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REPORTAGE – Avis de campagne : Sur les traces de Ousmane Tanor Dieng à Paris

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Il n’est pas encore officiellement candidat à la Présidentielle, mais Ousmane Tanor Dieng s’y prépare au cas où…Samedi, le leader du Parti socialiste (Ps) était en effet en région parisienne où il a effectué une série de visites de proximité. Du quartier Château Rouge au foyer de Boulogne- Billancourt, il a écouté les doléances et les inquiétudes des Sénégalais de la diaspora. Reportage…

Par Thierno DIALLO

Il est presque midi, et le marché Château Rouge est déjà à son comble. A la rue Polonceau, juste en face de la mosquée qui se situe au cœur de ce quartier très prisé des Africains, ils sont une vingtaine de Socialistes à venir accompagner leur Secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng. Première destination : les commerces, ateliers et autres restaurants sénégalais du quartier. D’un lieu à l’autre, c’est le même rituel : poignées de mains, sourires, encouragements… Et partout, M. Dieng vient aux nouvelles ; les hôtes le remercient pour sa visite et sa considération, prient pour qu’il «obtienne ce qu’il recherche». Rues Polonceau, Doudeauville, Stephenson, Myra, Léon… à 14 heures, la délégation a fini de faire le tour du quartier. Mais ce tour serait incomplet sans un détour par les restaurants Le Dibi et Chez Aïda. Après une pause-déjeuner dans ce dernier restaurant, avec au menu «Ceep Jëen», «Yassa» et «Maafe», cap sur le foyer Amandiers dans le 20e  arrondissement. En 5 minutes, le bouche à oreille dans le foyer finit de faire son effet : il n’y a plus de place dans la salle. La parole est donnée aux résidents. Avant la réponse de Tanor Dieng, Gorgui Ciss, qui accompagne le leader socialiste, anticipe : «Il n’est pas là pour vous faire des promesses mais pour vous écouter.» Tanor Dieng de renchérir : «Je suis contre les promesses. Qu’est-ce que les politiciens n’ont pas promis ! (…) Nous sommes venus pour que vous nous dites ce que vous pensez, que cela nous plaise ou nous fasse mal.» Puis, il insiste sur un «Sénégal uni», avant de décliner son atout : «L’avantage que vous avez avec nous, c’est que nous avons l’expérience du pouvoir (…) Et nous avons aussi l’expérience des 10 ans de règne de Abdoulaye Wade pendant lesquels il nous a montré ce qu’il ne faut pas faire.» Si M. Dieng voulait un échange sans complaisance, il a été bien servi, puisqu’un ancien militant socialiste s’est permis de critiquer le fonctionnement interne du Ps. «Quand on dit que le parti n’a pas changé, c’est archi-faux», lui répondra Tanor Dieng, un brin énervé. Il ajoutera, histoire de se mettre en valeur : «Si je voulais travailler avec Abdoulaye Wade, je me donnerais le poste que je veux, mais j’ai pensé qu’il faut avoir le courage de s’opposer et de travailler pour la démocratie.»

AU NOM DE «BENNOO»
Après le foyer Amandiers, direction celui de Soudiata, à Rosny-Sous-Bois, située dans la banlieue Est parisienne. Là aussi les mêmes questions attendaient les Socialistes : interdiction par Wade de l’importation de voitures âgées de plus de 5 ans, problèmes douaniers rencontrés par les émigrés, allocations familiales….Ousmane Tanor Dieng répondra vite, car il fait nuit et il est attendu de l’autre côté de la capitale, au foyer Boulogne-Billancourt. Ici, c’est un lieu incontournable pour tout candidat à la Présidentielle. A son époque, Wade y avait ses habitudes. «Je suis là en tant que Secrétaire général du Ps, mais aussi en tant que leader de Bennoo. Je représente Moustapha Niasse, Macky Sall, Abdoulaye Bathily, et tous les autres», lance-t-il. Puis de rappeler : «Nous avons aujourd’hui un adversaire commun qui s’appelle Abdoulaye Wade. Il faut le faire partir absolument et nous ferons tout pour le faire partir. Nous au Ps, nous pensons que la meilleure façon de le faire partir, c’est d’avoir un candidat unique, et nous travaillons pour l’avoir.» Au foyer Amandiers, il avait juré de ne pas faire de promesses, mais ici, Tanor Dieng en fera : «Nous voulons qu’en 2013, qu’il n’y ait plus d’inondations au Sénégal et c’est possible (…) Si le problème des inondations des banlieues était une priorité du gouvernement actuel, il l’aurait déjà réglé (…) La priorité, ce n’est pas l’aéroport (…), c’est de désenclaver le pays.» Puis d’ajouter : «On ne dirait pas aujourd’hui que Matam est oublié, que Tamba est oublié. Les Gambiens ne nous feraient pas de chantage sur le bac, parce qu’on pourrait passer par une autoroute qui passe par Tamba pour aller jusqu’à Vélingara et Kolda. Voilà des idées qui sont fortes et neuves et qu’on pourrait mettre en œuvre en nous fédérant.»
Pour mieux vendre son image, Tanor Dieng insiste sur son Cv : «Je suis entré dans le cabinet de Senghor à 27, 28 ans. Je ne suis pas de ceux dont la première expérience professionnelle est d’être ministre (…) Quand on n’a pas des hommes d’Etat, on a des hommes de détail.» Sur la sempiternelle question de l’importation des voitures, il confiera : «Il n’y a aucune justification valable pour qu’on ne puisse pas importer des voitures de plus de 5 ans, parce que les voitures qui ont 10 ans en Europe sont dans le même état que les voitures qui ont 3 ou 4 ans en Afrique en raison de l’état des routes, de l’entretien. Contrairement à ce que Wade pense (…), on continuera à colmater les voitures sur place, et avoir un parc de plus en plus vétuste. Il faut permettre l’importation de voitures. Dans notre programme, nous allons abroger cette loi, si nous sommes élus (…) Les voitures neuves vendues au Sénégal, seuls les gens issus de l’Alternance peuvent les acheter.»
21 heures passées ; c’est la fin de cette journée placée sous le signe de la proximité. Pour Ousmane Dieng, «la proximité présente d’énormes avantages parce qu’elle permet de trouver les populations là où elles vivent, dans leur lieu de travail, dans leur salon et discuter avec elles des problèmes qui les concernent. C’est une démarche participative qui fera que le programme que nous élaborerons partira des contributions des personnes que nous avons rencontrées dans la proximité».
Dimanche, Tanor Dieng était attendu à Bruxelles où il devait animer une réunion publique.

Correspondant permanent en France

lequotidien.sn

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