Donald Trump s’entretient pour la première fois avec plusieurs dirigeants dont Vladimir Poutine et Angela Merkel. François Hollande l’a mis en garde contre « le repli sur soi ».
Dans la série des premières fois marquant le début de son investiture, Donald Trump s’est entretenu samedi 27 janvier avec plusieurs dirigeants dont Vladimir Poutine, François Hollande et Angela Merkel. Des entretiens téléphoniques qui interviennent au lendemain d’un décret controversé sur l’immigration et l’entrée de réfugiés aux Etats-Unis, déjà attaqué en justice.
Engagement « sans faille » des Etats-Unis à assurer la sécurité du Japon
Donald Trump a d’abord conversé samedi avec le premier ministre japonais Shinzo Abe, pour l’assurer de l’engagement « sans faille » des Etats-Unis pour la sécurité du Japon.
Le premier ministre japonais sera reçu le 10 février prochain à Washington par Donald Trump. Le nouveau secrétaire à la défense, James Mattis, se rendra également « prochainement » au Japon, allié de longue date des Etats-Unis, ajoute le communiqué.
Trump critique envers l’Allemagne
Il a ensuite appelé la chancelière allemande Angela Merkel avec laquelle il a parlé pendant 45 minutes, selon le porte-parole de la Maison Blanche. Au terme de cet entretien, le nouveau président américain et la chancelière allemande ont souligné « l’importance fondamentale de l’OTAN ».
« Le président et la chancelière sont d’accord (pour reconnaître) l’importance fondamentale de l’OTAN dans le cadre d’une relation transatlantique plus large et de son rôle pour assurer la paix et la stabilité de notre communauté de l’Atlantique nord », souligne le communiqué de la Maison Blanche, qui précise que M. Trump se rendra en juillet au Sommet du G20 à Hambourg et qu’il recevra « bientôt la chancelière à Washington ».
Quelques jours avant sa prise de fonctions, il avait vivement critiqué Angela Merkel pour avoir commis selon lui « une erreur catastrophique » en ouvrant son pays aux migrants en 2015.
Poutine et Trump d’accord pour « développer » des relations « d’égal à égal »
Vladimir Poutine et Donald Trump ont convenu samedi de développer des relations « d’égal à égal » en accordant la « priorité » à la lutte contre le terrorisme. Les deux hommes se sont mis d’accord pour mettre en place une « réelle coordination » contre le groupe Etat islamique en Syrie, a indiqué samedi le Kremlin.
« Des deux côtés a été exprimée une volonté de travailler activement en commun pour stabiliser et développer la coopération russo-américaine sur une base constructive, d’égal à égal et mutuellement avantageuse », a indiqué le président russe dans un communiqué à l’issue du premier entretien téléphonique des deux chefs d’Etat depuis l’entrée en fonction du président américain.
Hollande met en garde Trump contre « le repli sur soi »
De son côté, le président François Hollande a mis en garde samedi soir son homologue américain contre « le repli sur soi ». Lors d’un entretien téléphonique, « le chef de l’Etat a mis en garde contre les conséquences économiques et politiques d’une approche protectionniste ».
Le chef de l’Etat a notamment souligné que, « face à un monde instable et incertain, le repli sur soi est une réponse sans issue ». Il a aussi « rappelé sa conviction que le combat engagé pour la défense de nos démocraties » n’était « efficace » que « dans le respect des principes qui les fondent, en particulier l’accueil des réfugiés ».
M. Hollande a par ailleurs insisté sur « l’importance pour la planète de la mise en oeuvre de la convention de Paris sur le réchauffement climatique », que son homologue veut remettre en cause.
Plus tôt dans la journée, François Hollande avait donné le ton de la conversation téléphonique, en déclarant que l’Europe devait « répondre » avec « fermeté » à Donald Trump.
lemonde.fr
Gorbatchev convaincu que le monde «se prépare à la guerre»
Publié le 27 Janvier 2017 à 16:28
Pour le dernier dirigeant de l’Union soviétique, le Conseil de Sécurité de l’ONU doit agir rapidement.[[Henning Kaiser / DPA/AFP/Archives]]
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Mikhaïl Gorbatchev, ancien chef de l’Union soviétique, a signé jeudi dans le magazine Time un article au goût de guerre froide.
«Cela ressemble à un monde qui se prépare à la guerre», c’est le titre de la tribune de l’ancien leader soviétique. Mikhaïl Gorbatchev y signe un plaidoyer contre la guerre, mais surtout contre la course à la militarisation, notamment à l’arme nucléaire : «Arrêter et renverser cette course désastreuse doit être notre priorité numéro une», écrit-il.
A lire aussi : Le monde est «au bord d’une nouvelle guerre froide», selon Gorbatchev
Il commence par souligner le déséquilibre actuel entre l’argent investit dans le domaine militaire alors que les États ont du mal à trouver les «budgets nécessaires pour les besoins sociaux essentiels de la population». Puis il rappelle le contexte international très tendu dans lequel politiciens, militaires et certains médias comme la télévision diffusent des idéologies agressives. En 2014, il avait déjà avertit les instances internationales de la dangerosité de ce cocktail explosif, en déclarant que le monde «est au bord d’une nouvelle guerre froide».
Comme à la guerre froide
Au lieu d’imaginer des solutions pour stopper cette croissance armée, Mikhaïl Gorbatchev rappelle que des accords ont déjà été signés par le passé, pour les même problèmes. Il remonte jusqu’aux années 1980, quand des solutions pour mettre fin à la guerre froide commençaient à être trouvées.
En novembre 1985, lors du sommet de Genève, lui-même et le président des États-Unis de l’époque, Ronald Reagan, avaient déclaré que «la guerre nucléaire ne pouvait être gagnée et ne devait jamais commencer. Nos deux nations ne chercheront plus à se dépasser sur le plan militaire.» A cette période, les armes nucléaires changaient de statut, passant de moyen d’attaque à matériel de défense, avec pour objectif final de les faire totalement disparaître.
«La guerre nucléaire est inacceptable»
Pour éviter de revenir sur ces promesses qui, à l’époque, ont certainement épargné au monde une troisième guerre mondiale, Mikhaïl Gorbatchev en appelle aux instances internationales comme le Conseil de Sécurité de l’ONU. Il lui demande de bien vouloir «adopter une résolution affirmant que la guerre nucléaire est inacceptable et ne doit jamais commencer.»
Il en appelle également à Donald Trump et Vladimir Poutine, dont les deux pays possèdent 90% de l’arsenal nucléaire mondial. Ils devraient, selon lui, être à l’origine de ce type de décision, une décision qui libérerait «des millions de personnes» de la crainte d’être un jour en guerre.
Gorbatchev se réveille maintenant ?
Le monde est en guerre depuis déjà même avant le 11 Septembre 2001.