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Sécurité publique au Sénégal : Derrière les chiffres alarmants…

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XALIMA NEWS – Simple information ou énième alerte ? Une note brandie par la police fait état d’une dizaine de milliers d’individus arrêtés, entre janvier et mars 2017. Une approche informative, certes habituelle, mais dévoilant, cette fois, le chiffre qui donne des frissons au plus passionné des opérations de rafles. Dans les rangs de la police nationale, l’on n’a pas fini de sonner l’alerte pendant que, pour un moment, médias et acteurs sociaux tentent de trouver une solution à leur manière. De son côté, l’Etat est interpellé au plus haut sommet.
D’après le bureau des relations publiques de la police nationale, il s’agit exactement de 13.883 malfaiteurs, entre brigands et criminels, dont 116 étrangers, qui sont interpellés pour différents délits dont le plus récurrent concerne le trafic de drogue. Le faux et usage de faux, l’escroquerie, l’abus de confiance tout comme les délits d’agression apportent également, sur ce registre, de bien sérieuses mentions. «52 armes ont été aussi saisies dont 40 couteaux, et deux armes à feu», explique la direction de la sécurité publique dans son rapport du premier trimestre de l’année 2017, paru ce jeudi.
Le scénario est plus qu’alarmant aux yeux de beaucoup de sénégalais. Si l’on sait qu’en février dernier, la police nationale est montée au créneau pour déplorer l’insécurité grandissante à laquelle elle doit faire face au moment où la presse nationale rapporte et analyse une série de braquages, d’agression et de meurtres dans la région de Dakar et sa banlieue. Des violences gratuites à la drogue en passant par le hold-up de micro finances et de grandes banques, l’escroquerie et le faux, les malfaiteurs ont donné du fil à retordre aux hommes de Oumar Maal, directeur général de la Police nationale qui, au passage, avait saisi l’occasion pour faire une déclaration publique à l’endroit des sénégalais. «Il faut que les gens aient le courage de se dresser contre les agresseurs en attendant que les forces de la Police interviennent. C’est le moment de demander aux populations de changer de comportement. Nous ne pouvons pas être partout. Nous n’avons pas ce don d’ubiquité ; seul Dieu détient ce pouvoir», avait-il indiqué, impuissant. Un aveu de taille qui renseigne sur l’ampleur de la situation. Pour certains, rien ne bouge malgré la présence des brigades de proximité. Toujours est-il que certains citoyens préfèrent être sur leur garde. Dans un pays où le melting-pot et l’hospitalité a fini de faire la légende, d’aucuns s’étonnent encore qu’il y ait toujours des étrangers interpellés pour affaires criminelles. «Sur les 116 étrangers gardés à vue figurent 67 Guinéens, 11 Nigérians, 10 Maliens, 5 Gambiens, 2 Ivoiriens, 1 Somalien, 1 Mauritanien et 1 Sierra-Léonais», renseigne la police nationale.
Et encore, certaines situations énoncent le pire, d’après les analystes. «Nous ne pouvons pas comprendre, dans un pays comme le Sénégal avec un taux assez important de jeunes, qu’un vaste réseau de trafic de drogue soit implanté au point d’impliquer de jeunes compatriotes dont le comportement est, le plus souvent, justifié par des abus dans l’utilisation de la drogue ou de l’alcool s’ils ne tombent pas dans la facilité», souligne Makhou du réseau des jeunes diplômés de la banlieue, par ailleurs, volontaire sur les rafles policières, à ses heures perdues. Pour lui, l’Etat est responsable d’une telle situation par son manque de politiques sociales face à un fléau de premier ordre.
Et Mamadou Dieng de Vision Guédiawaye d’apporter sa réflexion. Selon lui, l’urbanisme est l’une des principales causes de l’insécurité à Dakar pendant ces deux dernières décennies. Ainsi, les manières d’habiter dans les villes et quartiers ont fini par avoir des incidences sur les comportements d’une frange importante et très exposée de la population, notamment les jeunes. «En effet, il est constaté dans la plupart des zones « à haut risque », une forme d’habitation marquée par la promiscuité et le manque criard d’équipements collectifs tels que des centres socio-collectifs, des écoles, des aires de jeux, des espaces publics ou verts. Dès lors, une corrélation pourrait être établie et liée au fait que si dans la planification urbaine la fonction essentielle d’une ville, à savoir la « culture du corps et de l’esprit » n’est pas programmée, les jeunes en seront les premières victimes toutes désignées», a-t-il signalé. D’où la nécessité, pour lui, de créer des espaces pour assurer une formation, pour se détendre, se divertir et se « socialiser ». Des infrastructures qui, en réalité, peuvent réellement manquer dans certains endroits.
«Des dérivatifs vont souvent, malheureusement, se présenter comme alternatives : s’essayer à fumer la première cigarette, ensuite tirer sur le premier joint, monter son gang et effectuer son premier larcin, ensuite cambriolage puis agression qui risque de tourner enfin au meurtre», a-t-il déploré.
Qu’en est-il de la vidéo-surveillance dans la capitale ? En mars dernier, pendant que des événements donnaient une tournure alarmante à la situation, l’Etat avait envisagé d’équiper Dakar et ses alentours de caméras de surveillance en vue de contrer les actes de grand banditisme. Ce projet devait impliquer un coût conséquent et le ministère de l’Intérieur s’est engagé pour contribuer plus efficacement à une meilleure offre de sécurité, par une bonne prévention et une gestion efficiente des cas de grand banditisme.

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