XALIMA NEWS – Mystérieuse! C’est la qualification que les insulaires attribuent à la mort de Fatou et de Bathie qui formaient un couple. C’est le mot qui est le plus partagé depuis 72 heures à Gorée. On dirait que les insulaires se sont passé ce mot pour commenter les découvertes macabres, mardi et samedi, de Fatou Bintou Boye dans son appartement sis à liberté 6 et de son époux Mouhamadou Samba Kambé, plus connu sous le nom de Bathie. Difficile de trouver un goréen qualifier ces disparitions autrement.
Gorée est sous le choc, à l’embarcadère, les populations portent déjà le deuil. Le deuil d’une vie conjugale qui n’a duré que 3 jours. Et il faut fouler le sol de l’embarcadère de Dakar pour savoir qu’à Gorée, les populations portent le deuil de leurs enfants. Les voyageurs qui empruntent la chaloupe sont majoritairement des femmes. Toutes habillaient en grand boubou foulard autour du cou. Elles portent le deuil, certaines partent à Pikine pour présenter leurs condoléances, d’autres rallient Gorée pour consoler la famille de l’épouse.
Fatou Bintou décéde 3 jours après avoir rejoint la maison conjugale, Bathie enterré 40 jours après son mariage.
A Gorée, la mort de Fatou Bintou et de son époux alimente encore les discussions. « On entendait ces genres de situations, mais on n’aurait jamais cru que ces choses existaient », dit une dame. « Doyna waar! », c’est le mot que se passent les Goréens pour décrire la situation. « Personne ne connait la cause de leur mort. On a appris leur mort comme tout le monde », lance cette autre femme vendeuse d’objets d’art.
A Gorée, on ne manque pas de souligner que les gens spéculent sur toutes sortes de mobile. « Au premier moment, les gens parlaient d’encensoir. Avec cette période de chaleur et en tant que jeunes mariés, on pensait qu’ils étaient morts asphyxiés. Mais par la suite, on a su que seule la femme a été découverte dans l’appartement. Quoi qu’on puisse dire « Doyna waar! ». C’est à l’heure du téléfilm Wiri wiri qu’on a annoncé la nouvelle. Et dans l’Ile, tout le monde tombait en transe », ajoute-on.
A la maison de la défunte, c’est la tristesse et la consternation. Le choc se lit encore sur les visages. Assise dans le salon, la maman du défunte, meurtrie par la disparition douloureuse de sa fille, reçoit les parents, amis et voisins qui viennent présenter leurs condoléances. Elle égraine lentement son chapelet en priant pour le repos de l’âme de sa fille.
Le vieux Boye qui vient de Dakar, lui, est allé se refuser dans sa chambre. Le cœur meurtri, le chef de famille décrit comme un homme pieux n’a pas souhaité se prononcer sur cette affaire pendante devant la justice. Les membres de la famille affectaient par les circonstances mystérieuses dans lesquelles leur fille est partie, sont plongés dans un silence profond.
Par Mor DIOP (Stagiaire)
