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RETROUVAILLES AVEC WADE Les dernières frustrations de Idrissa Seck

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Derrière la sortie d’Idrissa Seck à New York, se cache une série de frustrations qui ont fini par le braquer. Et le maire de Thiès ne compte pas être l’agneau du sacrifice. A Paris hier, il s’est auto proclamé gérant de la continuation du Sopi après Wade. C’est dire…

La sortie de l’ancien Premier ministre (Novembre 2002-Avril 2004) face à ses militants de New York résonne encore dans les oreilles de certaines pointures du Parti démocratique sénégalais (Pds). Pour ceux qui suivaient de près le processus des « négociations » entamées depuis plusieurs mois entre le maire de Thiès et le président de la République, cette sortie qui renseigne sur la détermination d’Idrissa Seck n’est pas surprenante, et pour cause. En vérité, comme dans un jeu d’échec permanent, Wade et Idrissa Seck ne se sont pas formellement retrouvés, depuis que l’ancien Pm a dissout son parti dans le Pds. Au contraire, le Président Wade a posé des actes, comme la nomination d’Awa Guèye Kébé au poste de ministre d’Etat, qui ont fini par braquer le maire de Thiès.

Depuis plusieurs mois maintenant, les discussions entre Wade et Idy se terminent en queue de poisson. À l’origine, la fréquente proposition du chef de l’Etat de nommer Idrissa Seck ministre d’Etat au Palais. Une éventualité que le maire de Thiès écarte systématiquement. Lorsque cette proposition avait été évoquée pour la première fois, l’ancien Premier ministre n’avait pas manqué de faire remarquer au chef de l’Etat que le poste de « ministre d’Etat » était dévalué du fait du nombre important de personnes ayant ce rang au Palais. Qui plus est, des informations étaient parvenues au maire de Thiès, selon lesquelles « on » voulait lui tendre un piège. À savoir que s’il acceptait cette nomination, il allait se retrouver sans bureau au Palais, ce qui serait une humiliation suprême. Lorsque ces informations lui avaient été rapportées, et que la presse avait soutenu qu’il avait « accepté » un poste de ministre d’Etat, l’ancien Premier ministre n’avait pas manqué de qualifier ces informations de « tissu de mensonges ».

Me Wade était revenu à la charge, à la veille du dernier réaménagement, pour faire la même proposition à Idrissa Seck, en même temps que l’entrée de ses proches dans le gouvernement. Refus catégorique de l’édile de Thiès, qui avait convoqué la Présidentielle de 2007 durant laquelle il était arrivé deuxième, pour justifier sa position. C’est à ce moment qu’Habib Sy était intervenu pour soutenir que sous Diouf, même Wade avait accepté un poste de ministre d’Etat ; mais la réplique incendiaire d’Idrissa Seck ne s’était pas fait attendre. Surtout que 2007 était sa première Présidentielle. Quand la vice-Présidence avait été évoquée, Me Wade avait convoqué les « risques » que pourrait entraîner une nomination de son ex-sherpa, au sein du Pds. Ce que le maire de Thiès a balayé d’un revers de main.

Idy : « Ne parlez jamais de Karim »

En vérité, tout se passe comme si une main extérieure torpillait ces retrouvailles, ce qui ne manque pas d’irriter quelques pointures du Pds. Alors que certains de ses proches soutiennent que le facteur de blocage se nomme Karim Wade, l’ancien Premier ministre a donné un mot d’ordre systématique à ses proches collaborateurs : « Ne parlez jamais de Karim dans les journaux, ne l’attaquez jamais ». La même consigne a été donnée concernant Awa Guèye Kébé. Idrissa Seck considère que Karim Wade qui l’a « oublié » lors des visites qu’il a rendues à des responsables politiques dont Macky Sall, n’est pas son interlocuteur. Il faut dire que des « gens » foncièrement opposés à ces retrouvailles sont allés soutenir devant le Président qu’Idrissa Seck projetait, une fois au Pouvoir, de se « venger » de Karim Wade et de la famille présidentielle en général. Des informations formellement démenties par le mis en cause, en présence de Me Wade. La balle se trouve désormais dans le camp de ce dernier, puisque la position du maire de Thiès est claire dans sa tête : soit il va à la Présidentielle avec Wade, soit il y va sans lui. Et dans la deuxième option, le chef de file du défunt Rewmi est sûr de compter sur tous les frustrés libéraux, qui l’ont manifesté publiquement ou non. Déjà hier, face à ses militants de Paris, Idrissa Seck s’est présenté comme le garant de la continuation du Sopi après Wade. C’est dire…

Cheikh Mbacké GUISSE

lasquotidien.info

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