M. Ibrahima Hamidou DEME Dakar, le 1er février 2017
Substitut Général à la Cour
d’appel de Dakar
Membre du Conseil Supérieur
de la Magistrature
Objet : démission.
A Monsieur le Président de la République,
Président du Conseil Supérieur de la Magistrature.
Monsieur le Président de la République,
Par décret du 3 août 2016, vous aviez constaté mon élection en qualité de représentant du collège du deuxième grade au Conseil Supérieur de la Magistrature. Depuis lors, le Conseil que vous présidez, ne s’est pas réuni. Néanmoins, le ministre de la justice, chargé de préparer les propositions de nomination, a fait recours cinq fois, à la procédure dite de « la consultation à domicile » pour la désignation de magistrats, parfois à des postes très importants de l’appareil judiciaire. Cette procédure, consistant en une saisine individuelle des membres du Conseil pour recueillir leur avis sur les propositions formulées, ne garantit ni la transparence, ni le respect du principe constitutionnel de l’inamovibilité du juge. C’est la raison pour laquelle, elle n’a été utilisée par le passé, que pour des actes isolés et urgents (détachement, mise en position de stage ou nomination de magistrats après la formation initiale). Actuellement, sans doute conforté par la légalisation de cette pratique par la récente réforme de la loi organique sur le Conseil Supérieur de la Magistrature, le ministre de la justice y fait recours systématiquement. L’exception semble devenir la règle.
Il apparait ainsi évident, que l’institution constitutionnelle chargée de garantir l’indépendance de la justice, qui était certes à parfaire, est désormais dépouillée de toutes ses prérogatives. Dans ces conditions, il s’avère impossible, d’exercer ma mission dans toute sa plénitude; c’est-à-dire, de veiller au respect du statut des magistrats, en réunion du Conseil. C’est pourquoi, après en avoir informé mon collège, qui regroupe la majorité des magistrats, je suis au regret de vous demander, de bien vouloir prendre acte de ma démission du Conseil Supérieur de la Magistrature.
Monsieur le Président de la République, la justice traverse aujourd’hui une crise profonde, étroitement liée au manque de transparence dans le choix des magistrats. Ainsi constate-t-on, un traitement de certaines affaires, qui renforce le sentiment d’une justice instrumentalisée et affaiblit considérablement l’autorité des magistrats. Bien évidemment, la vitrine de la justice ne doit pas être une magistrature sous influence, mais plutôt une magistrature indépendante et impartiale, démontrant constamment dans ses décisions, que la justice est exclusivement au service de la vérité.
Monsieur le Président de la République, en décidant de vous expliquer les motivations de ma démission, j’ai voulu en appeler non seulement au président du Conseil Supérieur de la Magistrature, mais surtout au chef de l’Etat qui, au regard des dispositions de l’article 42 de la Constitution, est le garant du fonctionnement régulier des institutions.
Dans le même ordre d’idées, la justice étant rendue au nom du peuple, celui-ci doit également être informé, du discrédit d’une institution constitutionnelle si essentielle pour la survie de notre démocratie.
Avec mes respectueuses salutations, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.
Ibrahima Hamidou DEME
vous êtes les seuls à pouvoir faire évoluer votre fonction, soit vous acceptez la petitesse d’un homme qui décide de tout, soit vous vous battez pour restaurer la dignité de votre fonction.
C’est depuis la démission du Président Kéba Mbaye, la plus importante et fracassante démission au Sénégal.Renoncer à autant de privilèges et mettre en garde,ne peut être que le fait de grands hommes.J’ai lu et relu la lettre de démission.Beaucoup de non-dits et une très sérieuse mise en garde au Président.Lorsque dans un pays, les gens doutent de l’institution judiciaire, on est au bord de l’effondrement:Je sais que Macky n’est pas intelligent, mais voilà ce que Monsieur a voulu vous dire. Le Président n’ a aucun homme de culture (au sens de la sagesse) autour de lui. Que des laudateurs.
