Le Collectif des producteurs exportateurs de graines d’arachide (Copega) qui a tenu hier, mardi 6 décembre une réunion de sensibilisation sur les dispositions prises en direction de la présente campagne de commercialisation 2016/2017, a remis sur table la récurrente question des 40 F Cfa que l’Etat du Sénégal envisage de retirer sur le montant de chaque kilogramme d’arachide exporté.
Le président Abib Thiam et l’ensemble des membres ayant participé aux travaux se sont tous mis d’accord sur la réduction de cette taxe. Car, compte tenu de la densité précaire des graines obtenues cette année et la volonté de l’Etat du Sénégal de rester compétitif sur le marché international, ils ont proposé une marge d’imputation de 10 à 15 F Cfa sur l’exportation afin de sauver la filière. Pour un marché qui prévoit exporter cette année 350.000 tonnes d’arachide vers la Chine et les autres pays étrangers, d’Afrique et du reste du monde, les opérateurs en activité dans l’exportation ne sont pas encore dans les dispositions de payer 800.000 F Cfa pour transporter par voie maritime un container vers la Chine.
Et ce, sans compter les frais concédés dans les opérations de décorticage, triage, de mise en conditionnement, et ceux comptabilisés dans le respect des normes phytosanitaires requises.
Dans les débats, la plupart d’entre eux ont fait allusion à ces dépenses et exigences que l’Etat doit aussi considérer avant la mesure qu’il vient de prendre et de manière officieuse. Même s’il réside aujourd’hui que lors de la dernière rencontre à Dakar, un accord entre le ministère de l’Agriculture et les opérateurs a été signé pour essuyer la confusion et permettre aux points de réception affectés d’abriter en même temps des points de collecte, afin de faciliter l’acquisition des opérateurs exportateurs en graines et assurer la traçabilité des graines dans le même circuit, l’équation de la taxe est toujours à plusieurs inconnus.
Outre la question de densité qui a été tantôt soulevée, les exportateurs qui réfutent d’engager le moindre bras de fer avec l’Etat, insistent toutefois à ce que les décideurs réduisent la taxe afin que le Sénégal, notre pays se prévient aussi à d’éventuelles exonérations de la taxe sur l’arachide dans certains pays de la sous-région. Car, même s’ils ne disposent pas encore d’aucune confirmation sur le maintien ou non de la taxe dans certains pays voisins, les camarades du président Abib Thiam craignent que le gros de la production arachidière traversent nos frontières pour être exportées à partir de ces pays ou vendus aux opérateurs étrangers qui y sont en activité.
Puisque lors de leur dernière rencontre avec le ministère certaines autorités leur ont signifié que les attentes du gouvernement en termes de commercialisation ne se limitent pas à l’exportation. Les exportateurs ont aussi fait apprendre que l’effort paysan a commencé à être payé au Sénégal depuis que le marché de l’exportation s’est ouvert entre nos murs.
Sud Quotidien