En RDC, c’est un nouveau rapport accablant pour les forces de l’ordre congolaises qui vient de paraître. Dans un document rendu public ce 1er mars, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme revient sur les deux semaines qui ont marqué la fin constitutionnelle du mandat du président Joseph Kabila autour du 19 décembre, et accuse l’armée d’avoir délibérément tué des civils. Ce que Kinshasa conteste.
En 16 jours du 15 au 31 décembre, l’ONU a recensé au moins 40 civils tués par les forces de l’ordre, à Kinshasa, Lubumbashi, mais aussi Boma et Matadi. Presque tous l’ont été par balle. Parmi elles cinq femmes et deux enfants ; des personnes tuées pour certaines par la police congolaise mais aussi par des militaires, des soldats de la Garde républicaine ou encore la police militaire. Des agents de l’Etat « qui ne sont ni équipés ni entraînés pour les opérations de gestion de foules », souligne l’ONU dans ce rapport.
Résultat, le bureau onusien des droits de l’homme dénonce un « usage disproportionné de la force » avec le recours à des armes létales face à des civils et des balles tirées sur les parties supérieures du corps.
Dans la ville de Boma, dans l’ouest du pays, l’ONU cite même des témoignages selon lesquels les militaires auraient délibérément cherché à tuer ceux qu’ils visaient avec des tirs à bout portant.
L’ONU réclame une prise de mesures
L’ONU regrette ainsi qu’aucune mesure à ce jour n’a été prise par les autorités pour « enquêter ou poursuivre (de manière efficace) les auteurs de ces violations des droits de l’homme, ni en décembre, ni lors d’incidents antérieurs », déplore le Bureau conjoint des Nations unies. L’ONU qui appelle vivement les autorités à adopter la loi sur la liberté de manifestation, ainsi que celle sur les défenseurs des droits de l’homme
De son côté, la ministre des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, qui a reçu le document avant sa publication, dénonce un « rapport partisan » et accuse une « partie de l’opposition » d’être les commanditaires des violations des droits de l’homme décriées, sachant que des violences ont été perpétrées par des manifestants pendant la même période, notamment le meurtre d’un policier à Kinshasa, le 20 décembre.
Rfi.fr