C’est le moment de dire haut et fort, que toutes ces organisations, Forum civil (quelle honte ce Mamadou Mbodj,quelle honte), Raddho, Open Socity,Osiwa, Amnesty international (Désolé qd même pour Gassama, qui fait du bon boulot), Ligue sénégalaise des droits de l’homme (l’association de Dioma ndiaye là), tout ça, c’est du n’importe quoi. Ce sont tous des sortes d’esclavagistes. Ils sont pires que tout.En matière d’entraves aux droits de l’homme, aucun régime depuis les indépendances, n’a fait le 10eme de ce que Macky fait.Elles sont pourtant muettes comme des carpes sauf Seydi Gassama, parce qu’en fait leurs bailleurs aiment bien Macky et puis, peut être qu’ils se retrouvent dans les mêmes officines fermées.Un peuple qui n’analyse pas les causes d’un traumatisme vécu par le passé, le revit toujours.Ce sont des intermédiaires et complices comme ces organisations bâtardes que je viens de citer qui ont facilité l’esclavage.
Merci. Je n’ai envie de rien ajouter.
Merci , Monsieur Dème. Voilà encore la grandeur et l’esprit de responsabilité mais aussi le sens du respect et de la mesure , le tout dans une intelligence phénoménale. mais c’est cela le vrai halpoulaar. A diarama
Vous me rappelez Mamadou Dia et autres Abdoulaye Ly , ces grands patriotes.
Ah ! Ça c’est rassurant. Cela veut dire qu’il y a parmi eux qui ont encore la tête sur les épaules, qui n’ont pas bradé le principe pour le privilège. Je disais que quand la justice de Macky Sall aura fini son travail, la justice du Sénégal aura perdu son âme. Rassouloullah (SAS) disait: « Les peuples qui nous précédé, et qui ont été anéantis par la colère divine, l’ont souvent été surtout parce que les savants, parmi eux, ont commencé à se taire en regardant le mal se propager ». Dans une citation plus actuelle, Albert Einstein disait: « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent faire ». Ce que les intellectuels sénégalais doivent se rappeler, c’est qu’il n’y a jamais eu de dictateur, dans le monde, depuis le Pharaon jusqu’à ce jour, qui n’ait pas compris que dans le territoire où il doit appliquer sa dictature, il y a une catégorie de personnes qu’il lui faut d’abord s’acheter pour s’assurer de leur silence complice. Si Macky ne l’avait pas compris il aurait été un mauvais dictateur.
Maintenant attendons les Yakham, Madiambal, la meute de Youssou Ndour ou de Bara Tall. Dans quelques jours ils vont nous titrer que Ibrahima Hamidou Dème était un coureur de jupons, par exemple. Parce qu’il a osé ne pas être d’accord avec le déni de la république déroulée par Macky Sall.
Merci excellente contribution!!!
NOUS AVONS TOUT SAUF UN PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE………..NOUS AVONS UN MACKY IMBECILE A LA TETE DE CE PAYS…………..ET LES ECHECS ET DEBOIRES SE SUCCEDENT DANS TOUS LES DOMAINES.DEGAGEZ.
Changement de paradigme s’impose !!! Si un magistrat ne connaît pas la Maat qui est typiquement Africaine je me demande dans quel genre business ou justice nous sommes ??? Nos s Phd Agrégée de tous sauf de nos propre valeurs ?? comme le dit le proverbe africain » Nul ne peut manger avec la bouche d’autrui »
Voila sur quoi repose jusqu’a nos jour la société traditionnelle africaine Kamite ou Kheumite (Noir)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%A2t
http://3rna-maaya.com/2013/10/30/les-42-ideaux-de-maat-du-temple-disis-et-les-77-commandements-de-maa%cc%82t/
Les 77 lois de la Maat sont une traduction des papyrus de NW,NBSNI et INSA par le pretre Dogon Gourmantche Naba Lamoussa Morodenebig De Fada Gourma Burkina Fasso
https://youtu.be/Xovqx7yZ5n8
Il fallait avant sa démission montrer du doigt avec une vérité avérée un cas où l’état a intervenu manifestement dans une décision de justice et après démission. C’est en ce moment seulement que cet act pose pourrait être crédible.
En procédant de cette façon il est dans la politique spectacle et dans le dénigrement