Au Congo-Brazzaville, l’arrêt technique de la Congolaise de raffinage (Coraf), la principale usine de raffinage de produits pétroliers, a ralenti l’activité économique du pays. Cette dernière semble aujourd’hui redémarrer. Brazzaville se dit prêt à construire un oléoduc du Sud au Nord pour assurer la disponibilité des produits. Pourtant, les investisseurs l’invitent à s’adapter à la réalité du marché, marquée par la tendance baissière des cours du baril, en dépit de l’augmentation de la production de l’or noir.
« Nous sommes ici depuis hier à 4 heures. Nous avons passé la nuit ici pour attendre la distribution du carburant. C’est aujourd’hui qu’on va finalement l’acheter », les lamentations de ce type ne sont plus fréquentes, depuis quelques jours, devant les stations service. Brazzaville et ses environs ont réussi à juguler une pénurie de carburant qui a fait tourner l’activité économique au ralenti durant les trois premières semaines du mois d’avril 2017.
Norbert Mabiala, directeur des études et du développement de l’aval pétrolier à la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) justifie cette pénurie et rassure les consommateurs : « aujourd’hui nous avons un problème de production. La raffinerie Coraf a fait un petit arrêt technique pour faire quelques réparations de routine. Elle va redémarrer très bientôt. Mais on sait que la demande nationale des produits pétroliers est toujours couverte en partie par les importations ».
Pour assurer la disponibilité des produits pétroliers, le Congo a quasiment bouclé une étude pour construire un oléoduc qui partira de Pointe-Noire au sud et ira jusqu’à Ouesso au nord, sur 1 200 kilomètres. « Ce pipeline répond à un besoin qui est la croissance de la consommation nationale qui est aujourd’hui très forte, soit 5% par an. En quinze ans les consommations des produits pétroliers ont triplé au Congo passant de 250 000 à 800 000 tonnes par an », explique encore Norbert Mabiala.
« Il faut s’adapter »
Ces deux dernières années, le prix du baril de pétrole est resté relativement bas sur le marché international, compliquant ainsi la situation économique du Congo qui dépend essentiellement de cette ressource. Pierre Jessua, directeur général de Total exploration et production Congo invite les autorités à s’adapter à la réalité : « ce que nous [le secteur pétrolier] sommes en train de dire, c’est qu’il faut s’adapter. On ne peut pas attendre une remontée hypothétique des prix du pétrole. Il faut retrouver des marges de rentabilité ; et ces marges se retrouvent grâce à de la discipline budgétaire, à des réductions des coûts ».
Le Congo, qui vient d’organiser une conférence internationale et exposition sur les hydrocarbures, connaît tout de même une augmentation de sa production pétrolière. De 232 000 barils par jour en 2016, elle est estimée à plus de 350 000 barils par jour en 2018.
Source: Rfi.fr