Les marchés en général et particulièrement celui des Hlm de Dakar sont les lieux de convergence des populations en cette veille de fête de la Korité. Les habitants de différentes localités prennent d’assaut ces milieux à longueur de journée. Une opportunité pour les transporteurs de cars urbains d’augmenter leurs chiffres d’affaires en « saucissonnant » les distances. Ce qui obligent les usagers à payer le double, voire le triple du prix du transport habituel. Une situation déplorée par les populations qui crient à l’arnaque.
La fête de korité oblige les parents à se rendre dans les marchés pour faire des achats. En cette veille de fête, ces milieux refusent du monde. Au marché Hlm, Grand Dakar, Grand Yoff, les vendeurs ont opté pour l’animation afin de vendre leurs produits. Les articles de tous genres sont éparpillés dans les différentes places de ventes. L’embarras du choix s’installe chez les consommateurs qui ont du mal à se frayer un chemin. Dans ce mélange de produits d’habillement, alimentaires et décors, vendeurs, acheteurs et voleurs cohabitent. Un véritable calvaire pour ces parents venus s’approvisionner en tissus, en chaussures, en greffage et autres articles de beauté pour leurs enfants ou leur proche.
Dans ces milieux très prisés, les dames sont plus en vue. Les produits sont à la portée de toutes les bourses. Cependant, le transport pour se rendre dans ces différents sites pose problème. Les transporteurs en commun ont profité de cette opportunité pour augmenter les tarifs. Pis, ils ont opté pour le système communément appelé « étape par étape », celui qui consiste à « saucissonner » les distances.
Sur une distance d’un kilomètre, les gens sont obligés de payer deux fois le tarif pour arriver à destination. Alors qu’en temps normal, les passagers déboursaient 75 F Cfa de Grand Yoff au marché Hlm, 125 F, voire 150 F Cfa pour aller en ville. Mais avec la fête, il faut multiplier ces prix par deux, voire par trois.
Les cars rapides ont choisi pour ce schéma : « de Grand Yoff à Castors, les usagers sont obligés de décaisser 75 F. Arrivés à l’arrêt Castors, ils doivent descendre et emprunter une autre voiture sinon dépenser encore la même somme pour se rendre au marché Hlm. De là-bas, c’est parti pour une autre étape, des Hlm au marché Tilène et enfin du marché Tilène au marché Sandaga en ville ».
Dans ces différents arrêts, il faut être rapide pour monter dans un car à défaut de se voir planter par les apprentis qui en abusent vraiment. Au croisement Hlm 1, les passagers déplorent cette situation.
« Nous allons bientôt faire une heure et jusqu’à présent, il n’y a pas une voiture en partance pour Dakar. Ils ont tous opté pour colobane et d’autres apprentis ont décidé de s’arrêter au marché Hlms », fulmine de désarroi Aminata M’boup.
D’un ton amer, la dame d’une quarantaine poursuit : « c’est la même routine que l’on vit en période de fête. L’Etat devrait veiller au respect strict des tarifs. On a du mal à faire nos courses et à regagner dans le temps nos foyers ».
Même constat au niveau de l’arrêt de Tilène. Les véhicules font demi-tour à ce stade pour regagner le tronçon marché Hlm, Patte d’Oie où une foule leur attende.
« C’est la croix et la bannière pour trouver une voiture en partance pour la ville. La plupart des cars rapides tourne au marché Tilène. Ils circulent sur la ligne Hlm- Tilène et là il faut casquer 100 fcfa pour se voir transporter. Pis, les apprentis profitent de cette situation pour nous manquer de respect », lance Mamadou Dieng.
Pour le coxeur, « c’est des périodes qui nous sont favorables. Chacun définit son système de travail. L’objectif final est de faire de bonnes affaires et je pense qu’on a réussi ».
L’apprenti, Mamadou Ndiaye de renchérir : « nous cherchons des clients. Et en cette fête de korité les marchés sont les lieux de convergences. C’est tout à fait normal que nous travaillons dans les courtes distances pour amasser plus de recettes ».
sudonline.sn