ENQUETEPLUS – Selon de nombreux spécialistes, les risques liés à la pratique du tatouage sont énormes. C’est ainsi que certaines maladies dermatologiques chroniques peuvent se localiser préférentiellement sur des zones de traumatismes comme des tatouages.
Le tatouage est un phénomène de mode assez prisé chez les jeunes. Au Sénégal, la pratique n’est pas légalisée et beaucoup exercent ce métier sans l’avoir appris. On a l’impression qu’il leur suffit juste d’avoir des talents de dessinateur, et savoir manier une démographe. Pourtant, en voilà un métier qui mérite d’être encadré. Nombreux sont les risques qu’encourent ceux qui se font tatouer. Car la peau n’est pas faite pour recevoir des corps étrangers.
Le tatouage peut être considéré comme un petit geste médical avec une effraction de la barrière cutanée et une rupture des petits vaisseaux de la peau. La présence des corps étrangers dans la peau s’accompagne d’une réaction inflammatoire permanente car la peau tente de se débarrasser petit à petit de ces colorants qu’elle considère comme des intrus. Des conséquences que beaucoup de ‘’tatoueurs’’ semblent ignorer ou dont ils font fi au profit du gain. Des séquelles, il en existe et sont connus surtout si les règles d’hygiène ne sont pas respectées. C’est pour cela qu’il est conseillé, sous d’autres tropiques, à ceux qui souhaitent se tatouer, d’aller voir au préalable un dermatologue. Une manière de prévenir tous risques de complications. Mais au Sénégal, l’on se lève un beau matin et on décide de se faire dessiner quelque chose sur la peau.
A défaut, c’est au tatoueur d’inspecter la peau du client afin de voir s’il y a des grains de beauté ou des lésions. Ce sont des zones à ne pas tatouer au risque d’augmenter les risques de complications en sus de celles infectieuses locales. Ces dernières peuvent découler d’un retard de cicatrisation de la plaie occasionnée par le tatouage. Car en attendant qu’elle se referme, la plaie peut servir de porte d’entrée à des infections bactériennes notamment à staphylocoques, selon un magazine dermatologique publié sur internet. ‘’Ces infections restent fort heureusement rares et d’évolution favorable en quelques jours dans la grande majorité des cas. En effet, d’un côté, le tatoueur désinfecte régulièrement la peau pendant le geste et, pendant la cicatrisation du tatouage, le client se doit de nettoyer à l’eau et au savon plusieurs fois le tatouage et ce dès la fin de la séance. Le savon est un excellent désinfectant qui permet de prévenir une infection cutanée comme une folliculite bactérienne ou des furoncles’’, y conseille-t-on. Des conseils que prennent en compte quelques tatoueurs sénégalais.
En outre, ajoute-t-on dans le magazine dermatologue en ligne, ‘’les infections sévères avec des germes classiques comme le staphylocoque ou des germes atypiques (mycobactéries) surviennent si le tatoueur a travaillé dans des conditions sales, sans hygiène et également si le client n’a pas respecté les soins préconisés par le tatoueur. Enfin, des verrues virales peuvent parfois se retrouver à apparaître sur des tatouages sans que l’on sache réellement pourquoi. Il s’agit probablement de verrues présentes avant le tatouage, mais non visibles à l’œil nu ou pas reconnues par le tatoueur, et disséminées ensuite sur les tracés du tatouage’’.
L’infection peut aussi survenir au cours même du tatouage. Il y a un saignement lors des séances en cas d’absence d’asepsie dans les cas où le tatoueur utilise une aiguille unique ou ne stérilise pas son matériel.
Par ailleurs, les gens vont voir le dermatologue pour éviter les réactions allergiques aux encres par exemple. C’est d’ailleurs, selon le magazine tenu par des dermatologues, les réactions les plus fréquentes. Elles se caractérisent par des ferrades qui démangent ou qui gonflent. « Ces réactions sont imprévisibles et peuvent arriver dans des délais allant de quelques semaines à plus de 40 ans après le tatouage ». Aussi, « certaines maladies dermatologiques chroniques peuvent se localiser préférentiellement sur des zones de traumatismes comme des tatouages. Il s’agit par exemple du psoriasis, du lichen plan, du lupus cutané, de la sarcoïdose ou du vitiligo ».
« Cancers de peau »
Par ailleurs, même si d’aucuns pensent que le cancer de la peau est une des répercussions de cette pratique, il n’est pas indiqué que c’est toujours le cas. ‘’Il existe quelques cas de patients ayant développé des cancers de peau sur des tatouages plus ou moins récents. Néanmoins, il est à ce jour difficile de dire s’il existe un lien direct entre les deux ou s’il s’agit d’une association fortuite. Actuellement, il convient de consulter un dermatologue si une lésion apparaît et ne cicatrise pas sur un tatouage’’, selon le magazine.