Jon Ossoff, démocrate inconnu, se présente à une élection dans un bastion républicain de l’État de Géorgie. Bien que l’enjeu du scrutin soit symbolique, le jeune homme, soutenu par une armada de sympathisants, est la cible des attaques de Trump.
Jon Ossoff n’a pas choisi la facilité. Ce jeune loup démocrate de 30 ans se présente dans une circonscription de l’État de Géorgie, toute acquise aux mains des républicains depuis près de 40 ans, dont le premier tour a lieu mardi 18 avril. Aucun démocrate n’a été élu depuis 1978 dans cette banlieue blanche, relativement aisée et conservatrice d’Atlanta.
This election is about deciding the things that unite us are stronger than the things that divide us. Don’t miss out https://t.co/bAR26MEz7s pic.twitter.com/vXYZtim4Id
— Jon Ossoff (@ossoff) 17 avril 2017
Le parti démocrate et une armée de sympathisants surmotivée sont bien décidés à faire changer les choses et à imposer leur candidat, un grand inconnu dont la principale expérience professionnelle est d’avoir passé quelques années comme collaborateur d’un élu de la Chambre des représentants. Armés du hastag « Make Trump Furious », ils ont envahi la Toile pour faire campagne. Poids lourds démocrates et plusieurs célébrités ont même appuyé le candidat publiquement.
Une statistique témoigne de l’engouement extraordinaire pour cette partielle: c’est la 11e élection la plus chère de l’histoire de la Chambre, selon l’organisation spécialisée dans le financement électoral, Center for Responsive Politics.
Alors que d’ordinaire le candidat démocrate ne récolte que quelques dizaines de milliers de dollars, cette année Jon Ossoff a levé plus de huit millions de dollars. Les dons viennent presque entièrement de l’extérieur de la Géorgie.
Éviter l’humiliation dans le camp républicain
L’affaire est loin d’être gagnée, pourtant. Jon Ossoff recueille environ 40 % des intentions de vote dans les sondages, les 17 autres candidats se partageant le reste. Son espoir est de passer dès le premier tour en atteignant la majorité absolue, une barre haute.
Malgré tout, Donald Trump s’est fendu de plusieurs tweets. »Le démocrate Jon Ossof serait un désastre pour le congès », écrit le président américain sur son compte twitter, raillant les propositions de Jon Ossof sur la délinquance, l’immigration, l’emploi et les taxes.
Democrat Jon Ossoff would be a disaster in Congress. VERY weak on crime and illegal immigration, bad for jobs and wants higher taxes. Say NO
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 18 avril 2017
L’enjeu du scrutin est surtout symbolique, la majorité républicaine à la Chambre étant confortable et ne dépendant pas d’un seul siège. Mais les groupes conservateurs veulent à tout prix éviter une humiliation, et ils ont eux aussi englouti des millions de dollars.
Avec AFP et Reuters