Nos murs pleurent. Quel est l’homme politique qui aura un sens civique ou simplement un brin de bienséance pour courir les rues de nos villes et les grands axes routiers de nos campagnes pour faire effacer les graffitis et autres tags qui tapissent hideusement les murs ? A chaque campagne électorale, des hommes politiques font faire des inscriptions sur les murs des maisons sans jamais demander l’autorisation des propriétaires. Des inscriptions «balafrantes» de propagandes électorales ou même des insultes vulgaires sont portées sur les façades des murs appartenant à des personnes qui n’ont rien à voir avec la politique. On voit même que de nouveaux partis politiques ne trouvent rien de mieux pour se faire connaître que d’envoyer des brigades sillonner les localités du pays pour badigeonner les murs de slogans, du nom du leader ou du sigle de leur parti politique. Cette situation est on ne peut plus agaçante pour les propriétaires et habitants des locaux ainsi «taggués». On a vu des personnes dépitées acheter des seaux de peinture pour effacer les dégradations de la devanture de leurs maisons pour voir réapparaître dès le lendemain les mêmes inscriptions ou même des messages obscènes. Comme si les auteurs cherchaient à punir les propriétaires d’avoir eu l’audace d’effacer les salissures sur les murs de leurs maisons ! Mais le plus désolant est que le phénomène ou cette mauvaise mode qui choque pourtant bien du monde a tendance à se développer du fait qu’aucune mesure n’est prise pour l’empêcher ou l’endiguer. Le plus absurde est qu’aucun parti politique ne semble s’interdire de verser dans une telle mauvaise pratique. Les responsables de partis politiques se gardent de faire mettre de tels tags sur les murs de leur propre demeure, mais laissent leurs partisans en apposer chez les citoyens, sans même s’imaginer que tels gestes irritent les populations.
Dans quelques jours, une nouvelle campagne électorale sera ouverte pour les élections législatives du 30 juillet 2017. Les listes électorales sont parties pour être nombreuses, tant les coalitions électorales s’annoncent diverses. C’est encore le champ libre pour confectionner des dazibaos à poser un peu partout. Quelques personnes semblent devenir des professionnels de ce travail de salir les murs des autres, car on voit souvent les inscriptions en faveur de camps politiques, parfois opposés, apparaître comme écrites par la même main. On souligne également les mêmes fautes d’orthographe. On retrouve du tout dans ces inscriptions. Mais le parti qui semble le plus adepte de ces graffitis est le «Model». On pourrait même dire «le contre modèle» de Ibrahima Sall, actuel directeur général de la Sicap. Assurément, ce n’est véritablement pas faire preuve de «bon modèle» que d’agir de la sorte. Encore que ces inscriptions à travers les localités du Sénégal ne traduisent pas une implantation dans les lieux où elles sont apposées. Les partisans des formations politiques au pouvoir qui devraient donner le meilleur exemple sont les premiers à user de la pratique. Les opposants livrent une certaine guérilla urbaine pour se défouler sur les murs des autres. Aux insultes d’un camp, l’autre réplique par des insultes. Ainsi, en passant dans la rue, tout responsable politique se voit lâchement insulté. Quel respect ont-ils ainsi pour eux-mêmes ou pour leurs familles ? Comment peut-on prétendre diriger une ville ou un pays et se livrer à des actes de dégradation de son environnement et donner le mauvais exemple du manque de civisme, de carence d’ordre et de propreté ? Et puis, on peut bien se demander si nos hommes politiques voyagent même à l’étranger pour savoir que dans d’autres pays, des joutes électorales existent et pour autant, le débat politique ne se mène pas sur les murs des maisons. Ainsi, de tels agissements dénotent d’un manque de respect notoire de la part des hommes et femmes politiques à l’égard de leurs concitoyens. Ils leur causent des torts en dégradant et altérant leur cadre de vie.
Pourtant, l’affichage public notamment, en période électorale, est bien réglementé. Personne ne semble en avoir cure. Même les emplacements officiels prévus pour les affichages ou les panneaux publicitaires sont systématiquement cannibalisés. Mieux, les actes qui consistent à dégrader les lieux publics et surtout les inscriptions obscènes, violentes ou à caractère séditieux sont punis par la loi.
Sur un autre registre, les paisibles citoyens appréhendent les campagnes électorales avec leurs lots de violences. Les populations ont toujours la peur au ventre à chaque fois que des partis politiques organisent des meetings ou des rassemblements dans leur quartier. Ces activités politiques finissent souvent par des actes de violences entre camps opposés. A cela, il faudra ajouter les nuisances sonores et les occupations irrégulières de la voie publique. Chaque organisateur de meeting s’investit du droit de dresser des tentes sur la voie publique et interrompre et barrer la circulation.
Madiambal Diagne
lequotidien.sn
Madiambal donne cette lecon a ton champion qui nomme qqn comme directeur d une societe public.Et ce dernier se donne le droit de peindre le bien public aux couleurs d un parti.Si cela ne t emeut rien d autre ne devrait l etre.
cordialement