Barthélémy Dias s’est planté. Baye Moussé Ba dit Bro n’est pas le commanditaire de l’attaque qui a visé la mairie de Mermoz-Sacré cœur et lors de laquelle un des nervis, Ndiaga Diouf, a été abattu. N’empêche l’ordre est venu de la Présidence avec comme exécutant principal Abdoulaye Diène, ancien membre de la sécurité présidentielle qui a été formellement confondu par l’enquête de la Sûreté urbaine (Su).
« Ins ». Au début, les autorités judiciaires et policières n’avaient que cette appellation pour identifier le donneur de l’ordre de l’attaque contre la mairie de Mermoz qui a viré au drame.Dans un premier temps, les enquêteurs ont pensé qu’il s’agissait de l’inspecteur Baye Moussé Bâ dit Bro, un des hommes de confiance de Wade. Mais ce dernier sera formellement déchargé tout comme un autre membre de la sécurité présidentielle, Sémou Diouf en l’occurrence. Des preuves scientifiques glanées par les enquêteurs ont pu attester que «Ins » était l’inspecteur Abdoulaye Diène qui était lui aussi un proche collaborateur de Wade à la présidence de la République. D’ailleurs, Abdoulaye Diène est renvoyé devant les tribunaux en même temps que Barthélémy Dias et tous les acteurs de cette affaire.
Sur les traces de «Ins», le donneur d’ordres
Le 17 janvier 2012, une perquisition est effectuée au domicile de Sylvain, à la Sicap Baobab, de 13 heures à 14 heures 15 minutes. Mais aucun élément susceptible de faire avancer l’enquête n’a été découvert par les enquêteurs. Interrogé sur procès-verbal, Sylvain rejette catégoriquement ces accusations et nie même s’être déplacé vers Rufisque. Par contre, il confie aux enquêteurs avoir vu l’un des nervis tenir une arme sans en user, tout en se disant incapable de l’identifier. Détail intriguant : les enquêteurs, qui usent de la géo localisation pour être sûr de ces dires, butent, car ce fameux jour, comme par hasard, Sylvain avait éteint son portable durant toute la journée. Toutefois, présenté à Matar S. avec d’autres personnes pour identification, son accusateur n’a pas pu le reconnaître. Cette piste, à la suite d’une plongée dans la mer de Rufisque lors de laquelle les enquêteurs étaient à la recherche de l’arme du crime, se ferme. Une autre s’ouvrait.
Abdoulaye Faye, la première audition qui touchait le Pds
Le 10 janvier 2012, l’Administrateur général du Parti démocratique sénégalais (Pds), Abdoulaye Faye, passe devant les enquêteurs. Même s’il assume être chargé de veiller sur le patrimoine du parti dont les véhicules, il précise qu’il est assisté dans cette tâche par l’adjudant-chef de la gendarmerie à la retraite Assane Diop. S’expliquant sur la mise à disposition des véhicules ce jour du 22 décembre 2011, jour de l’attaque, il affirme que tous les véhicules du parti ont été remis aux responsables pour la bonne tenue du congrès d’investiture du candidat Abdoulaye Wade et ce par Assane Diop. Entre-temps, le 11 janvier, Maodo Sèye Coulibaly alias «Maodo Kane» et Bathie Diaw, deux autres nervis étaient interceptés. Qui les a balancés ? Cheikh Diop écroué quelques semaines auparavant.
Assane Diop, ancien gendarme, invite Abdoulaye Diène dans l’enquête
Quarante-huit heures après le défèrement de Maoda Sèye Coulibaly et Bathie Diaw, les enquêteurs enchaînent et auditionnent Assane Diop. C’est là qu’apparaît, pour la première fois, le nom d’Abdoulaye Diène. En effet, Diop déclare que, le jour des faits, c’est un garde du corps du président de la République, Abdoulaye Diène, qui s’est présenté à lui pour demander de mettre à sa disposition cinq (5) véhicules pour convoyer la sécurité privée du Pds au Méridien. C’est ainsi qu’il lui a remis trois véhicules Mitsubishi Pick-up immatriculés DK 9471 AB, DK 0296 AC, et deux véhicules 4X4 Tata non immatriculés ainsi que les chauffeurs Assane F., Amadou Mbagnick T., Birane Lô F., Abdou D., et Ousseynou K. Le 16janvier, Abdoulaye Diène passe devant les enquêteurs. Il jure que c’est dans le cadre des déplacements politiques du Président, à l’époque Wade, qu’il aurait été désigné pour coordonner les missions des services de sécurité officielle et privée, c’est-à-dire ceux des hommes politiques car, ils seraient souvent confrontés à des problèmes du fait qu’il est difficile d’identifier tous les éléments de sécurité… Les enquêteurs lui demandent si c’est lui «Ins» qu’un des chefs de bord a appelé devant le Commissaire de Dieuppeul. Diène soutient que non.
