XALIMA NEWS – Les parents d’Elimane Touré, 42 ans, décédé dans le violon du commissariat spécial du Port ont soutenu dans la presse que le transitaire, contrairement à la version de la police, ne s’est pas suicidé. Une source proche du dossier persiste pour dire qu’il s’est donné la mort. Les conclusions de l’autopsie sont attendues aujourd’hui.
Plusieurs zones d’ombre subsistent dans la mort de Elimane Touré dans les locaux du commissariat du port. Joint au téléphone, un transitaire intervenant sous l’anonymat, explique que le défunt est décédé dimanche dernier. Domicilé à Yeumbeul, il devait environ un million FCFA à un créancier et faisait courir ce dernier. De guerre lasse, ce dernier s’est rendu au commissariat du port pour se plaindre. Une fois devant les limiers, il a appelé Elimane Touré et l’a mis sur haut parleur. Au bout du fil, Elimane l’aurait abreuvé d’insultes. Lorsqu’il a réitéré son intention de porter plainte, Elimane aurait envoyé une bordée d’injures aux flics qui l’écoutaient. D’après nos informations, le défunt est veuf et père de deux enfants. Si ses proches ne croient pas au suicide, c’est parce que la victime était un viveur qui croquait la vie à pleine dents et n’est donc pas du genre à se suicider. En plus, ce n’était pas la première fois, qu’il devait de l’argent à quelqu’un. « Il clopinait, était petit de taille, mais très téméraire », témoigne un transitaire.
« SUICIDE AVEC SON DRAP »
Selon le bureau des relations publiques de la police, Elimane Touré, né le 25/05/1975 à Thiès, démarcheur au Port autonome de Dakar, est mort le dimanche 19 février 2017, dans les locaux de garde-à-vue du commissariat spécial de Port. Sur les circonstances du décès, la Police nationale rappelle qu’Elimane Touré avait menacé de mort à maintes reprises son employeur devant le témoin, nommé I. Sarr, en service à la Dmta, sise au port de Dakar. Cela s’est produit le vendredi 17 février, puis le dimanche 18 février 2017 au domicile du plaignant à Yeumbeul. Prenant très au sérieux ses menaces, il est allé déposé une plainte au commissariat de Yeumbeul. « Les investigations entreprises ont permis d’interpeller le nommé Elimane Touré avant son transfèrement, par réquisition, au commissariat spécial du Port où il a été placé en garde-à-vue avec un certain confort. Malheureusement, le nommé Elimane Touré, faisant fi des faveurs qui lui ont été accordées, a préféré utiliser le drap pour abréger sa vie par pendaison. Les sapeurs pompiers ont été requis pour détacher le corps sans vie du nommé Elimane Touré avant de le déposer à la morgue de l’hopital Le Dantec. La direction de la Police nationale regrette cette perte humaine et présente ses condoléances les plus attristées à la famille du défunt. En rapport avec le parquet, une enquête a été immédiatement ouverte pour faire la lumière sur cette affaire », indique le communiqué de la police.
Toutefois, la famille du défunt n’y croit nullement. « Que fait un drap au violon ? On a vu des autorités politiques placées en garde-à-vue, mais elles n’ont pas eu droit à des draps », confie une source qui attend le résultat de l’autopsie pour se faire une religion.
Par Mor DIOP (Stagiaire)
Source: L’As Quotidien