LE QUOTIDIEN – Abdoulaye Wade met en garde ses hommes, dans une lettre lue hier, que le régime de Macky Sall va s’appuyer sur certains d’entre eux pour mener une campagne de discrédit du Pds. Et les yeux des membres du comité directeur du Pds se sont tous -ou presque- rués vers Farba Senghor, Aïda Mbodj ou Babacar Gaye. C’est l’un des points saillants de cette réunion des Libéraux.
A l’extérieur, c’était fade avec la lecture du communiqué final du Comité directeur par le porte-parole du jour, Cheikh Sadibou Fall. Mais dans la salle, le Comité directeur était des plus animés. Il était attendu que cette réunion soit houleuse, avec la chaude actualité d’une mini-crise provoquée par la traduction de Farba Senghor devant la Commission de discipline du Pds. L’homme qui fait couler beaucoup d’encre et de salive était pourtant présent, même s’il est arrivé en retard. Mais son «cas» a été comme ignoré. Sauf que, dans les lignes d’une nouvelle lettre de Abdoulaye Wade au Comité directeur, il a été question, sans le nommer, du chargé de propagande du Pds. Lui, nie l’existence d’une quelconque lettre du Secrétaire général national. C’est qu’il est vrai qu’il n’était pas encore dans la salle au moment où le coordonnateur national lisait ladite lettre. C’est pourquoi d’ailleurs, celui qu’il estime «incapable de diriger le parti», Oumar Sarr, a dû «répéter trois fois» un passage allusif «sous un tonnerre d’applaudissements», rapporte-ton. «Il est vrai que, conformément à son habitude, le Gouvernement va utiliser des ennemis du dehors, mais aussi ceux de l’intérieur, tapis et camouflés en notre sein, qui vont, sous le prétexte de sauver le parti d’une prétendue phagocytose des fronts et des alliances, entreprendre une campagne de discrédit et d’insinuation sournoise pour saper le moral des militantes et des militants. Mais ceux-ci, formés à l’école d’une opposition qui s’est forgée le temps d’une génération, sauront faire face», a dit Wade dans cette longue phrase qui en dit long sur une forte suspicion collée à Farba Senghor et d’autres responsables libéraux accusés de vouloir «discréditer» le Coordonnateur national, en s’attaquant à son adjoint, Oumar Sarr. Ce dernier, selon des confidences de personnes ayant assisté à cette réunion, a lu des passages d’une sorte de «rappel à l’ordre» sans destinataire identifié. Mais certains y ont tout de suite vu un Farba Senghor, un Babacar Gaye -absent-, et une Aïda Mbodj dont les tournées n’ont pas plu à certains coins élevés du parti. Au point que, la «lionne de Bambey», qui s’est comme retrouvée dans ces passages, a dû prendre la parole pour «se justifier», soulignant que Wade lui-même et Viviane l’en ont félicité. A ses détracteurs qui la voient, ces derniers temps, dans le sens du pouvoir, dans un contexte de départ frais de Mamadou lamine Keïta, Aïda Mbodj a démenti et fait une mise au point : «Je réponds sur le terrain.»
Wade pour «une coalition qui préserve les intérêts du Pds»
Le Quotidien a aussi appris qu’en droite ligne des Législatives, Abdoulaye Wade a donné des consignes à ses «frères» de parti. C’est pour leur demander d’être vigilants par rapport au calendrier électoral et, mieux, d’en exiger le respect, au moment où le pouvoir tente d’abandonner le 2 juillet. En ce sens, il a donné mandat à Oumar Sarr de discuter avec d’autres partis de l’opposition. «Il est possible de constituer dans notre pays une coalition gagnante qui préserve les intérêts de notre parti», estime l’homme de Versailles, qui n’a pas fini avec ses suspicions avec cette phrase : «Tout autre discours relève d’autres considérations. Je vous demande de vous engager dans cette voie.»
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Le problème du PDS, c’est Ablaye Wade.