Le président ivoirien a désigné, ce mardi 10 janvier, le premier vice-président de l’histoire politique du pays. Il s’agit de l’ancien premier ministre Daniel Kablan Duncan, actuel député du PDCI et proche du chef de l’Etat ivoirien. Une nomination qui ouvre la voie de la primature à Amadou Gon Coulibaly et élargit la liste des potentiels successeurs d’Alassane Dramane Ouattara à la magistrature suprême.
Il n’aura fallut que moins de 24H après la remise de sa démission ainsi que celle du gouvernement qu’il dirige, pour que l’ancien premier ministre ivoirien se voit désigné au poste de vice-président de la Côte d’Ivoire, le premier de l’histoire politique du pays. Le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara (ADO) a en effet dévoilé, ce mardi 10 janvier, le nom de son dauphin constitutionnel, en la personne de Daniel Kablan Duncan, actuel député PDCI de Grand Bassam et ancien premier ministre à deux reprises (1993-1999 et 2012-2017).
Après la reconduction, hier lundi, de Guillaume Soro au perchoir du Parlement et la désignation ce matin du nouveau vice-président, les institutions de la 3ème République se mettent progressivement en place.
En attendant la mise en place du Sénat, les regards sont désormais tournés vers la nomination du prochain locataire de la primature, un poste qui est bien parti pour échoir à l’actuel secrétaire général de la présidence, Amadou Gon Coulibaly du RDR, l’un des plus fidèles parmi les fidèles du président ADO.
Dans l’ombre d’ADO
Âgé de 73 ans, le nouveau vice-président de la Côte d’Ivoire est également un proche du président Ouattara avec qui il a travaillé à la BCEAO dans les années 80 après un passage par le FMI tout comme le chef d’Etat ivoirien. Il a été par la suite ministre chargé de l’économie dans le gouvernement dirigé par Alassane Ouattara dans les dernières années de règne de l’ancien président Félix Houphouët Boigny. Exilé notamment en France au début à la suite du coup d’Etat de Robert Guei de 1999, il revint au gouvernement à la suite de l’accession d’Alassane Ouattara à la tête du pays en 2010. Un temps à la tête de la diplomatie, il a finalement été nommé, en novembre 2012, premier ministre par son ancien mentor qui lui a également confié par la même occasion le département de l’économie et des finances.
Ce mardi à la tribune du Parlement, le président ivoirien n’a pas d’ailleurs manqué d’encenser de nouveau son ancien collaborateur dont il a de tout temps pris un soin à mettre en valeur « la rigueur professionnelle ».
Potentiel successeur
Le nouveau vice-président ivoirien et désormais deuxième personnalité dans l’ordre protocolaire du pays, est réputé être un plus technocrate que politicien. C’est du reste la première fois qu’il s’est présenté à une élection lors du dernier scrutin législatif d’octobre dernier. Bien apprécié par le président du PDCI, l’ex chef de l’Etat Henri Konan Bédié et principal allié de Ouattara, cette nouvelle fonction va le propulser davantage dans le marigot politique ivoirien à l’heure où la question de la succession du président ADO devient de plus en plus au devant de l’actualité. S’il a jusque-là fait mystère de ses ambitions politiques, son titre le place désormais dans la short liste des prétendants à la succession de Ouattara en 2020. L’appétit, comme on dit, vient en mangeant…
Par Aboubacar Yacouba Barma
latribune.fr