Les réquisitions téléphoniques qui ont démasqué le commando
Le 17 janvier, Ndiol confirme la version servie par Diène. Interpellé sur les images de la Tfm sur lesquelles on le voit tenir ce qui ressemblerait à une arme, Samba Diouf nie et explique ce geste par le fait qu’il demandait seulement à ses troupes de quitter les lieux. Mais voilà, un témoin inattendu enfonce Ndiol : le Commissaire de Dieuppeul. L’Officier de police confirmera aux enquêteurs que c’est bien Ndiol qu’il a vu appeler au téléphone un nommé «Ins». Cependant, il reconnaît qu’il n’était pas armé au moment des faits. Le lendemain, le Commissaire Djibril Camara adresse une réquisition à la Sonatel sur les numéros 7792701…, 7790590… et 7763102… appartenant respectivement à Cheikh Makiyou Siby- un autre membre du commando-, Samba Diouf et Abdoulaye Diène. Surprise : la Sonatel révèle que, le 22 décembre, jour des faits, ce trio était en liaison téléphonique. Soumis aux résultats des réquisitions, Ndiol craque et soupire : «J’ai menti». Que s’est-il passé alors ? Samba Diouf déclare avoir bel et bien eu l’autorisation de Diène avant de se rendre à la mairie de Mermoz, alors que Sa Américain- autre mis en cause- et Badara Guèye- un nervis- conduisaient les opérations chez Bathily et à la Raddho….
Il avoue, qu’arrivé sur les lieux, il a été sommé par le Commissaire de Dieuppeul de dégager et c’est à ce moment qu’il a joint au téléphone Diène, en le surnommant «Ins», afin de ne pas divulguer son nom et de savoir la conduite à tenir. A la suite de son compte rendu, «Ins» l’a instruit de quitter les lieux. Face à ces aveux qui l’accablent, Diène change de ligne de défense. Il reconnaît que Ndiol l’a informé de sa volonté de se rendre à la mairie de Mermoz pour… y faire de la sensibilisation.
Les membres du commando et le donneur d’ordres se tirent dessus
Le 10 février, Badara Guèye, un des chefs des nervis, est pris. Il sert une version surréaliste aux enquêteurs. Selon ses dires, tout ce que Ndiol déclare serait faux et qu’il ne se serait jamais rendu à la mairie de Mermoz. Tout au plus, il reconnaît avoir instruit son…frère de recruter des gros bras à la demande de Diène et que, c’est arrivé à la permanence, qu’il a été informé de l’attaque. Manque de pot, sa version est réduite à néant parla géolocalisation de son téléphone portable, le jour et l’heure des faits. Pire, ses communications avec Diène sortent.
Enquête réalisée par “Libération”
Liberation, le journal de Yakham Mbaye, renoue avec ses habitudes.
Je rappelle que c’est le journal qui avait osé défendre la thèse d’une troisième arme qui aurait tiré la seule balle qui a tué Ndiaga Diouf, alors que la quarantaine de balles tirés par Barthélémy ont toutes raté leurs cibles.
A ce mensonge, j’oppose que Barthélémy, lui même, a dit: « J’ai touché trois personnes. Si l’une d’elle trépasse, je présente mes condoléances d’avance. Ce n’est pas le premier mort et ce ne sera pas le dernier… Bienvenue au Far West ».
J’ai l’agréable surprise de découvrir qu’aujourd’hui, ni Barthélémy, ni les fanatisés, ni les plumes mercenaires, ne sont plus sur cette ligne de fanfaronnade. La ligne a bien bougé.
Aujourd’hui, le ridicule journal, nous sort de nouvelles blurg (balivernes lamentables à l’usage réservée des gogos). Et pour faire avaler ces nouvelles inepties aux gogos, Liberation commence par démentir Barthélémy. C’est inévitable. Le nouveau mensonge ne peut cohabiter avec les anciens. D’où la phrase d’introduction « Barthélémy s’est planté ».
Maintenant, ouvrez bien les oreilles pour vous goinfrer des nouvelles Blurg. L’attaque (quelle attaque) a été commanditée depuis la présidence. C’est S.D.A. qui a passé la balle à O.R.T. qui a fait une rétro passe à A.ND. qui a centré sur F. L. qui d’un coup de tête a marqué le but.
Voilà. C’est clair que c’est la présidence de Wade qui a commandité l’attaque, c’est elle qui a payé les nervis 3000, ou 15 000, ou 25 000 F, selon leurs gabarits.
D’attaque il n’y a pas eu. C’est Barthélémy Diaz qui le dit. Des commanditaires ? Il ne peut y avoir que de commanditaires d’un échange de regards en chiens de faïence. Et croyez moi, tant qu’il y aura des cerveaux dans les têtes, aucune de ces blurgs ne passera, si ce n’est chez les fanatisés.