Indésirable au Genoa, Issa Cissokho a fait le choix de rejoindre Angers, qui flirtait alors avec la zone rouge, en toute fin de mercato d’hiver. Trois mois plus tard, le SCO a assuré son maintien et s’est qualifié pour la finale de la Coupe de France. Forcément, l’ancien Nantais savoure.
Issa, votre histoire avec Angers ressemble un peu à un conte de fées, non ?
Oui, c’est une belle histoire. Je suis allé au Genoa (en juillet 2015) et j’ai passé quasiment treize mois sans jouer, avec un prêt à Bari au milieu (en janvier 2016, en Serie B). Ça n’a pas été facile, forcément, mais le SCO m’a quand même fait confiance. Je me suis donc senti redevable et j’ai voulu leur rendre la pareille en étant performant sur le terrain et disponible pour le groupe.
Pourquoi avoir fait le choix de rejoindre Angers, alors 17e de Ligue 1 ?
Certes, l’équipe n’était pas au mieux au classement, mais ça ne reflétait pas son vrai niveau. Il y avait vraiment un potentiel énorme, une équipe qui jouait bien au football mais qui manquait un peu d’efficacité. On a beaucoup travaillé, même si ça nous porte encore préjudice, comme on a pu le voir récemment contre Monaco (0-1), le PSG (0-2) ou Lyon (1-2). Mais on essaie de gommer un peu tout ça…
Comment avez-vous été accueilli à Angers ?
Super bien. C’est un groupe qui vit bien, avec des mecs très sains et très simples. Tout le monde m’a bien accueilli, que ce soit l’équipe, les dirigeants ou le staff médical… Tout le monde m’a facilité la tâche. Et moi, j’étais très revanchard. Je suis arrivé avec beaucoup de détermination mais aussi avec l’envie de me fondre très vite dans le groupe.
Vous aviez d’autres pistes au moment de rejoindre Angers ?
Oui, beaucoup de propositions de clubs de Ligue 2 notamment. Michel der Zakarian m’avait contacté pour rejoindre Reims, mais ça ne s’est pas fait. Et quand Yohann Eudeline, que j’avais côtoyé à Nantes, m’a appelé pour me parler d’Angers, je lui ai dit : « Ecoute, si tu me proposes ce challenge-là, j’ai la mer en face de moi, je la traverse et j’arrive. » (Rires.) Ensuite, Olivier Pickeu et Stéphane Moulin, que je connaissais, m’ont également appelé et ça s’est vite réglé.
Votre aventure au Genoa a été finalement un échec. Gardez-vous tout de même quelque chose de positif de cette histoire ?
Énormément de choses. Humainement, j’ai vraiment connu de très belles personnes, et de très bons joueurs qui évoluent aujourd’hui dans des grands clubs européens. Je pense notamment à mon ami Tomas Rincon, qui est entré en jeu avec la Juve face à Monaco en demi-finales de la C1. Et j’ai aussi beaucoup progressé tactiquement et physiquement. Là-bas, on travaille énormément le physique. Je me souviens notamment de Nicolas Burdisso. S’il évolue encore à un tel niveau à 36 ans, c’est parce qu’il travaille énormément. C’est devenu un modèle pour moi, il m’a donné envie de bosser encore plus.
Avec le recul, comment expliquez-vous cet échec d’un point de vue sportif ?
Je suis allé à Gênes pour continuer sur ma lancée, en club comme en sélection. J’ai fait sept matches d’entrée en tant que titulaire. Puis j’ai été appelé par le Sénégal mais mon coach, Gian Piero Gasperini, m’a dit qu’il ne voulait pas que j’y aille, pour diverses raisons. J’y suis allé quand même parce que la sélection, c’est quelque chose de très important pour moi. Mais à mon retour, je me suis retrouvé sur le banc. Je n’ai quasiment plus joué. J’ai alors été prêté à Bari, où ça ne s’est pas très bien passé non plus (5 matches de Serie B), puis je suis revenu au Genoa. Il y avait un nouvel entraîneur (Ivan Juric), je me suis donc dit que les choses pouvaient changer. J’ai beaucoup travaillé, j’ai fait une très bonne préparation, mais je n’ai même pas été inscrit sur la liste des joueurs retenus pour le Championnat…
Psychologiquement, ça doit être dur…
Très dur. Six mois, on dit que ça passe vite, mais quand tu es dans ce genre de situations, ça semble une éternité.
(francefootball.fr)