XALIMA NEWS – Tourner le dos à l’armée sans l’aval de la hiérarchie en temps de paix comme en temps de guerre, est un délit grave dans la grande muette. Un groupe de cinq soldats qui ont tenté l’amère expérience l’ont appris à leurs dépens. En effet, ces jambars qui avaient été récemment à la 26ème Brigade de reconnaissance et d’appui (Bra) de Kolda, à leur retour d’une mission à l’étranger où ils ne sont pas rentrés les mains vides, n’ont rien trouvé de mieux à faire que de quitter l’armée sur la pointe des pieds.
Sans désemparer, la grande muette a aussitôt lancé un bulletin de renseignement après avoir constaté qu’ils étaient en position de désertion. L’objectif visé par cette procédure était de leur mettre la main dessus. Seuls deux d’entre eux se sont rendus. Il s’agit des nommés Samba Ndiaye et de Paul Emmanuel Diouf. Les autres qui courent toujours sont activement recherchés. Lors de leur procès devant le tribunal militaire, Samba et Paul Emmanuel avaient bénéficié de larges circonstances atténuantes en écopant chacun d’une peine de six mois avec sursis. Pour se tirer d’affaire, les prévenus avaient souligné qu’après sept ans de bons et loyaux services dans l’armée nationale, notamment dans la zone Sud, ils voulaient partir pour des raisons de convenance personnelle. A les en croire, ils avaient remis à leur hiérarchie leur lettre de démission. Seulement, ont-ils regretté, ils auraient du attendre la suite réservée à leur requête, avant de s’auto-démobiliser. Sous le bénéfice de toutes ses observations, la défense a saisi la balle au rebond et a plaidé la clémence du tribunal arguant que l’armée ne devrait pas les retenir alors qu’ils ne voulaient plus servir sous les drapeaux. Le Commandant Wane de la défense a en outre renseigné que la demande de démission des prévenus a été bloquée au niveau de leur unité. A l’en croire, c’est cette situation déplorable qui a été l’origine de leurs déboires judiciaires. « Ils ont rédigé une demande de démission. Celle-ci n’a pas été acheminée à l’autorité compétente », a-t-il dit. C’est pourquoi, a-t-il estimé dans sa plaidoirie, que les sieurs Samba Ndiaye et Paul Emmanuel Diouf qui ont fait preuve de bonne volonté ne devraient pas être retenus outre mesure dans les liens de la détention.
Quant au reste de la bande, ils ont été également jugés, mais par contumace. Au vu de la gravité de leur acte, ce trio de soldats déserteurs a été condamné à une peine d’emprisonnement d’un an ferme assorti d’un mandat d’arrêt.
Par Mor DIOP (Stagiaire)