Le député Ndiawar Touré est convoqué devant le juge, le 25 novembre, pour escroquerie portant sur des deniers publics. Il sera ainsi question de la gestion de la mairie de Rufisque sous son magistère. Dans ce conflit, où la machine judiciaire a été déclenchée par l’actuel maire Badara Sène ‘Mamaya’, Ndiawar Touré pourrait-il être sauvé par son immunité parlementaire ?
Un membre de l’Assemblée nationale du Sénégal devant une juridiction pénale pour une affaire d’escroquerie portant sur des deniers publics ! Il s’agit du parlementaire Ndiawar Touré qui va répondre de sa gestion de la mairie de Rufisque. C’est à la date du 25 novembre prochain qu’il sera au prétoire, sur citation de l’actuel maire Badara Sène ‘Mamaya’, en même temps que Mamadou Makhtar Diop ainsi que les deux sociétés Sendis et Sogeneq. Le procureur de la République poursuit ces derniers pour quatre délits : escroquerie portant sur des deniers publics, détournements d’objets gagés, faux et usage de faux. Une affaire dans laquelle Ndiawar Touré pourrait bénéficier des privilèges de son statut de parlementaire.
Dans cette histoire, les faits de l’espèce ont pris naissance en 2004, lorsque Ndiawar Touré était à la tête de la municipalité de la vieille ville. Durant cette période, la ville de Rufisque avait passé un marché de fournitures de matériels lourds avec la société Sendis. Lequel marché avait pour objet un camion de marque Benne, un autre camion grue, un tracteur, une tonne à liseur, une pelle chargeur, entre autres. Le coup global du marché se chiffrait à 239 millions 980 mille 572 Fcfa.
Seulement voilà : Bien qu’ayant reçu paiement de l’intégralité des sommes nées de ces marchés, Mamadou Makhtar Diop n’a pas réglé lesdites sommes au niveau des caisses de Unitech Motors ayant livré les marchandises et qui va appréhender une partie du matériel pour faire valoir son droit de gage. Et pour honorer ses dettes nées de la transaction douteuse, ce dernier émet des chèques revenus impayés pour ‘signature non-conforme’. De plus, les matériels n’ont été livrés qu’en 2008, contrairement à la date conclue entre les parties. Et contre toute attente, aucun de ces matériels n’a été acquis au nom de la ville, car faisant l’objet d’un marché, suite à un appel d’offres. Ces matériels avaient ensuite fait l’objet d’un gage au profit de la société, sus évoquée, qui soutient d’ailleurs que Mamadou Makhtar Diop a agi pour le compte de la ville de Rufisque.
Partant de ces faits, le maire Badara Sène ‘Mamaya’ estime que Mamadou Makhtar Diop a passé des ‘marchés irréguliers’ ayant pour objet la fourniture de matériels lourds, avec la ville ; alors que cette dernière a payé l’intégralité de la somme due : ‘Mamadou Makhtar Diop n’a réglé aucune somme entre les mains de Unitech Motors’. En clair, le patron de la municipalité de la vieille ville reproche à Mamadou Makhtar Diop d’avoir acquis les matériels à crédit avant de les revendre à la ville de Rufisque qui s’est acquittée quatre années auparavant. Pour Badara Sène ‘Mamaya’, la surprise des autorités de la ville a été grande lorsque la société Unitech Motors, en exécution d’un décret présidentiel, a procédé à la saisie du véhicule alors sous gage.
Aujourd’hui, le maire Badara Sène, qui estime que Ndiawar Touré ne pouvait ignorer les faits car étant le chef de la municipalité à l’époque, réclame près de 340 millions Fcfa (remboursement intégral des 239 millions 980 mille 572 et les dommages et intérêts chiffrés à 100 millions de francs).
Pape NDIAYE
walf.sn