La justice égyptienne a confirmé lundi les peines de mort de 10 supporteurs, cinq ans après les émeutes meurtrières qui avaient fait 74 morts dans un stade de football à Port-Saïd.
La Cour de cassation égyptienne a confirmé, lundi 20 février, la condamnation à mort de dix hommes ayant provoqué une bousculade dans un stade de Port-Saïd (nord-est) dans laquelle 74 supporters avaient été tués en février 2012.
Les émeutes qui ont secoué la ville, à l’issue d’un match remporté par l’équipe locale, Al-Masry, contre les stars cairotes d’Al-Ahly, étaient les plus meurtrières qu’ait connues l’Égypte en marge de matches de football. La plupart des victimes, presque toutes des supporteurs d’Al-Ahly, étaient mortes écrasées par d’autres spectateurs fuyant l’invasion de la pelouse par des supporters d’Al-Masri. Selon des témoignages recueillis à l’époque, d’autres étaient tombées ou avaient été poussées des tribunes.
Verdict définitif
Les peines confirmées lundi avaient été initialement prononcées en juin 2015. Le verdict prononcé par la Cour de cassation est cette fois définitif et les condamnés qui se trouvent derrière les barreaux ont épuisé tous leurs recours en appel, ont précisé des responsables judiciaires. La date des exécutions n’a pas encore été fixée.
Outre les dix condamnés à la peine capitale, une trentaine d’autres hommes accusés d’avoir participé à ces violences dans un contexte politique tendu, un an après le soulèvement contre l’ancien président Hosni Moubarak, ont par ailleurs vu leurs peines de cinq à quinze ans de prison confirmées en cassation. Parmi eux figure l’ancien chef de la police de Port-Saïd, qui a écopé de cinq ans de prison. La police avait été accusée par ses détracteurs de ne pas être intervenue sciemment lors des heurts entre supporteurs, pour se venger de la participation des jeunes « ultras » de football à la révolte de 2011 contre Hosni Moubarak : un soulèvement également mené en protestation contre les abus des forces de sécurité.
Violences récurrentes
Les violences dans et en dehors des stades sont récurrentes en Égypte. En février 2015, 22 supporters sont morts écrasés et étouffés par les gaz lacrymogène après avoir tenté de pénétrer dans une enceinte du Caire dont l’accès était bloqué par la police anti-émeute. Les groupes « ultras », très impliqués dans les affrontements avec les forces de sécurité pendant et après le soulèvement de 2011, ont été interdits en mai 2015.
Avec AFP et Reuters