Le président de la République avait promis la restructuration des nombreuses agences publiques. Même si Macky Sall a eu à poser certains actes, le Fmi lui demande de poursuivre cette logique et rayer de la carte certaines agences budgétivores qui ne servent à rien.
Le Fonds monétaire international (Fmi) demande au gouvernement de restructurer le secteur des agences. Selon son représentant résident à Dakar, ‘’il y a une multitude d’agences dont certaines ne servent à rien, sauf à payer des salaires doubles de ce qui est prévu dans la Fonction publique’’. Boileau Loko, qui s’exprimait hier lors d’une rencontre de présentation du dernier rapport sur les perspectives économiques régionales avec le Collectif des journalistes économiques du Sénégal (Cojes), pense que ces nombreuses agences ne constituent qu’un gâchis énorme. Or, en procédant à une restructuration, estime M. Loko, l’Etat peut récupérer des ressources substantielles qui serviront à financer des dépenses sociales. ‘’Il ne faut pas chercher à protéger 3 personnes au détriment de la population. Ce sont des ressources qui peuvent servir. Au niveau de la restructuration des agences, je dois reconnaître que beaucoup d’efforts ont été faits, mais c’est une course de fond. Il faut tenir tout le long’’, dit-il.
Sur ce point, le représentant résident du Fmi note qu’il ne sert à rien d’avoir des agences où les gens perçoivent des salaires faramineux et qu’à la fin, ce sont les agents de la Fonction publique qui font tout le travail. ‘’On ne dit pas qu’il faut mettre les gens à la porte. Nous avons dit qu’il faut les réintégrer dans la Fonction publique suivant les compétences. Ils ont des salaires, des dépenses d’investissement qui ne servent à rien et comme ils doivent justifier qu’ils sont là, ils sont obligés de faire des choses qui sont inutiles. Rien que rapatrier ces gens dans la Fonction publique, en terme d’efficacité, on gagne beaucoup’’, conseille-t-il. *
Recouvrer les impôts
Par ailleurs, lors de cette rencontre de partage sur le thème : ‘’Afrique subsaharienne : une croissance à plusieurs vitesses’’, Boileau Loko est encore revenu sur la question de l’impôt. Lors de la mission du Fmi qui a séjourné à Dakar, du 17 au 30 août 2016, le chef de mission Ali Mansoor avait demandé au gouvernement de faire en sorte que tout le monde puisse payer l’impôt pour participer au financement du développement. Le représentant résident du Fonds monétaire au Sénégal réitère cette demande de M. Mansoor. D’après Boileau Loko, il y a un montant énorme d’impôts ; une centaine de milliards que l’Etat doit recouvrir. Mais il tarde toujours à le faire. Toutefois, il estime que le gouvernement peut facilement recouvrer cet argent s’il prend l’engagement de le faire. ‘’Si les gens ne paient pas les impôts, il y aura moins de ressources pour financer le développement. Avoir des gens qui sont riches et qui ne paient pas leurs impôts, ce n’est pas possible’’, dénonce-t-il.
Subventions ciblées
Sur un autre registre, M. Loko est revenu sur les subventions que l’État accorde sur certains services pour éviter que les populations les paient trop cher. Le représentant du Fmi à Dakar note que cela est ‘’normal’’, parce qu’il s’agit ‘’d’une protection sociale’’. Toutefois, il indique que cette subvention, si elle n’est pas ciblée, peut constituer un problème, parce qu’il n’est pas normal que ‘’quelqu’un qui gagne des millions ait les mêmes subventions qu’un autre qui gagne 10 000 F ou 20 000 F’’. Pour cela, il souligne qu’il faut, dans le cadre de ces subventions, que l’Etat cible les couches vulnérables. ‘’Le Fmi n’est jamais contre les subventions, mais il est pour des subventions ciblées’’, précise-t-il.
PROBABLE BAISSE DES PRIX DE L’ÉLECTRICITÉ
Ce qu’en pense le Fmi
Le gouvernement envisage une baisse des prix de l’électricité, d’ici janvier 2017. Le président de la République a même donné l’instruction lors de l’inauguration, le 22 octobre dernier, de la centrale solaire de Bokhol. Cependant, le Fmi prévient le gouvernement : ‘’il ne faut pas baisser les tarifs juste parce que la production a augmenté’’, a dit hier son représentant résident à Dakar, Boileau Loko.
Pour ce dernier, le gouvernement doit baisser les tarifs, si et seulement si ‘’il a fait des progrès en terme d’efficacité au niveau non seulement de la Senelec, mais parce qu’on a connu un mix de production ; on dépend du pétrole, du solaire, du gaz’’. ‘’Si les conditions sont réunies pour que les prix puissent baisser sans affecter la Senelec, sans donner lieu à des subventions additionnelles, pourquoi pas ? J’ai toujours dit que le coût de l’électricité est élevé et ça impacte négativement sur la compétitivité des entreprises’’, a conclu M. Loko.
ALIOU NGAMBY NDIAYE
ce n’est pas une mauvaise quand meme. Eliminer certaines agences et redistribuer les fonds dans d’autres secteurs comme l’education et la santé!!!!!