreprises sénégalaises qu’à des consortia africains, chinois, européens et américains.

    Je rappelle que la loi n° 2014-09 du 20 février 2014, qui reprécise le cadre légal des contrats de partenariat, garantie tous les intérêts du Sénégal et organise la concurrence entre candidats détenant des capacités financières et techniques suffisantes. Dans ces conditions, vous conviendrez malgré votre grande littérature politicienne, puérile et bon enfant, dédié à un communautarisme ethno-religieux déplacé, que le secteur privé sénégalais n’est pas outillé, par exemple, pour l’exploitation minière. Envisager de confier des projets miniers à des sénégalais qui apprennent le métier ne saurait effleurer l’esprit de la tutelle.

    L’espace public n’est certes pas le cadre du traitement des politiques nationales de défense et de sécurité mais Monsieur le Président de la République, fidèle à sa résolution d’encourager le contrôle citoyen de l’action publique et de l’organiser, a, le 27 juin 2012 à Ziguinchor, instruit son Gouvernement de publier les accords de défense, signés le 18 avril 2012 à Paris. Après lecture desdits accords, il était plus indiqué pour vous de soutenir que Monsieur le Président de la République a gracieusement accédé à la demande de Paris portant sur la gratuité du logement de ses éléments militaires, stationnés ou en transit à Dakar, au lieu de dénoncer un instrument de coopération bilatérale, négocié par l’ancien régime et assumé au nom de la continuité administrative, sans éclairer sur vos inquiétudes.

    La visite d’amitié et de travail que Monsieur le Président de la République a effectué le 18 avril 2012 à Paris, avait justement permis de discuter de la formation de nos officiers supérieurs dans les grandes écoles militaires et leur spécialisation en matière de lutte contre le terrorisme, fléau des temps modernes qui menacent tous les ordres religieux de représailles et d’extinction. Aussi, n’eut-été l’aide budgétaire de Paris portant sur 85 milliards Fcfa, le Sénégal allait, pour la première fois dans son histoire politique et administrative, constater une grève de ses fonctionnaires pour non paiement des salaires.

    Vous parlez, beaucoup trop, d’intensification de la présence coloniale française en citant des personnalités publiques françaises qui auraient pris le contrôle du Port autonome de Dakar, de la Société nationale de Télécommunications et, un dernier, promoteur d’un projet social d’électrification rurale.

    Bollore Africa Logistics, filiale du Groupe Bollore, a obtenu un contrat de concession pour les installations logistiques des navires, terminal exploité pour l’importation et l’exportation de véhicules, une activité qui n’existait pas encore au Port autonome de Dakar. Ce qui répond à vos accusations gratuites qui ne résistent à aucun constat de la réalité du terrain.

    La présence des administrateurs français, représentants de France Télécom, détenteur de 42% des actions et actionnaire principal depuis le 19 juillet 1997, ne saurait être imputée à Monsieur le Président de la République. Nous saluons le décret n° 2016-1081 du 03 août 2016 portant approbation de la convention de concession de 17 ans et nouveau cahier des charges, rendant public les termes de la relation d’affaires entre France Telecoms et Sonatel, la somme perçue, et à percevoir en janvier 2017, dans le cadre de l’attribution de la license 4G, les perspectives de son déploiement national au cours de la décennie et l’utilisation du spectre des fréquences.

    La reconversion des anciens ministres en VRP n’est pas un crime. Si nos anciens ministres s’y exercent beaucoup d’intelligence à l’international, alors pourquoi soutenir des thèses chauvines pour bloquer les démarches en direction du Sénégal ?

    S’il s’en trouve des Sénégalais, excités par la découverte du gaz pétrole au stade de la prospection, au point de se précipiter dans des calculs de variation des indicateurs de développement humain, de progrès social ou de qualité de vie, c’est qu’ils ne sont pas très éclairés et manifestent implicitement le besoin de se ressaisir.

    Sur la question monétaire, il n’existe toujours pas de propositions alternatives crédibles en dehors de thèses sur l’afro-responsabilité qui ne nous avancent à rien de bon. Nous sommes et restons dans la zone franc.

    Enfin, méditez bien cette pensée très sage de feu le Président Nelson Mandela : « Une tête bien faite et un bon cœur forment toujours une formidable combinaison. »

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