XALIMA NEWS – Devant la chambre criminelle de Dakar, hier, pour les délits de trafic international de chanvre indien, de vol commis en réunion avec usage de véhicule, les accusés Alexandre Sakou et Amadou Koné seront fixés sur leur sort le 21 février prochain.
Alexandre Sakou et Amadou Koné ont été arrêtés à Dakar suite à des vols que la société CTK Transport a subi à plusieurs reprises, notamment les 30 juin et 3 juillet 2012. Et c’est durant le dernier forfait que le nommé Alexandre Sakou, accompagné de Ibrahima Camara, a été surpris par Mbaye Ndoye, le superviseur de ladite entreprise, défonçant, puis dérobant le matériel qui se trouvait dans le container. Et voyant la horde de gardiens qui se dirigeait vers eux, Camara a pris la fuite laissant son compagnon Sakou à la merci des poursuivants qui n’ont pas manqué de le corriger sévèrement avant de le conduire à la brigade de Dalifort. Quant à son co-prévenu Amadou Koné, il a été appréhendé au domicile de son ami Ibrahima Camara, puis acheminé lui aussi à la police. Hier, ils ont été jugés par la chambre criminelle de Dakar pour les délits de « trafic international de chanvre indien, de vol commis en réunion avec usage de véhicule ».
Lors de l’enquête préliminaire, Amadou Koné avait nié les faits et continué de les contester devant la barre. Quant à Alexandre Sakou, il avait reconnu les faits, affirmant avoir défoncé les containers en y dérobant des appareils électroniques, des tapis et autres matériels, mais réfute à la barre avec énergie tous ses aveux qu’il avait émis auparavant.
Revenant sur les dénégations, Alexandre Sakou déclare : « j’ai connu Ibrahima Camara en 2009 au Mali. De mon voyage au Sénégal, c’est lui qui m’a pris à la gare et nous avons passé la nuit chez lui. Et le lendemain, il m’a trouvé un job à la gare malienne, car je suis coiffeur ». Continuant dans le même sillage, il affirme : « un autre soir, il m’a confié sa moto. Après une longue attente, je l’ai appelé pour savoir où il se trouvait. Et à son arrivée, après avoir récupéré sa moto, j’ai aperçu des types qui se sont rués sur moi, m’ont ligoté et battu avant de m’acheminer à la police. Et de là-bas, j’ai été conduit à la maison de Ibrahima Camara qui a pris la fuite à la vue des limiers. Et par malheur, c’est Amadou Koné qui a été « extirpé ».
Interpellé à son tour, Amadou Koné continue de nier toutes les accusations qui pèsent sur lui. « Je suis au Sénégal depuis 2009 et je transporte du ciment vers le Mali. Je suis domicilié chez mon ami Ibrahima qui vend des basins. Cette drogue que les policiers m’attribuent, ne m’appartient pas , car il l’ont trouvé dans la chambre où je dormais. Pour couronner le tout, je ne parle ni le wolof, ni le français pour comprendre ce que les enquêteurs disaient, au contraire je ne peux que m’exprimer dans ma langue maternelle qui est le bambara », raconte Amadou Koné.
Le ministère public demande qu’Amadou Koné soit acquitté, car il a toujours contesté et à cela s’ajoute le manque d’éléments qui permettraient d’entrer en voie de condamnation. Mais, en ce qui concerne Alexandre Sakou, il sollicite qu’il soit reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés et qu’une peine de 10 ans soit retenue à son encontre.
La défense d’Alexandre Sakou évoque que son client n’est pas un menuisier métallique pour défoncer et subtiliser le matériel contenu dans le container. Et au regard de tout ceci, il réclame l’acquittement de celui-ci. Cette même demande a été faite par l’avocat d’Amadou Koné, vu que le prévenu n’a pas été pris en possession de la drogue. Sans oublier la requalification des délits d’association de malfaiteurs, de vol et de trafic de chanvre indien en délit de complicité d’offre ou de cession de drogue, souhait de son conseil.
Le verdict sera rendu le 21 février 2017.
Par Abdourahmane DIALLO (Stagiaire)