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« Les villes africaines sont très chères », selon un rapport de la Banque mondiale

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XALIMA NEWS – Ce jeudi 9 février 2017, s’est tenu le lancement du nouveau rapport de la Banque mondiale qui s’intitule : « ouvrir les villes africaines au monde ». La présentation du rapport s’est déroulée par vidéoconférence entre Dakar, N’Djamena et Abidjan. Il a été présenté par Shany Wafa, et  M. Albert, adjoint du vice-président de la Banque mondiale/Afrique.

Le nouveau rapport de la Banque mondiale souligne qu’en raison de leur essor démographique, les villes africaines sont vouées à jouer un rôle capital dans la croissance de leurs pays. « Afin d’accélérer la croissance économique, de créer des emplois et d’améliorer la compétitivité des villes, il est indispensable d’améliorer la vie des citadins et des entreprises en investissant vigoureusement dans les infrastructures et en réformant le marché foncier », explique Shany Wafa.

Selon une étude menée par la Banque mondiale, la population urbaine de l’Afrique s’élève actuellement à 472 millions d’habitants, mais elle va doubler au cours des vingt-cinq prochaines années, pour atteindre un milliard d’habitants en 2040. Et, dès 2025, les villes africaines abriteront 187 millions d’habitants supplémentaires, soit l’équivalent de la population actuelle du Nigéria.

« L’Afrique a besoin de villes moins chères, mieux desservies et plus vivables. Il est essentiel d’améliorer les bénéfices économiques et sociaux qui découlent de l’urbanisation, car la clé de la transformation des économies africaines réside notamment dans un développement urbain maîtrisé », indique Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique.

Le présent rapport compare le processus d’urbanisation de l’Afrique à celui observé auparavant dans d’autres régions en développement  et montre qu’il ne s’accompagne pas des mêmes niveaux de revenus

Ainsi, quand les régions du Moyen-Orient /Afrique du Nord et de l’Asie de l’Est /Pacifique ont atteint un taux d’urbanisation de 40%, leur PIB par habitant s’élevait respectivement à 1 800 dollars en 1968 et 3 600 dollars en 1994. En Afrique, il se situe à 1 000 dollars seulement. Par conséquent, chaque dollar investi dans les villes doit l’être dans un souci d’efficacité maximum, tandis qu’il faut également mobiliser autant que possible d’autres sources de financement, auprès du secteur privé comme des partenaires internationaux et de la population.

De fait, parce qu’elles sont mal desservies, les villes africaines sont aujourd’hui parmi les plus chères au monde, tant pour les ménages que pour les entreprises, ce qui les rend, selon les termes du rapport, « hors service » et « fermées au commerce ».

Les cités d’Afrique sont en effet 29% plus chères que celles des pays à niveau de revenu similaire. Les ménages urbains africains ont, proportionnellement au PIB par habitant, des coûts plus élevés que ceux d’autres régions du monde, sachant que ces coûts sont surtout grevés par les dépenses de logement, supérieur de 55% à celles observées dans d’autres régions. A Dar es Salaam, par exemple, 28% des habitants vivent à trois au moins dans une pièce, et à Abidjan, ils sont 50%. A Lagos, au Nigéria, deux habitants sur trois vivent dans des bidonvilles.

A cela s’ajoute le coût des denrées alimentaires, environ 35% plus chères dans les villes d’Afrique que ceux dans d’autres pays à revenu faible ou intermédiaire ailleurs dans le monde. Globalement, par rapport aux autres pays en développement à niveau de revenu similaire, les biens et services coûtent entre 20 et 31% plus cher aux ménages urbains africains.

Selon le rapport, les villes africaines sont prisonnières aujourd’hui d’un mode de croissance qui entrave le développement économique. La solution, pour les libérer de cette « trappe de sous-développement », est de faire en sorte qu’elles grandissent en se densifiant économiquement et physiquement, avec le souci de les connecter pour accroître leur efficacité et, à la clé, des perspectives de rentabilité plus élevées pour les investisseurs :

  • La première priorité consiste à régulariser les marchés fonciers, clarifier les droits de propriété et instituer des politiques efficaces d’aménagement urbain afin de rassembler les territoires ;
  • En seconde lieu, il faut investir tôt et de manière coordonnée dans des infrastructures, afin de relier ensemble tous les éléments du développement urbain : résidentiel, commercial et industriel.

Selon Somik Lall, économiste principal à la Banque mondiale spécialisé dans le développement urbain et auteur du rapport, « les dirigeants et responsables publics africains doivent s’attacher en priorité à investir tôt et de manière coordonnée dans les infrastructures. Faute de quoi, les villes d’Afrique resteront des  villes « locales », sans échange avec les marchés régionaux et mondiaux, cantonnées dans la production des biens et services pour le marché local et limitée dans leur expansion économique. Les villes d’Afrique doivent développer une activité exportatrice compétitive sur les marchés internationaux pour offrir un environnement propice aux affaires. Pour y parvenir, les responsables municipaux doivent de toute urgence se doter d’une approche nouvelle et solide pour le développement urbain en Afrique ».

Par Abdourahmane DIALLO (Stagiaire)

 

1 COMMENTAIRE

  1. La vie est chère en Afrique, particulièrement en Afrique noire , parce que nous avons suivi le mode d’existence des ex -colonisateurs sans prendre conscience que chez ces derniers, le salaire minimum (SMIC) est calculé de telle sorte que tout salarié puisse vivre à peu près normalement, en mangeant assez bien et en logeant dans de bonnes conditions avec la subvention de l’état si nécessaire. Ils en ont eu les moyens depuis les années 70 POUR UNE LARGE MAJORITE. Prenons l’exemple du Sénégal, c’est le seul pays que je connais où il faut au moins trois fois le salaire minimum de croissance pour la location d’un appartement F3 ! C’est incroyable, et cela étonne les autres Africains qui viennent chez-nous, soit pour des études, une mission pour y travailler. Pendant ce temps, ceux qui construisent les immeubles et les villas sont payés comme des esclaves des temps moderne en moyenne 70.000 FCFA MOIS POUR LES MACONS, les peintres et les carreleurs et 40.000 pour les manœuvres! Il faudrait que des REVOLUTIONNAIRES arrivent au pouvoir pour mettre un grand coup dans cette injustice !

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