L’Agence de développement municipal (Adm) a visité, le 11 octobre, les ouvrages réalisés dans la banlieue de Dakar dans le cadre de la première phase du Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation au changement climatique (Progep). Le projet a déjà touché 100.000 personnes et sécurisé 420 hectares.
La phase 1 du Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation au changement climatique (Progep) ayant pris fin, l’Adm (Agence de développement municipal) a jugé utile de partager avec la presse l’ensemble des ouvrages réalisés dans ce cadre. Conçu selon une approche intégrée, le projet repose sur une combinaison de solutions infrastructurelles et non infrastructurelles. Cette phase 1 a concerné les zones de Dalifort, Wakhinane Nimzatt, Thiourour, Bagdad-Nietty Mbar et Médina Gounass.
A Dalifort, il a été heureux de constater la nette différence entre l’époque où la population souffrait le martyre faute d’ouvrages susceptibles de drainer les eaux pluviales vers la mer et aujourd’hui. Mais aussi les aménagements réalisés tout autour des bassins au titre des Projets d’investissements communautaires (Pic), en impliquant la population et les collectivités locales. Ces aménagements contribuent au plein épanouissement des habitants des zones où le projet est intervenu. C’est le cas à Médina Gounass et à Wakhinane Nimzatt où les impacts positifs ont été constatés et salués par la population. Il s’agit de la réalisation d’un réseau de drainage primaire avec des bassins interconnectés et des canaux réalisés suivant un système gravitaire avec des exécutoires vers la mer.
« La réalisation de ces ouvrages a permis d’améliorer, de manière significative, le cadre de vie des populations », a déclaré la directrice technique de l’Adm, Marie Ndao. Cela, en réduisant notamment les risques d’inondation dans les zones concernées. L’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) est retenu pour assurer l’entretien et la maintenance de ces ouvrages. En effet, partie intégrante du Plan décennal de lutte contre les inondations, le Progep est centré sur le développement urbain qui vise à réduire les risques d’inondation dans la zone périurbaine de Dakar et à préserver les personnes exposées. L’Adm a également constaté que l’efficacité des nombreuses interventions dans les zones affectées est principalement limitée par l’insuffisance de documents cadres de planification urbaine. C’est ainsi qu’il est prévu de doter les villes de Pikine et Guédiawaye d’un Plan d’urbanisme de détails (Pud) pour assurer la cohérence urbaine et servir de cadre de référence aux programmes de l’Etat, des collectivités locales et du secteur privé.
Le Pud intégrera les orientations majeures des plans directeurs de drainage des eaux pluviales et des eaux usées existants afin de les rendre opposables aux tiers. Lucie Sané, une habitante, a estimé que la réalisation de ces ouvrages a permis de soulager les populations. « A la même période de l’hivernage, ces endroits étaient impraticables. Si, aujourd’hui, ces zones ne le sont plus, c’est grâce à ces ouvrages », a-t-elle réagi.
Abdou DIOP
50 milliards de FCfa nécessaires pour la 2ème phase
Pour cette première phase, 8 bassins versants d’une capacité globale de 315.000 mètres cubes ainsi que 23 km de canalisations ont été réalisés. Mme Ndao a révélé que la phase 1 a permis de protéger 100.000 personnes et une superficie de 420 hectares. Elle a estimé que la seconde phase va couvrir 838 hectares et aura un impact positif sur la vie de 165.376 personnes. Elle va concerner les zones de Yeumbeul, Malika, Mousdalifa, Amont Bagdad (Messéré), Amont Madialé (Yeumbeul nord) et Médina Gounass. Le financement de cette deuxième phase est évalué à 50 milliards de FCfa.
D’une durée de 7 ans, le Progep est cofinancé par l’Etat du Sénégal, la Banque mondiale et le Fonds nordique de développement (Fnd) pour un coût global de 56,3 milliards de FCfa, avec un financement additionnel récemment accordé par les deux institutions. La fin du projet, démarré en 2012, est prévue en 2019.
A. DIOP
lesoleil.sn